31 octobre 2015

Il y a 100 ans : La future armée noire (2)

(Suite et fin.)
Il n’y a qu’une façon de procéder au recrutement des nouvelles troupes noires : il faut accorder des allocations aux soutiens de famille. Cet élément nouveau déterminera la réussite entière du projet. Il faut, en outre, faire comprendre aux autorités locales que c’est aussi l’existence de nos colonies qui est en jeu.
L’expérience a démontré qu’à un homme sur le front doit correspondre un homme de remplacement. Il s’agit donc d’organiser l’entrée en ligne d’une armée de 350 000 hommes en mars prochain, armée qui possédera dans les dépôts, à cette date, un nombre égal de recrues.
La question de l’encadrement d’une pareille masse paraît difficilement soluble au premier abord. Mais elle paraissait encore plus insoluble pour les 2 500 000 hommes qui sont actuellement sur le front, et cependant on a pu les encadrer.
Une première ressource très précieuse sera fournie par les dépôts des régiments coloniaux où l’on nomme caporaux des hommes qui ont quatre et même huit ans de service : sergents, des caporaux ayant quatre et six ans de grade.
Bien que précieuse, cette ressource ne sera pas suffisante ; il faudra prendre à l’arrière les mêmes mesures d’encadrement que sur le front et créer des cours d’instruction qui combleront les principales lacunes dans l’instruction militaire des gradés destinés à être promus officiers.
Les nominations à titre provisoire permettent de résoudre la difficulté sans engager l’avenir.
De cette façon, nous aurons, au printemps prochain, 700 000 baïonnettes nouvelles sur lesquelles la France pourra compter.
La Lanterne

Exportation d’or

On signale de Majunga que l’exportation de l’or se fait sur une vaste échelle. Des opérations commerciales se traitent avec Zanzibar c. a. f. payable en or.
De Zanzibar, où va cet or ? Nous l’ignorons.
L’administration se préoccupe, paraît-il, de la question.
L’or ne doit sortir de la colonie que pour être expédié en France, par les caisses de la colonie.
Qu’on applique donc l’arrêté du 23 décembre 1914.

La Dépêche malgache

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 34 titres parus à ce jour, bientôt 38.

29 octobre 2015

Il y a 100 ans : La future armée noire (1)

Il n’est véritablement pas nécessaire de démontrer ici la valeur incontestable des troupes noires qui, dans le Nord, à Charleroi et sous Arras ; dans la Marne : à Meaux, à Varreddes, à Étrépilly, à Chambry, se sont montrées au-dessus de tous éloges pour leur bravoure, leur mépris de la mort et leur héroïsme.
On envisage la possibilité d’utiliser dans une proportion plus large les admirables contingents de nos colonies.
Une étude faite sur place sur les ressources utilisables en cas de mobilisation a établi, d’après les témoignages écrits des administrateurs de l’Afrique occidentale, la possibilité d’y lever, en quelques semaines, environ 300 000 hommes, chiffre qui n’a rien d’exagéré sur une population de 13 à 14 millions d’habitants.
Madagascar n’a que 3 millions d’habitants irrégulièrement groupés, mais la population de la grande île est habituée au service militaire obligatoire et on trouverait facilement parmi elle 60 000 hommes.
Réunion, Guyane et Antilles peuvent fournir 40 000 hommes.
Voici du reste un relevé des populations de nos colonies et du contingent annuel qu’on pourrait prélever en le fixant à 2 % :
Algérie-Tunisie, 7 millions, soit 140 000 hommes :
Afrique occidentale française, 13 millions, soit 260 000 hommes ;
Indo-Chine, 14 millions, soit 280 000 hommes ;
Madagascar, 3 millions, soit 60 000 hommes.
En prélevant également un contingent de 1 % sur les neuf millions de population que forment réunis le Maroc et l’Afrique équatoriale française, nous arrivons à constituer une armée composée de 830 000 hommes solides, courageux, excellents tireurs qui, aux premiers jours du printemps prochain, nous sera d’une immense utilité.
On a reproché aux troupes noires de mal s’acclimater en France et de craindre par trop la température parfois rigoureuse de notre pays. La nouvelle armée noire pourrait être préparée et entraînée jusqu’au mois de mars en Algérie. Elle trouvera là, pendant l’hiver, un climat qui lui conviendra parfaitement.
(À suivre.)

