July 15, 2018

Il y a 100 ans : Le graphite, une pétition (3)


(Suite.)
8° Que le marché américain, obligé de s’alimenter à Ceylan à des prix excessivement élevés, a cherché à s’en affranchir et y remédie par la mise en exploitation de mines de graphite nouvelles qui ont fait passer la production des États-Unis de 2 000 tonnes en 1914 à 12 000 en 1917, mines qui ne doivent le jour qu’au régime protecteur créé par la fermeture du marché malgache.
9° Qu’une influence mystérieuse entrave la liberté du commerce des graphites avec les États-Unis.
En résumé, Madagascar, colonie française, approvisionne largement la France et l’Angleterre en graphite nécessaire pour la fabrication des creusets utilisés par la Défense Nationale et n’est pas autorisée à vendre librement son excédent de production aux États-Unis.
Ceylan, colonie anglaise, vend librement son graphite aux États-Unis et n’en fournit que fort peu en Angleterre.
Le prix du graphite malgache est de 700 à 1 000 fr. au port d’embarquement.
Le prix du graphite de Ceylan est de 2 000 à 2 500 fr. au port d’embarquement ; et pourtant les fabricants de creusets ont démontré que, sans traitement spécifique, le graphite malgache est aussi bon que le graphite de Ceylan.
L’ouverture de nouvelles mines aux États-Unis crée, pour l’après-guerre, une concurrence aux graphites de Madagascar. La levée de l’interdiction actuelle d’exporter directement de nos ports en Amérique aurait pour effet d’affranchir les États-Unis des cours trop élevés des graphites de Ceylan. Cette interdiction n’existe du reste qu’au bénéfice des producteurs de Ceylan et des réexportateurs d’Angleterre et de France.
Une baisse locale considérable sur les cours des graphites à Madagascar est la preuve de l’abondance de ce produit en France et en Angleterre.
L’industrie du graphite est devenue la branche la plus importante des exportations de Madagascar puisque, en dix ans, l’exportation est passée de 0 à 30 000 tonnes, d’une valeur de trente à quarante-cinq millions sur les marchés d’Europe, avec répercussion sur toute la vie économique du pays.
(À suivre.)
Le Tamatave


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