27 janvier 2007

Bibliothèque malgache / 15

L'année 1895 du Bulletin du Comité de Madagascar est désormais complète. Avec le neuvième numéro, c'est aussi une page d'histoire qui se tourne: l'expédition française a atteint la capitale malgache et le récit des derniers jours est rapporté par le journaliste du Temps qui accompagnait l'avant-garde des troupes.
L'essentiel de ce numéro est d'ailleurs consacré aux événements de Madagascar. Dont l'autre temps fort est, le 27 novembre, le débat à la Chambre sur la question de Madagascar avec le ministre des Affaires étrangères, M. Berthelot.
Faut-il le redire? Comme les quatorze premiers titres de la Bibliothèque malgache, celui-ci relève du point de vue du colonisateur français. A force d'être dedans, cela me semble une telle évidence...
Mais, apparemment, pas pour tout le monde: depuis que la Bibliothèque malgache se trouve sur le site Ebooks libres & gratuits et bénéficie ainsi d'une visibilité accrue, une petite polémique est née autour d'elle. (Pour en savoir plus, voir notamment les commentaires sur la page de chargement du livre de Désiré Charnay, Madagascar à vol d'oiseau.)
On m'a reproché, assez lourdement me semble-t-il, de répandre un point de vue indéfendable. Celui du colonisateur, donc. Afin que les choses soient claires, je le redis haut et fort: il n'est évidemment pas question d'une quelconque révision de l'histoire. Mais, au contraire, il s'agit de montrer quels étaient les discours sur Madagascar dans les ouvrages libres de droits (donc anciens, donc datant de l'époque coloniale ou pré-coloniale). Et à chaque lecteur de se faire son opinion.
La mienne, d'opinion, est faite depuis longtemps: la colonisation était, pour le dire crûment, une belle saloperie.
Que l'on soit curieux de mieux connaître le fonctionnement de cette saloperie me paraît, en revanche, tout à fait légitime. J'en veux pour preuve les 761 chargements du livre de Désiré Charnay depuis une dizaine de jours, et les 588 chargements des autres titres de la collection dans la même période.

22 janvier 2007

Bibliothèque malgache : 536 volumes diffusés en 4 jours

Je veux partager cette joie avec tous ceux que la Bibliothèque malgache intéresse. Depuis jeudi soir, c'est-à-dire depuis que le site Ebooks libres & gratuits accueille la collection des livres anciens consacrés à Madagascar que je réédite, ce sont 536 volumes qui ont été téléchargés à partir de ce serveur. Pas loin, si je compte bien, d'un exemplaire toutes les douze minutes.
Mention spéciale au récit de voyage de Désiré Charnay, Madagascar à vol d'oiseau, qui se trouve depuis ce moment-là en première ligne des nouveautés sur la page d'accueil, et qui a été téléchargé... 366 fois!
La diffusion et la distribution, tous les éditeurs vous le diront, il n'y a que cela pour rendre possible (mais pas assuré) le succès d'un livre!

20 janvier 2007

Petit changement technique pour les téléchargements

Vous savez comment on est: toujours un peu puéril. Ainsi, j'étais frustré de ne pas savoir, depuis que j'avais établi des liens directs de téléchargement pour la Bibliothèque malgache, combien d'ouvrages étaient chargés à partir de cette page. (C'est possible, je sais, mais après avoir bricolé un peu, je me suis dit que le temps passé à y arriver méritait d'être mieux utilisé.)
J'ai donc modifié la procédure en y ajoutant une étape: chaque lien envoie maintenant vers la page du site Ebooks libres & gratuits d'où il faut alors charger le volume désiré en PDF ou DOC compressé.
Je peux donc connaître, au jour le jour si nécessaire, le nombre exact, titre par titre, des volumes chargés. Par exemple, Madagascar à vol d'oiseau, de Désiré Charnay, atteint à l'heure qu'il est le chiffre (qui m'impressionne) de 225 chargements depuis jeudi. Il est vrai qu'il est signalé comme la dernière nouveauté du groupe. Et il faut y ajouter 58 chargements pour les 13 autres titres de la Bibliothèque. Pour ne rien dire d'une belle fréquentation de ce blog ces jours-ci (32 visiteurs jeudi, 43 vendredi, 19 déjà aujourd'hui alors que la moyenne tournait autour de 10 depuis que j'y ai installé un compteur)...
Elle n'est pas belle, la vie?

