October 8, 2016

Il y a 100 ans : La question des sucres (1)

Sous ce titre et sous la signature d’« Un ancien », La Tribune du vendredi 14 juillet publie un article traitant cette question des sucres, de si haute importance pour notre colonie, et la présentant sous un jour tout nouveau. Nous ne saurions assez recommander à nos lecteurs d’en méditer les conclusions.
Nous avons lu un grand nombre de journaux, apportés par les derniers courriers, traitant de la question du sucre.
La guerre est la révélatrice par excellence ; grâce à elle, et au prix de quelques souffrances, hélas ! toutes les « combinaisons » s’écroulent, le factice fait place à la réalité, l’arbitraire s’efface devant la logique.
Nous donnerons à nos lecteurs le résumé, comme suit, des lectures que nous avons faites à leur intention.
Il appert que le marché des sucres avait été odieusement accaparé par les industriels allemands et leurs intermédiaires. Les fameuses « conventions sucrières » – celle de Bruxelles et les autres qui l’avaient précédée – ont été imposées au marché mondial par les associations teutoniques de producteurs, les fameux « Kartels ». Toute l’économie de ces associations quasi de malfaiteurs se résume en ces quelques mots : accaparer à bas prix le plus clair de la production d’outre-mer, marquer les stocks canalisés de cette façon, et vendre très cher au consommateur les produits des Kartels.
Ainsi, une fois de plus, apparaît la canaillerie de la méthode commerciale allemande en nos temps contemporains : par l’intimidation, forcer ou dénaturer tous les marchés à l’aide d’un crédit monstre, que l’on était bien résolu à régler à coups de canon !
On pourrait croire que la guerre a eu pour effet de restreindre la production globale du sucre. Il n’en est rien. S’il est vrai que quelques bandes de territoires à betteraves, en France et en Pologne, n’ont pu être emblavées, par contre la production des betteraviers d’Allemagne et d’Autriche a été particulièrement soignée, à l’aide de mesures générales prises par les deux gouvernements respectifs au cours des hostilités ; d’autre part, la production exotique (sucre de canne) a été singulièrement augmentée.
(À suivre.)
Un ancien.
Le Tamatave

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