November 12, 2013

Il y a 100 ans : La tournée du Gouverneur Général (2)

(Suite et fin.)
Les marques d’intérêt et de bienveillance que M. Picquié a prodiguées aux indigènes au cours de sa tournée, les encouragements au travail et à la tranquillité fréquemment répétés dans ses kabary n’ont pas tardé à porter leurs fruits.
L’une de leurs conséquences les plus intéressantes a été d’amener la soumission de rebelles réfugiés dans le massif de l’Antsingy.
Les repaires difficilement accessibles étaient cachés par la très épaisse végétation qui recouvre encore ce massif orographique s’élevant au milieu du district de Tsiandro.
Échappant à toute sanction, le fils d’un ancien mpanjaka Sakalava, Alintsihazo, était à la tête de ces insoumis. À Arendrano, le 27 septembre, l’un des réfractaires vint faire sa soumission au Gouverneur Général. Sur son engagement de mener dorénavant une vie régulière, M. Picquié lui promit que ses méfaits antérieurs seraient oubliés et l’autorisa à s’établir dans tel village qui lui semblerait convenable.
Mais ce n’est pas tout. La façon dont cette soumission avait été accueillie par le Chef de la Colonie se répandit rapidement à travers la région et dès le lendemain, à Antsalova, cinq insoumis avec leurs familles se présentaient à M. Picquié qui en usa à leur égard avec la même bienveillance dont avait déjà bénéficié leur compagnon.
Au cours de la marche sur Maintirano le cinq octobre, on vint avertir le Gouverneur Général pendant le repos de l’étape que deux indigènes s’étaient approchés de l’escorte dans le but de « demander l’aman ».
À Tsiandro, où M. Picquié arriva le 6 octobre, ce fut le chef de bande Alintsihazo en personne, qui vint avec sa famille suivi de nombreux partisans faire sa soumission au Chef de la Colonie.
Ces soumissions marquent la fin dans l’Antsingy d’une agitation qui nécessitait depuis l’occupation la présence de nombreuses troupes.
Dorénavant les habitants de cette partie de l’île vont pouvoir se livrer eu toute sécurité à l’élevage et à la culture et jouir sans crainte du fruit de leur travail.
Ce résultat considérable au point de vue politique est bien de nature à faire oublier à M. Picquié les fatigues de cette longue et pénible tournée.
Le Tamatave

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