October 14, 2014

Il y a 100 ans : Un séjour à Madagascar de 1822 à 1825 (3)

(Suite.)
« Plusieurs Malgaches façonnent l’or et l’argent[1] et en font des chaînes et des bracelets pour les poignets et les chevilles ; les hommes les portent au poignet gauche et à la cheville droite ; les femmes au poignet droit et à la cheville gauche[2]. Un de ces artisans exécuta, au moyen de pièces de monnaie d’argent que nous lui confiâmes, une cuillère et une fourchette d’argent pour notre fils aîné, et s’en tira fort bien ».
Mais les renseignements les plus intéressants que nous pouvons glaner dans le livre de Mme Jeffreys concernent les idées religieuses primitives des Hova.
On est parfois tenté de considérer les Malgaches comme sceptiques et indifférents en matière de culte et de religion. Ce n’est pas l’impression que nous laisse le récit de l’aventure suivante dont M. Jeffreys fut le héros, peu de temps après son arrivée[3].
« M. Jeffreys ayant appris qu’il y avait dans un village voisin des objets supposés sacrés, des “Andriamanitra” (ou Dieux) comme les appelaient les indigènes, prit avec lui plusieurs de ses élèves les plus âgés, afin d’aller visiter cet endroit. En montant la colline au haut de laquelle était le village en question, tous les garçons ôtèrent leur chapeau, et insistèrent pour que M. Jeffreys en fit autant, en lui disant que le village était sacré, et que les gens seraient furieux de voir quelqu’un garder son chapeau et ses souliers en y arrivant. M. Jeffreys ne crut pas devoir acquiescer à cette requête. Les enfants ne purent cacher leur inquiétude, mais continuèrent pourtant à avancer. Mais à l’entrée du village, quelques habitants apparurent, sur quoi les garçons jetèrent leurs chapeaux qui roulèrent le long de la pente, et supplièrent de nouveau M. Jeffreys d’ôter chapeau et souliers, “car, dirent-ils, nous sommes tout près de la demeure de l’idole”. Deuxième refus de la part du missionnaire. »
 (À suivre.)
G. Mondain.
Bulletin de l’Académie malgache



[1] Page 176.
[2] Il y a là un détail curieux que nous ne croyons pas avoir rencontré ailleurs.
[3] Page 123.


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