August 4, 2017

Il y a 100 ans : Le vin d’honneur du 21 (2)

(Suite.)
D’ailleurs ce que nous aimions en vous par-dessus tout, c’était votre grand désir de travailler toujours en communion d’idées avec les éléments représentatifs des colons à qui vous demandiez une incessante collaboration à laquelle nous n’étions pas habitués dans ce pays où la puissance du pouvoir central n’est contrebalancée par aucune institution vraiment libérale ; c’était surtout votre grande accessibilité qui faisait que le plus humble d’entre nous pouvait vous aborder sans crainte, vous exprimer ses doléances, et était à peu près certain de sortir de votre cabinet réconforté, avec un peu plus d’espérance au cœur !
Je me permettrai seulement de faire ici une constatation d’ailleurs toute personnelle ! Il y a plus de trente ans que je partage mon existence entre les principales colonies françaises : Indo-Chine, Afrique Occidentale et Madagascar ; c’est vous dire que j’ai vu passer un certain nombre de Gouverneurs – car si quelqu’un se donnait la peine de vouloir trouver une qualité à notre haute administration coloniale, ce n’est certainement pas dans la stabilité de ses institutions et de son personnel qu’on devrait la chercher ! Eh bien ! je vous le dis en toute sincérité et sans aucune intention de flatterie, parmi tous ces personnages plus ou moins illustres, vous êtes jusqu’à présent le seul qu’il m’ait été donné de voir quitter son poste en ne laissant derrière lui que des regrets unanimes. N’est-ce pas le plus bel éloge qu’on puisse faire de votre administration ?
Si quelque chose peut tempérer la peine que nous éprouvons tous de votre départ, c’est la compréhension de la noble ambition qui en est la cause et du bel exemple qu’il nous donne à tous ! Depuis que vous avez assumé la direction de notre Colonie, vous n’avez cessé de faire contribuer celle-ci à toutes les œuvres de guerre civiles ou militaires. Vous avez ainsi rendu d’incontestables services à la Défense Nationale ; mais vous jugez que cela n’est pas suffisant !
(À suivre.)

Le Tamatave

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