La Lanterne

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28 octobre 2015

Il y a 100 ans : Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Je l’avais prévu, notre police locale a sévi. Les malheureux pousses non éclairés, égarés le soir dans les rues solitaires, ont été priés de respecter l’arrêté de M. l’Administrateur-Maire et les propriétaires se sont vus infliger un procès-verbal qui leur coûtera plus cher qu’une bougie de 2 sous. Cela est parfait. Maintenant que l’arrêté est appliqué de nuit, il serait peut-être utile de l’appliquer de jour. Mais voilà, une lanterne non éclairée c’est palpable, je dirai même visible parce qu’on ne voit rien ; mais distinguer de jour si les termes de l’arrêté sont respectés à la lettre par mes nombreux collègues qui sillonnent les rues ou par les animaux de la famille des équidés qui appuient obstinément sur leur gauche, c’est chose autrement difficile.
Enfin nous verrons, ayons confiance en notre police qui est capable de s’en tirer à son honneur.
Maintenant, sous toutes réserves, quoique je tienne la chose d’une personne digne de foi, je vais vous conter comment nos bons agents opèrent pour infliger aux Tamataviens un procès de lanterne. C’est simple, le pousse est mis en fourrière, la carte du conducteur confisquée. C’est à mon avis une plaisanterie de mauvais goût, car si réellement cela s’est passé en ville, il n’y a pas de raisons pour que cela ne se passe pas à Tanio un jour ou l’autre et je ne vois pas bien une de nos élégantes faire le trajet retour de Tanio à pied sous prétexte que son pousse n’était pas éclairé et que notre police, en voulant appliquer un arrêté à la lettre, l’applique tout simplement à la diable.
Sarah B.

Pour les orphelins

À la demande de l’Association nationale de l’Orphelinat des Armées et sous les auspices de M. le Ministre des Colonies, M. le Gouverneur Général a décidé d’organiser les 2 et 3 octobre une journée au profit de cette œuvre patriotique et humanitaire.
C’est certainement de grand cœur que tous, nous nous ferons un devoir de contribuer à venir en aide aux enfants de ceux qui chaque jour donnent si généreusement leur sang pour la défense sacrée de la Patrie.
Que ces orphelins de héros souvent demeurés obscurs, pour que la France vive, soient nos enfants à tous.

La Dépêche malgache

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27 octobre 2015

Il y a 100 ans : Monsieur de Laborderie à Andévorante (2)

(Suite et fin.)
Il nous suffira, croyons-nous, pour dire ici toute notre pensée, de dire qu’il résume en réalité fort bien l’Administrateur colonial moderne, tel qu’on le conçoit volontiers, et qu’on a le droit de souhaiter qu’ils le soient tous, sans exception, c’est-à-dire ne s’en faisant pas accroire, ne se payant pas de mots vides, ennemi de tout verbiage et de protestations inutiles, écoutant, d’ailleurs, plus qu’il ne parle, ce qui est, à notre sens, la preuve d’un esprit pondéré, et la marque forte d’un caractère. Nous revenons, d’ailleurs, volontiers, sur ce vocable qui, suivant nous, le dépeint à merveille ; M. de Laborderie est d’une simplicité correcte et sans afféterie, qui dénote, chez ceux qui la possèdent, la nette conscience de leur valeur personnelle, et la claire vision du rôle délicat qui leur incombe.
Après nous avoir exprimé le regret d’être, pour si peu de temps, parmi nous, notre chef de Province nous a laissé l’espoir qu’il reviendrait pour un temps plus long, dès que le lui permettraient ses occupations au chef-lieu, nous voir et faire, comme l’on dit, plus amplement notre connaissance. Nous en acceptons tous très volontiers l’augure et formons le vœu que sa promesse ne se fasse pas trop attendre. Les colons de la région seront heureux de voir mieux, cette fois, leur administrateur, dont ils connaissent déjà, de réputation, les bonnes intentions à leur égard. L’Administration, que représente si dignement M. de Laborderie, et la population des deux districts d’Andevorante et Aniverano, ne pourront, l’un et l’autre, que gagner à pareil contact. Nous ne cesserons de répéter, d’ailleurs, qu’un des secrets essentiels de ce problème colonial, parfois si difficile à résoudre, c’est la collaboration, sincère et loyale, des deux éléments premiers et vitaux qui tendent à constituer une Colonie. C’est même là, au surplus, presque une vérité de La Palice. Elle a pu, nous le savons bien, passer, autrefois, pour subversive, à Madagascar ; mais les temps sont bien révolus, grâce au Ciel, à notre éminent Gouverneur Général et à nos efforts communs, de théories aussi erronées.
Agréez, mon cher Directeur,
Un abonné.

