November 10, 2015

Il y a 100 ans : La situation économique à Madagascar (1)

On nous écrit de Tananarive :
Contrairement à ce qui avait été annoncé, et en dépit des mesures officielles prises à cet effet, le transport Loire n’a pas été prendre à Vohémar la cargaison de bœufs vivants qu’il devait conduire en France.
D’aucuns prétendent que ce port, cependant très sûr, aurait été jugé de dimensions insuffisantes par le capitaine. Il aurait estimé qu’elles ne lui permettraient pas les manœuvres de protection voulues, dans l’éventualité d’un cyclone ou d’un raz-de-marée surprenant son navire au mouillage. Or, ces cataclysmes ne se produisant jamais dans nos parages à cette époque de l’année, il est permis de chercher ailleurs la raison de cette détermination inattendue.
En réalité, l’essai annoncé a été reconnu voué à un échec certain. Les personnes aptes à donner un avis là-dessus ont probablement fait prévaloir leur opinion auprès de nos dirigeants.
Quoi qu’il en soit, la Loire, qui était à Diégo-Suarez, a rebroussé chemin. Elle est retournée dernièrement à Tamatave pour y prendre du fret, étant devenue disponible par le non-embarquement des bœufs, qui avaient été réunis cependant en grand nombre à Vohémar depuis un mois.
On est forcé de constater que l’État est vraiment un bien mauvais commerçant !
L’apparition de ce vapeur à Tamatave a été saluée avec joie par les nombreux négociants de cette ville. Grâce à lui, ils pourront envoyer en France une partie des produits qui n’avaient pu encore prendre place sur les bateaux des compagnies de navigation desservant notre île. Malgré l’évidente bonne volonté dont leurs agents font preuve, nos principaux ports sont encore loin d’être désencombrés des marchandises d’exportation.
Cette situation critique, que notre gouverneur général s’emploie avec énergie à faire disparaître, a eu une fâcheuse répercussion sur le trafic général de l’île pour 1914. Le chiffre des exportations a été inférieur de 10 millions à celui de 1913. Cette diminution a principalement porté sur les peaux brutes (5 millions), riz et caoutchouc (3 millions), raphia, fécules et saindoux (2 millions), etc.
(À suivre.)

Le Temps

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 38 titres parus à ce jour.

No comments:

Post a Comment