Les entrepreneurs se
plaignent que généralement les adjudications se font à des délais si restreints
qu’ils préfèrent s’abstenir de soumissionner, sachant qu’il leur sera
matériellement impossible de se conformer aux clauses et conditions du cahier
des charges. Vu le court délai de livraison et pour ne pas s’exposer à encourir
des amendes et retenues qui absorberaient ou même dépasseraient le plus clair
de leurs bénéfices, ils considèrent qu’il est plus sage d’éviter de courir
pareils risques ; aussi ne prennent-ils pas part aux adjudications.
Quel est donc le réel
motif qui fait ainsi agir le Service des Travaux Publics ? Les travaux à
effectuer sont-ils d’une urgence extrême pour demander leur exécution dans un
délai absolument insuffisant, ou est-ce tout simplement pour avoir la
satisfaction d’infliger des retenues à l’entrepreneur ?
On nous assure que
l’administration applique ces conditions draconiennes afin d’éloigner les
entrepreneurs pour que les travaux soient faits en régie. Nous ne pouvons
l’admettre.
La question primordiale
pour l’entrepreneur à Madagascar, et particulièrement dans notre province,
c’est la main-d’œuvre et c’est précisément cette main-d’œuvre qui lui fait
défaut et l’oblige souvent à résilier son marché.
Qu’arrive-t-il alors
lorsque les travaux sont faits en régie ? La main-d’œuvre est
réquisitionnée un peu de partout et l’indigène qui sait que sur les chantiers
du fanzakana on travaille mora mora déserte volontiers ceux de l’entrepreneur
qui, lui, défendant ses intérêts, leur demande la somme de travail qu’ils
peuvent réellement rendre.
Parmi les travaux en
cours dans la Province de Tamatave, prenons pour exemple la route de Melville,
dont les 1er, 2e et 4e lots ont été adjugés
à deux entrepreneurs de notre place. Seul le 1er lot est en
bonne voie d’exécution, sauf les ouvrages d’art qui ne seront exécutés que sine die du fait du manque sur place de
chaux, ciments et fer.
Quant au 2e lot,
l’entrepreneur a dû résilier, faute de main-d’œuvre et de matériaux pour la
construction des ouvrages.
Il en sera très
probablement de même pour les ouvrages d’art du 4e lot.
(À suivre.)
X. X.
La Dépêche malgache
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