August 20, 2017

Il y a 100 ans : Joyeusetés coloniales (2)

(Suite et fin.)
Grande fut la stupéfaction du juge et de l’huissier quand, à l’audience suivante, ils virent arriver une charrette à bœufs, escortée d’une équipe de bourjanes qui tirèrent du véhicule une douzaine de sacs et les portèrent dans la salle d’audience où le cabaretier chinois les vida sur le sol. Il en sortit d’innombrables bouts de planches qu’il entassa sur la table du juge et sur lesquels le magistrat lut avec ahurissement : Bon pour un litre d’oxygénée, bon pour un litre de rhum, bon pour une bouteille de champagne, etc., etc.
Toute l’assistance, y compris le juge et l’huissier, fut prise d’un fou rire ; les frères D. eux-mêmes ne purent garder leur sérieux.
Comme ils n’étaient pas seulement de vaillants buveurs mais aussi d’honnêtes garçons, ils réglèrent incontinent leur dette et emmenèrent le tribunal vider une bouteille chez le Chinois pour montrer qu’ils étaient sans rancune.
Mais lorsqu’ils offrirent à ce dernier une nouvelle planche avec leur signature, notre Céleste refusa d’introduire dans sa caisse ce bon trop encombrant et il offrit aux frères D. un élégant bloc-notes pour leur permettre d’y inscrire leur dépense !
Chanteclair.

Les magistrats coloniaux savent mourir

Ce n’est pas sans regret que nous avons appris la mort de M. Dessaignes, avocat général à la Grande Île, dans le torpillage du Yarra ; ayant voulu quitter le bord un des derniers, avec un stoïcisme digne d’éloges, M. Dessaignes fut englouti en même temps que le steamer.
Originaire de Bonet (Dordogne), M. Dessaignes avait débuté en 1882 dans la magistrature indochinoise.
Le Courrier colonial

Les cuirs de Madagascar

Nous nous étions pleinement associés à la campagne de notre confrère le Journal de Madagascar contre la mission de réquisition des cuirs de Madagascar.
Il résulte des renseignements les plus précis que l’Intendance vend en France à des tanneurs les cuirs réquisitionnés à Madagascar le double du prix d’achat, lequel était véritablement dérisoire.
Par les prix fixés à tort et à travers par cette Commission, le commerce des cuirs, jusqu’alors si prospère, est à peu près ruiné.

Les Annales coloniales

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

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