19 janvier 2007

Citation / Paul Morand


Ce roman de Paul Morand est une curiosité. Il s'agit en effet du tout premier qu'il a écrit, en 1910 et 1911, et il n'a été publié qu'en 1986, dix ans après sa mort. Il vient de ressortir dans une collection de "semi-poche", comme on dit. Je ne le connaissais pas, l'occasion était belle de le lire, même si ce n'est pas un chef-d'oeuvre.
Simon, un jeune homme, y est amoureux de la princesse Lemska qu'il a rencontrée en Angleterre. Le cosmopolitisme de Morand est donc présent dès ses débuts.
La princesse est toujours accompagnée de son "singe", nommé Jim. Simon perd son adorée et la redécouvre à Venise en voyant Jim. Qui, nous allons le constater, n'est pas tout à fait un singe:
Simon ne put retenir un cri: il avait reconnu Jim! Jim, le compagnon de la princesse Lemska! L'erreur n'était pas possible. Quel autre singe que ce maki malgache, d'une espèce rare, eût possédé ce pelage roux, cette queue et ces pattes noires à l'une desquelles brillait un anneau de jade?

Paul Morand, Les Extravagants. Gallimard, coll. L'Imaginaire, 2007, page 196

Etonnant, non?

18 janvier 2007

La Bibliothèque malgache hébergée par Ebooks libres & gratuits

En matière de livres électroniques gratuits en français, il existe un site digne de tous les éloges: Ebooks libres et gratuits. 1248 titres sont disponibles, dont une bonne partie de la littérature classique et bien d'autres choses, parfois inattendues. Je leur étais déjà redevable de la mise en page des ouvrages de la Bibliothèque malgache puisque je me suis, avec leur autorisation, largement inspiré de la leur.
Ils accueillent maintenant tous les volumes de la Bibliothèque malgache sur leur serveur. Jusqu'à hier, il fallait m'envoyer un message pour obtenir un ouvrage, ou plusieurs. A partir d'aujourd'hui, il suffit de cliquer sur les liens ci-contre (colonne de droite) pour télécharger directement les titres que vous désirez. C'est évidemment beaucoup plus simple, y compris pour moi puisque les manipulations auxquelles je me livrais pour expédier les livres disparaissent.
Un merci tout particulier, donc, à Coolmicro, un des principaux animateurs de ce groupe de travail, que je nomme bienfaiteur de la Bibliothèque malgache.
Nous allons évidemment perdre le contact direct qui s'établissait à chaque demande de titre. Et grâce auquel je m'étais constitué un fichier des lecteurs intéressés par la Bibliothèque malgache afin de leur envoyer de temps à autre une lettre d'information. J'invite donc ceux qui désirent recevoir celle-ci à m'envoyer un message pour le faire savoir. Il suffit de cliquer sur le mot "demande" dans la colonne de droite, au début du catalogue.
Par ailleurs, la location d'espace sur un serveur étant payante, je ne propose plus que deux formats de fichier: le traditionnel PDF que je trouve personnellement très confortable pour la lecture; et un DOC compressé en ZIP, utile pour faciliter les travaux sur un texte. Tout le monde est capable de décompresser un fichier ZIP, je pense, il existe quantité d'utilitaires gratuits pour le faire.

13 janvier 2007

Bibliothèque malgache / 14

L'année 1895 se termine - le huitième numéro du Bulletin du Comité de Madagascar est l'avant-dernier de sa première année d'existence. Avec le décalage chronologique dû aux transmissions d'une époque sans Internet (mais comment faisaient-ils?), la succession des événements de Madagascar ne conduit encore qu'en septembre. L'avant-garde des troupes du général Duchesne est en route vers "Tananarive". Nous connaissons la suite de l'histoire, bien entendu. Mais elle est ici restituée au jour le jour, grâce notamment aux informations des journalistes envoyés spéciaux sur le théâtre de la guerre de conquête.
L'autre partie principale de cette livraison rassemble des commentaires sur "le traité de Tananarive". Ceux du Comité et ceux de nombreux journaux contemporains des événements.
Je publierai sans tarder le numéro de décembre 1895 dans la Bibliothèque malgache, de sorte que les lecteurs désireux de s'informer à cette source disposent d'une année complète de ce Bulletin. En attendant la suite...

9 janvier 2007

Bibliothèque malgache / 13

Je remercie le hasard: sans en avoir eu l'intention, me voici en phase avec l'actualité avec ce treizième volume de la Bibliothèque malgache. Et même, comme il se doit, un peu en avance sur l'événement.
Claude-Joseph Désiré Charnay (1828-1915), pour une fois, est loin d'être un inconnu. Ses expéditions au Mexique et dans différents pays d'Amérique centrale sont des références pour l'anthropologie du 19ème siècle. D'autant qu'il en a ramené non seulement des récits mais aussi des photographies. Du 13 février au 13 mai, certaines d'entre elles seront exposées au musée du Quai Branly qui possède 500 négatifs et un millier de tirages anciens. Le titre de l'exposition, Le Yucatan est ailleurs (titre aussi d'un ouvrage de Christine Barthe à paraître chez Actes Sud en février), ne laisse pas entendre qu'il y sera question de Madagascar. Où Désiré Charnay est pourtant venu aussi, comme il est allé à Java et en Australie.
C'est donc en avant-première de cette exposition que je vous propose son récit de voyage à Madagascar tel qu'il est paru en 1864 dans Le Tour du Monde. Sans photographies, malheureusement, puisque le magazine n'en reproduisait pas à cette époque. Et même sans les dessins inspirés des photos, en raison d'une qualité médiocre de la reproduction sur laquelle j'ai travaillé.
Le regard, curieux de l'autre, n'est pas dénué d'une ironie ancrée dans la culture européenne. Mais ce récit vaut le détour - détour par Tamatave, Saint-Marie et "Nossi-be". A découvrir.

