October 16, 2014

Il y a 100 ans : Un séjour à Madagascar de 1822 à 1825 (5)

(Suite.)
« En ce qui concerne[1] l’état de l’âme après la mort, les Malgaches paraissent avoir des idées assez confuses. Quelques-uns croient à son immortalité, mais non aux rétributions futures. Un pauvre homme, tout cassé par l’âge, vint, un dimanche soir, chez nous et nous parla des cultes que nous faisions. Il se déclarait charmé du chant, mais il désirait des éclaircissements sur ce qui avait été dit des récompenses et des châtiments attendant l’âme au-delà du tombeau. “Je ne demande pas mieux que de vous instruire sur ce point, dit M. Jeffreys, mais je voudrais d’abord connaître votre opinion sur cette âme des hommes”. “Il répondit qu’il ne savait guère qu’en penser : les opinions là-dessus sont très diverses ; selon les uns, toutes les âmes s’en vont sur une grande montagne non loin d’ici, où elles demeurent de longues années avant d’en pouvoir sortir librement ; selon d’autres, elles vont dans le vent, errant avec lui de place en place. Quand le vent mugit, c’est que les âmes des morts se disputent”. “Mais croyez-vous personnellement à la survivance de l’âme, reprit M. Jeffreys ? ”. “Oui, répondit-il, car l’âme ne peut pas mourir”[2] ».
Ce qui est peut-être le plus digne d’être recueilli dans ce chapitre sur les superstitions malgaches, ce sont les détails donnés sur l’idole particulière d’Ambatomanga.
« Peu de temps[3] après notre arrivée à Ambatomanga[4], où nous avions été fixer notre résidence sur le désir du roi, j’appris, dit Mme Jeffreys, que dans une maison voisine de la nôtre se trouvait l’idole du lieu, et je cherchai à la voir. La case où se tenait le fétiche s’appelait Tranon’Andriamanitra[5] ou maison du Dieu. Un soir, juste après le coucher du soleil, la femme de celui qui vivait dans cette remarquable demeure vint à passer, portant son enfant sur le dos. »
(À suivre.)
G. Mondain.
Bulletin de l’Académie malgache



[1] Page 134.
[2] Le texte malgache de cette réponse est donné dans la relation : Tsy mety maty ny fanaky.
[3] Page 139.
[4] Orthographié : Ambatoumanga.
[5] Orthographié : Tranou Anadriamanitra.


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