October 11, 2017

Il y a 100 ans : Les colons malgaches se plaignent des Betsimisaraka

En dépit de ses grandes qualités d’administrateur, M. Garbit n’a pas encore obtenu de la Grande Île tout le rendement attendu ; il y a encore beaucoup à faire, et les colons espèrent que M. Merlin saura parfaire l’œuvre que M. Garbit laisse inachevée.
Le premier desideratum des Français de la Grande Île concerne la main-d’œuvre qui n’a pas « rendu » comme elle l’aurait pu et surtout comme elle l’aurait dû. On s’est beaucoup plaint de la paresse native des populations de l’Imerina et l’on a eu raison ; mais sur la Côte Est, il existe une région très fertile, où vit une population encore plus indolente et dont le farniente n’a guère paru, jusqu’à présent, inquiéter l’administration, malgré la crise toujours croissante de la main-d’œuvre. Cette portion de la colonie est la plus riche, la plus susceptible de rendement et c’est elle qui a répondu le moins aux espérances par le fait de la paresse des Betsimisaraka qui l’habitent.
Ils croupissent dans l’indolence la plus insigne, avec d’autant plus de sécurité que l’administration ne les a jamais réprimandés, aussi le découragement des colons sévit là plus que tout ailleurs ; des concessions qui paraissent magnifiques dans un avenir prochain ont dû être abandonnées, les travaux de la première heure, les dépenses qu’ils ont entraînées, les espérances qu’ils avaient fait naître, tout a été perdu. Les Betsimisaraka n’ont pas évolué malgré la conquête ; ils sont restés ce qu’ils étaient : fourbes, voleurs, menteurs et fainéants. Nos colons en ont fait la dure expérience et voilà pourquoi ils espèrent beaucoup en M. Merlin qui va, pensent-ils, rénover l’administration par trop paternelle vis-à-vis de certaines tribus.

M. Garbit

M. Garbit, gouverneur général de Madagascar et ancien lieutenant-colonel d’artillerie, rentré – comme on le sait – en France, rejoint, cette semaine, le front pour y exercer un commandement.

Le Courrier colonial

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