7 janvier 2007

Un peu de teasing...

J'ai toujours aimé fouiner dans les bibliothèques ou chez les bouquinistes. J'y passerais des journées si je ne me retenais pas - ou si des affaires plus urgentes ne m'appelaient ailleurs. C'est parfois l'occasion de belles découvertes, comme celle que j'ai faite vendredi: je suis tombé sur six volumes de la collection lancée par le Comité de Madagascar en 1903, Ouvrages anciens sur Madagascar. Les cinq premiers et le septième...
Le premier volume se trouve actuellement à côté de mon scanner. C'est le n° 48 d'un tirage de 325 exemplaires. Ce tome 1 reprend des "ouvrages ou extraits d'ouvrages portugais, hollandais, anglais, français, allemands, italiens, espagnols et latins relatifs à Madagascar (1500 à 1613)", édités par Alfred et Guillaume Grandidier.
J'ignore évidemment quand ce premier tome trouvera sa place dans la Bibliothèque malgache parce qu'il est volumineux et qu'il doit être traité avec précaution. Mais j'ai commencé à le numériser et un jour viendra où vous pourrez en disposer sous forme de livre électronique, comme les autres volumes de ma collection.
Pour vous aider à patienter, je traiterai d'autres titres entre-temps, à commencer par Madagascar à vol d'oiseau, un voyage effectué en 1862 par Désiré Charnay et publié dans Le Tour du Monde en 1864. Pour celui-ci, l'attente ne devrait pas être longue.

4 janvier 2007

Bibliothèque malgache / 12


Voici un long poème (pour un petit livre) que je viens de trouver sur Google Books et qu'il m'a semblé intéressant de publier immédiatement. Ecrit en 1856 à Saint-Denis de la Réunion, c'est un vibrant plaidoyer en faveur de la présence de la France à Madagascar. Démonstration en deux temps:
1. La France glorieuse se doit d'étendre son influence sur le monde.
2. Les peuples de Madagascar, soumis aux impitoyables Hova (ce n'est pas moi qui le dit, c'est l'auteur, bien sûr), n'attendent que d'être libérés de ce joug par la France généreuse.
Mû par un volontarisme naïf, le poème n'est pas non plus signé par Victor Hugo... François Saint-Amand ne trouve d'ailleurs une place que dans les marges de la littérature réunionnaise.
Il n'empêche: ce document a valeur de témoignage.

3 janvier 2007

Un réveillon sans ADSL

Ce n'est pas d'avoir trop fait la fête qui m'a tout à coup rendu silencieux. Mais mon modem a rendu l'âme samedi après-midi et la situation n'a pu être rétablie qu'hier soir. La technique vous lâche toujours, l'avez-vous remarqué, au plus mauvais moment. Au début d'un long week-end, quand il est impossible de trouver une solution au problème avant que les travailleurs normaux retournent à leurs tâches normales. Pour quelqu'un comme moi, qui ne connais pas les horaires, c'est une source inépuisables de surprises. La semaine dernière, déjà, j'avais besoin de passer au CCAC, et je n'y ai trouvé que des gardiens, m'expliquant sérieusement que le Centre était fermé pour congés annuels, alors que j'avais de mon côté envie de rire. Est-ce que je prends des congés annuels, moi? (en fait, j'ai quand même pris un mois l'année dernière, mais j'ai une excuse: cela n'était pas arrivé depuis six ans.)
Quoi qu'il en soit, maintenant que tout est rentré dans l'ordre, le cours des choses va pouvoir reprendre. Je prépare le douzième volume de la Bibliothèque malgache, qui n'est pas très long mais assez compliqué en raison d'une qualité assez médiocre du document original.
Autre nouveauté à venir bientôt: un site consacré à Madagascar accueillera bientôt la collection qui sera, dès lors, accessible en téléchargement. Je suis toujours heureux de recevoir vos mails quand vous demandez des livres - et je continuerai à les expédier à ceux qui me sollicitent de cette manière - mais certains trouveront probablement le téléchargement direct plus commode.
Je vous en dis plus dès que ce sera en place.