On nous écrit de Tananarive :
Contrairement à ce qui
avait été annoncé, et en dépit des mesures officielles prises à cet effet, le
transport Loire n’a pas été prendre à
Vohémar la cargaison de bœufs vivants qu’il devait conduire en France.
D’aucuns prétendent que
ce port, cependant très sûr, aurait été jugé de dimensions insuffisantes par le
capitaine. Il aurait estimé qu’elles ne lui permettraient pas les manœuvres de
protection voulues, dans l’éventualité d’un cyclone ou d’un raz-de-marée
surprenant son navire au mouillage. Or, ces cataclysmes ne se produisant jamais
dans nos parages à cette époque de l’année, il est permis de chercher ailleurs
la raison de cette détermination inattendue.
En réalité, l’essai
annoncé a été reconnu voué à un échec certain. Les personnes aptes à donner un
avis là-dessus ont probablement fait prévaloir leur opinion auprès de nos
dirigeants.
Quoi qu’il en soit, la Loire, qui était à Diégo-Suarez, a
rebroussé chemin. Elle est retournée dernièrement à Tamatave pour y prendre du
fret, étant devenue disponible par le non-embarquement des bœufs, qui avaient
été réunis cependant en grand nombre à Vohémar depuis un mois.
On est forcé de constater
que l’État est vraiment un bien mauvais commerçant !
L’apparition de ce vapeur
à Tamatave a été saluée avec joie par les nombreux négociants de cette ville.
Grâce à lui, ils pourront envoyer en France une partie des produits qui
n’avaient pu encore prendre place sur les bateaux des compagnies de navigation
desservant notre île. Malgré l’évidente bonne volonté dont leurs agents font
preuve, nos principaux ports sont encore loin d’être désencombrés des
marchandises d’exportation.
Cette situation critique,
que notre gouverneur général s’emploie avec énergie à faire disparaître, a eu
une fâcheuse répercussion sur le trafic général de l’île pour 1914. Le chiffre
des exportations a été inférieur de 10 millions à celui de 1913. Cette
diminution a principalement porté sur les peaux brutes (5 millions), riz
et caoutchouc (3 millions), raphia, fécules et saindoux (2 millions),
etc.
(À suivre.)
Le Temps
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