November 30, 2013

Il y a 100 ans : Échos de partout

Les Parisiens auraient-ils oublié jusqu’aux traits de la reine Ranavalo ? Il serait presque permis de le croire.
Hier, à l’intersection de l’avenue de l’Opéra et de la rue de la Paix, parmi la file des voitures et des autos immobilisées sur un signe d’un gardien de la paix, se trouvait un landau découvert dans lequel avaient pris place trois personnes, dont deux à la physionomie couleur cachou. L’une, la plus jeune, était la reine Ranavalo ; l’autre, la princesse Ramasindrazana, sa tante. La troisième était la dame d’honneur de Ranavalo.
Les promeneurs jetaient en passant un coup d’œil indifférent sur les trois voyageuses, sans se douter de la présence de la reine de Madagascar.
Durant ce temps, Ranavalo contemplait d’un regard curieux, bien que légèrement voilé de mélancolie, le spectacle mouvementé de la rue. Fort peu changée, la Reine ! Il nous a paru, toutefois, qu’un léger embonpoint corrigeait la gracilité de ses formes…
Mais la circulation fut rétablie sur un nouveau signe du gardien de la paix. La file des voitures s’ébranla et Ranavalo disparut du côté de la Madeleine. La Reine s’embarquera ces jours-ci à Marseille pour Alger.
Le Gaulois

Conseils d’arbitrage

Dès l’année 1905 l’autorité locale cessa à Madagascar d’intervenir préventivement dans les rapports entre les employeurs et les employés, et s’appliqua à faciliter le règlement des contestations auxquelles l’exécution des conventions de travail devait donner lieu. Sous le nom de Conseils d’arbitrage elle créa une juridiction spéciale, inspirée de l’institution métropolitaine des Conseils de prud’hommes.
Ces dispositions soulevèrent quelques critiques. Le nombre de ces tribunaux particuliers parut trop peu élevé eu égard à la superficie de la grande île, les frais de procédure parfois disproportionnés avec l’importance minime du litige, l’entretien en prison à la charge de l’Européen, de l’indigène condamné à la contrainte par corps, souvent trop onéreux, l’absence de régime disciplinaire pour les membres de ces juridictions, préjudiciable au bon fonctionnement de celles-ci. Aussi un décret paru ce matin à l’Officiel apporte quelques modifications à ces Conseils.

Journal des Débats politiques et littéraires

Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
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