(Suite.)
Le premier bataillon que la colonie obtint d’envoyer en
France était composé uniquement de volontaires choisis parmi les tirailleurs du
corps d’occupation, déjà en service, et qui ne perçurent cette fois aucune
prime spéciale. L’impression qu’il fit en Tunisie, où il fut d’abord dirigé,
fut telle que le gouvernement de la France, éclairé d’autre part par
l’excellente tenue des troupes malgaches dans l’océan Indien, et par le rôle
indirect de Madagascar dans la libération de l’est africain allemand, se décida
à faire appel, sur une vaste échelle, aux engagés volontaires indigènes :
ils accoururent au nombre de 45 863, dont 41 355 furent accueillis
dans les unités combattantes et 4 508 dans les non-combattants. La
proportion est équivalente, eu égard à la population des colonies, à celle de
l’Afrique occidentale française, dont on admire, à juste titre, le rôle si
brillant dans la Grande Guerre.
C’est seulement à partir du second semestre de 1917,
c’est-à-dire avant la période critique et décisive de la guerre que les unités
malgaches, réparties jusqu’alors en bataillons d’étapes, furent admises à
l’honneur de combattre et leur vaillance leur valut de compter presque aussitôt
parmi les meilleures de nos troupes, car, quoi qu’en aient dit certains
démagogues et les fervents du nivellement par en bas, toutes les troupes
engagées ne furent jamais, ni ne pouvaient être équivalentes, et dans l’armée,
comme c’est la loi dans la nature, il y eut une élite dans l’élite :
aujourd’hui comme jadis, il y eut des corps de preux parmi les preux. Ceux qui
venaient des rivages ensoleillés d’outre-mer ou des sommets abrupts des
montagnes françaises pourraient facilement en témoigner.
Le 12e bataillon de tirailleurs malgaches
s’illustra particulièrement le 2 septembre 1918, dans cette héroïque
journée dont l’histoire glorifiera magnifiquement l’armée de Mangin, pour la
merveilleuse avance que réalisèrent côte à côte, dans les circonstances les
plus terribles, la 66e division de chasseurs alpins et la
division marocaine.
(À suivre.)
La Petite République
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