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January 30, 2009

L'effet papillon...

... petites causes, grandes conséquences, chante Bénabar sur son dernier album.
Il utilise une image qui revient souvent pour expliquer comment un fait en apparence sans importance peut provoquer des catastrophes même à distance: le battement d'ailes d'un papillon au Brésil pourrait ainsi être à l'origine d'une tornade au Texas. C'est un peu tiré par les cheveux, bien sûr. Parce que les conséquences d'un si minuscule déplacement d'air sont en réalité imprévisibles et ne peuvent être comprises qu'en tenant compte d'un nombre important d'autres facteurs.
Dans le cas qui nous occupe, les Malgaches et moi - je veux parler, vous l'aurez compris, de ce qui se passe à Madagascar depuis lundi -, à quoi correspond le battement d'ailes?
A la fermeture de la télévision Viva?
Peut-être. Encore faudrait-il ne pas oublier, en amont, la diffusion par celle-ci de la fameuse interview de Didier Ratsiraka. Mesurer la place prise par l'élection à la mairie de Tana dans l'évolution du sentiment de la population par rapport au pouvoir central. En aval, se demander quels furent les effets des ultimatums lancés par le maire. Etc., etc.
On n'en finirait pas d'entourer le battement d'ailes d'autres phénomènes, au moins aussi importants que le premier cité.
Toujours est-il qu'il y a eu modification soudaine de la situation.
Comme la précipitation en chimie, quand un corps se cristallise subitement.
Ou comme, chez Stendhal, la cristallisation elle-même, qui décrit le processus par lequel on tombe amoureux.
Vous me direz, et vous aurez raison: où est l'amour dans ce que nous vivons ces jours-ci à Madagascar?
Je me le demande. Mais la haine précipite et cristallise de la même manière que l'amour. Effet papillon ou pas.

January 29, 2009

Un calme précaire

Les forces de l'ordre ont à peu près repris la main, les casseurs ont été plus discrets, on compte les morts...
Les vents violents qui ont soufflé pendant deux jours sur Madagascar se sont apaisés. Mais la tempête, à la manière de certains cyclones qui rebroussent chemin pour dévaster une deuxième fois les lieux par lesquels ils sont passés, menace toujours.
En l'absence d'un véritable dialogue, nul ne peut prédire de quoi demain sera fait, même si des rendez-vous ont été fixés - sans qu'on sache s'ils seront tenus.
Aujourd'hui, le maire de Tana a décrété une journée ville morte. Et TVM, la télévision nationale, devrait recommencer à émettre.
Samedi, manifestation à Tana.
Quoi d'autre? Mystère.
Les chancelleries s'agitent. On n'entend pour l'instant que des souhaits pleins de bon sens mais qui semblent tomber dans les oreilles de sourds. La diplomatie étant ce qu'elle est, il n'est pas impossible que des manœuvres plus efficaces se jouent en coulisse.
Des responsables des troubles ont été désignés de part et d'autre, sans arguments convaincants pour prouver quelque responsabilité que ce soit.
Les denrées alimentaires sont presque introuvables pour certaines, de plus en plus coûteuses pour toutes.
La suite des événements est imprévisible. Les optimistes croiront à l'apaisement définitif. Les pessimistes prédiront le pire. Entre les deux, j'essaierai de peser le pour et le contre. Sans délivrer aucun oracle.