August 12, 2015

Il y a 100 ans : La question de la viande (1)

Pour remédier à l’emprise faite depuis le début de la guerre par les réquisitions sur le bétail français, le gouvernement a fait appel aux viandes frigorifiées. Il a récemment conclu avec l’Angleterre des marchés de viandes frigorifiées s’élevant à 240 000 tonnes, à répartir entre février 1915 et février 1916. Cette viande est destinée aux troupes. De plus, un projet de loi récemment voté par la Chambre autorise l’achat annuel de 120 000 tonnes de viandes congelées.
Mais la dernière mesure ne donnera son plein effet que dans cinq ou six mois, quand les compagnies de transport auront aménagé sur les bateaux les appareils frigorifiques nécessaires. En attendant, la question de la pénurie et de la cherté de la viande reste entière. Pour la résoudre, la commission de l’agriculture de la Chambre vient d’approuver la proposition de M. Cosnier autorisant l’acquisition et l’introduction de bétail étranger sur pied.
Dans le très intéressant rapport qu’il soumet à ses collègues, M. Cosnier précise en ces termes la proposition faite :
On a songé à faire appel au bétail sur pied de nos colonies. Il eût été intéressant de pouvoir s’adresser au Maroc, mais la disette de viande de ces années dernières n’a déjà que trop décimé ce bétail. Nous ne pouvons guère, au moment où les populations marocaines concentrent tous leurs efforts à reconstituer leur troupeau, nous adresser à elles pour nous fournir une partie du bétail qui nous est nécessaire. Nos colonies nord-africaines ne peuvent donc nous donner que quelques milliers de moutons qui nous permettront d’apporter un peu de variété dans la ration de nos troupes.
Il n’en est pas de même pour le bétail de Madagascar : le cheptel malgache, comprenant plus de 5 millions de têtes, est composé d’un bétail assez gras pour être consommé et fournir à la métropole une partie de la viande qui lui est nécessaire. Cette colonie pourrait mettre annuellement à notre disposition plus de 200 000 têtes de bétail d’excellente qualité ; les personnes initiées ont constaté que les rendements varient de 50 à 59 %, ce qui permet d’obtenir avec des animaux pesant environ 400 kilos, 40 000 000 de kilos revenant rendues à la côte à 40 francs les 100 kilos.
(À suivre.)
Ed. Claris.

Le Journal

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