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June 10, 2010

Une histoire d'esclave malgache en Afrique du Sud

André Brink a publié ses mémoires: Mes bifurcations. Un gros livre dans lequel sa vie et son œuvre sont sans cesse mises en perspective avec l'histoire de son pays. On le sait, la terre d'accueil de la Coupe du monde de football n'a pas toujours été, et jusqu'à une époque très récente, un modèle de démocratie. L'anecdote malgache que j'y trouve remonte certes à des temps beaucoup plus anciens. Elle illustre un passage consacré au châtiment des esclaves.
Tel fut le châtiment réservé en 1714 à la jeune Trijntje originaire de Madagascar, lorsqu’on apprit qu’elle avait été contrainte d’avoir une relation avec le brasseur Willem Menssink, personnage violent qui, afin de la soumettre, donnait le fouet à sa propre épouse Elizabeth, en s’exclamant: “Ne sais-tu pas que la coutume au Cap est de vivre suivant les préceptes de l’Ancien Testament?” Poussée au désespoir par les avances du brasseur et la cruauté de son épouse, Trijntje avait tenté d’empoisonner sa maîtresse et tué l’enfant qu’elle avait eu de Menssink. Elle fut emmenée sur le lieu d’exécution à l’angle sud-est du château, où elle fut étranglée; on attacha son cadavre à un poteau fourché; il resta exposé là, “afin qu’il soit consommé par le temps et les volatiles des cieux”. Menssink, comme il était blanc et, en outre, indispensable à la Compagnie en sa qualité de brasseur, sortit du tribunal libre comme le vent.
Mes bifurcations est, par ailleurs, un livre formidable, dont je ne peux que conseiller la lecture.

May 1, 2009

En librairie : Les naufragés de l'île Tromelin

Il y a dix ans, pour autant que je ne me trompe pas dans le compte des années, j'animais pour la première fois un forum littéraire au CCAC. L'invitée était Irène Frain, auteur à succès dont la notoriété n'était pas parvenue jusqu'à Madagascar: la salle était presque vide...

Je ne sais si Irène Frain s'est souvenue de son passage ici. Toujours est-il que son dernier ouvrage, Les naufragés de l'île Tromelin, raconte l'histoire vraie de l'Utile, un navire parti de Foulpointe le 23 juillet 1761, avec à son bord 140 hommes d'équipage et 160 esclaves malgaches. L'embarcation se brise sur un récif, tous ne périssent pas... Les marins construisent un bateau de fortune, repartent vers Foulpointe et abandonnent les Malgaches. Quinze ans plus tard, le chevalier de Tromelin, qui donne son nom à l'île, récupère les huit derniers survivants de cette extraordinaire épopée.
Max Guérout, spécialiste d'archéologie navale, s'est intéressé à ce naufrage et a conduit deux campagnes de fouilles à Tromelin en 2006 et 2008. Le Monde résume les recherches et leurs résultats. Dont Irène Frain s'est emparée, à la demande de Max Guérout, pour écrire son livre. Les naufragés de l'île Tromelin se classe quatorzième cette semaine dans les meilleures ventes de romans selon Livres Hebdo.
Pour en savoir plus sur les recherches archéologiques menées avec le soutien de l'Unesco, on consultera le site Tromelin: les esclaves oubliés.

P.S. Je me réjouissais, hier matin, de la réouverture à Tana de la librairie Lecture & Loisirs. Je me suis rendu hier au Tana Water Front... et je ne l'ai pas trouvée. L'enquête continue.