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August 9, 2012

Une minute de narcissisme

Si vous m'y autorisez (on non, d'ailleurs - après tout, ici, c'est chez moi!), je vais me poser ce matin quelques questions existentielles. Qui suis-je, d'où viens-je, où courge, dans quelle étagère? Le Soir répond aimablement à la dernière de ces interrogations: l'étagère est derrière moi et l'article, dessous, en dit un peu plus sur le reste. Il est paru aujourd'hui dans une série de cinquante portraits de Belges d'ailleurs.
Pourquoi pas?

July 17, 2011

Madagascar en crise 2001-2002

Madagascar en crise 2001-2002 est un nouveau livre papier de la Bibliothèque malgache (il y avait longtemps), dans lequel j'ai rassemblé les articles écrits sur la crise qui a suivi le premier tour de l'élection présidentielle de décembre 2001.


En voici l'introduction:

Depuis la crise malgache de 2009, de nombreux commentateurs font le parallèle avec celle de 2002. Dans les deux cas, des manifestations de rue se sont conclues par l’exil d’un président – Didier Ratsiraka en 2002, Marc Ravalomanana en 2009. Faute d’avoir vécu de précédents épisodes tout aussi agités, il m’est impossible de les évoquer.
En revanche, devenu, peu avant l’élection présidentielle du 16 décembre 2001, correspondant du magazine « L’Autre Afrique », j’ai été amené à suivre de près, jusqu’à la disparition de ce titre, l’évolution politique du pays. Un certain nombre d’articles ont donc été écrits de novembre 2001 à juillet 2002 pour en rendre compte dans « L’Autre Afrique ». À cela s’ajoutent quelques interventions dans « Le Soir » de Bruxelles (la plupart reprises par « Courrier international »), « Africultures », « France Culture » (au moment où Olivier Péguy, correspondant à Madagascar de RFI et collaborateur pour la circonstance de « France Culture », avait été contraint de plier bagages sous les menaces dont il faisait l’objet) et un message envoyé à quelques proches au lendemain de la première investiture de Marc Ravalomanana, le 22 février 2002, ainsi qu’un extrait de mon « Journal d’un lecteur ».
L’ensemble de ces textes replacés dans leur ordre chronologique (les dates fournies sont celles de l’écriture et non de la publication) comporte évidemment quelques redites. Mais il est aussi le reflet exact de l’état d’esprit qui était le mien au fil de ces mois difficiles pour Madagascar, et de la manière dont je percevais la situation. Je ne les ai donc pas retouchés – à l’exception de quelques virgules –, au risque de laisser apparaître des erreurs d’interprétation et des visions parfois un peu courtes. À les relire, ils ne me semblent néanmoins pas indignes.
Voici donc, pour mémoire, le récit de six mois de crise.

Et la table des matières:
  • Présidentielles malgaches : un duel au sommet
  • Élection présidentielle : droit dans le mur ?
  • Présidentielle : c’est reparti pour un tour !
  • 150 partis d’opposition… et un homme
  • Présidentielle : le bras de fer continue
  • Au cœur de la foule, les artistes malgaches
  • Présidentielle : la sortie au bout du deuxième tour ?
  • Deux présidents pour un pays en crise
  • Brickaville : la rupture entre la capitale et les provinces ?
  • État d’urgence
  • La foule défend son choix : rumeurs et conséquences
  • Affrontements dans la capitale : la fièvre monte
  • Premier tour dia vita !
  • Deux mois et demi plus tard…
  • Loi martiale : l’armée entre en scène
  • Un climat de pré-guerre civile
  • Un pays schizophrène : le blocage est total
  • Danse sur un volcan : week-end pascal en fête
  • L’île qui s’enfonce
  • Double ultimatum
  • Les questions que je n’ai pas posées à Marc Ravalomanana
  • L’inévitable affrontement : à l’écoute des provinces
  • D’une HCC l’autre
  • L’espoir renaît à Dakar
  • Élection revue et corrigée : Ravalomanana président
  • Un pays en voie d’éclatement
  • Toamasina, un autre pays ?
  • « Madagascar, l’île déchirée », sur Arte : l’enfer au paradis
  • Lectures à la bougie
  • On ne négocie plus !
  • Marc Ravalomanana gagne du terrain : derniers pillages avant liquidation
  • Dakar II : un douteux plan de sortie de crise
  • L’amiral quitte-t-il le navire ?
  • Les chemins tortueux du pouvoir
  • Didier Ratsiraka en fuite : la fin de six mois de crise
  • Le soulagement et l’espoir

December 30, 2008

Langue vive et Madagascar

Je reçois aujourd'hui le premier numéro de Langue vive, une revue littéraire liégeoise (donc belge, pour ceux qui ne situent pas Liège), à l'origine de laquelle se trouve notamment Ben Arès, l'écrivain dont je vous ai déjà parlé il y a quelques mois, quand il arpentait les terres malgaches en vue d'écrire un roman.
Sa revue s'appelait alors Matière à poésie et, après 21 numéros sous ce titre, elle vient d'être rebaptisée. Relookéée, aussi, oh! le vilain mot - mais le joli objet: sous un emboîtage sobre et élégant, chaque auteur fait l'objet d'un petit fascicule séparé.
Pour établir le sommaire avec ses complices David Besschops et Antoine Wauters, Ben Arès a fait une ample moisson à Madagascar.
On trouve donc, dans cette livraison de décembre 2008, Jean-Luc Raharimanana et Jean-Claude Mouyon, des noms familiers aux lecteurs de ce bongs.
Le premier donne Les cauchemars du gecko, treize pages extraites d'un travail futur avec le metteur en scène Thierry Bedard. Le texte s'ouvre sur une sorte de prolongement de Za:
Eskuza-moi ai-je écrit. Eskuza-moi. Car je me sens encore de vous. Lié. La corde au cou. Eskuza-moi, je m'enlève de là. Bien que je vous aime. Bien que je suis de vous. Encore. Toujours. De vous, je le suis. Le serai toujours. Je me tire. Vrillant ma corde. Reniant l'imposture collective. Je m'enlève de là. Je me tire oui, je me vire, la mort de tout côté, la sombre histoire que l'on se conte, vertige de nos mensonges: contrôler la vie, organiser nos jours, et faire croire que tout va bien, tout ira bien dans l'occultation de nos nuits et la bascule dans les lunes millénaires. Politisons. Politis. Réglons la cité. Réglons l'incapacité de l'homme à n'être pas homme pour l'homme, prédateur...
De Jean-Claude Mouyon, Langue vive publie un extrait de la deuxième partie de Roman vrac. Que vous connaissez probablement. Mais voici comment l'auteur introduit le texte, à l'usage de ceux qui n'ont jamais rencontré ses livres:
Ca fait drôle de rencontrer des écrivains à Tuléar où les lecteurs ne remplissent pas les doigts des deux mains alors que les autres occupent la planète, hormis les salauds qui nous gouvernent.
Ben Arès est passé par là. Il vient de lire Roman vrac que Pierre Maury a publié dans sa Bilbiothèque malgache, une entreprise littéraire de fou, autant dire de passionné (et pardon pour le pléonasme). Voyez-vous, le sable, la poussière, la latérite et l'immensité n'empêchent pas d'écrire. Les sons, la lumière, les couleurs, les filles et la musique nous y obligent. La bière et le rhum, aussi. Qu'on est loin de la Hongrie même si on est gaulois. Roman Vrac a été écrit sous Chirac et Ratsiraka. Le temps a passé sur eux, il passera sur nous. On pourra tous dire: "j'y étais." Est-ce pour cela qu'il fallait écrire cette première trilogie?
Allez, c'est pas grave, on fera mieux la prochaine fois. Salut Ben, bises et bénédiction animiste du grand Sud pour ta poésie et la revue Langue vive.
Et puis (je vais le dire tout bas), Ben a jugé bon de publier aussi quelques pages de moi, le début d'un recueil de poèmes qui s'appellera, le jour où il verra le jour, Dix figures d'un récit en mouvement. Merci, Ben. (Il fait ce qu'il veut, non?)