Le Tamatave

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26 octobre 2015

Il y a 100 ans : Monsieur de Laborderie à Andévorante (1)

Un abonné de la région nous écrit :
Mon cher Directeur,
Il faut croire qu’elle est bien près de se clore, définitivement, l’ère, autrefois néfaste, à tant de titres, des perpétuels conflits entre l’élément « Colon », malheureux, aigri et défiant, et l’élément « Administration », si largement imbu jadis de cette conviction, sincère ou non, de la possibilité de coloniser, donc d’administrer, en dehors du colon, et même contre lui. Cette fâcheuse hérésie est en train de disparaître, – à ce point qu’il n’en restera plus, pour l’un et pour l’autre, que le souvenir pénible, mais salutaire, – car, tellement infime est aujourd’hui, de part et d’autre, le petit lot des rétrogrades des deux camps, que mieux vaut n’en plus parler.
Il convient de rendre encore grâce à notre éminent Gouverneur Général de cet autre bienfaisant résultat de sa haute administration si prévoyante et loyale. Ainsi que l’on dit familièrement des peuples, à propos du gouvernement qu’ils méritent, les gouverneurs coloniaux ont toujours, eux aussi, et les fonctionnaires et les colons qu’ils méritent. C’est là une vérité d’observation facile, et presque axiomatique. La constater, à propos de M. Garbit, c’est lui rendre un très juste hommage. C’est grâce à ses conseils et, notamment, au haut exemple personnel qu’il sut si bien nous donner, à tous, que se réalise chaque jour, un peu plus, cette entente désirable, sans laquelle l’œuvre coloniale, en tout cas, l’essor économique, à Madagascar, ne sera jamais qu’utopie.
Ces réflexions sont venues tout naturellement à ceux d’entre nous ayant eu la bonne fortune d’approcher, ces jours derniers, dans les bureaux du district, ou ailleurs, le distingué chef de notre Province, de qui la simplicité charmante, et toujours de bon aloi, a laissé, dans l’esprit de la population européenne, autant qu’indigène, la plus heureuse impression.
Nous ne retracerons pas, à votre intention, le portrait moral, fait souventes fois dans la presse locale, de cet excellent fonctionnaire. Il est, pour cela, trop connu et populaire à Tamatave.
(À suivre.)

Le Tamatave

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25 octobre 2015

Il y a 100 ans : Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Nous avons, pour cinq ans, un nouveau tarif de taxes de consommation.
Je ne sais qui a élaboré le décret qui va peser sur nous pendant cette période, mais quel qu’en soit l’auteur, il n’a pas dû se fatiguer les méninges.
On aurait pu croire qu’après 5 ans de réflexions, la taxe fantaisiste qui grève les tissus modestes et respecte religieusement les étoffes de prix allait disparaître. Eh bien ! il n’en est rien ; les beaux jours continueront pour les mondaines habillées de soie pendant que le malheureux paiera bien cher s’il veut protéger son épidermes des intempéries.
La question des tissus est certainement très ardue, c’est sans doute pour cela qu’elle a été enterrée et en voilà pour 5 ans de tranquillité pour ceux qui avaient charge de la résoudre.
Par exemple, tout ce qui protège la cervelle n’a pas été épargné, les chapeaux et les parasols ont été comblés ; c’est un grand honneur pour eux de se voir appliquer en tant que taxe le tarif métropolitain.
Au fait, pourquoi ne pas l’appliquer à toutes les marchandises, ce serait peut-être plus rationnel.
Les chaussures ont été oubliées, je le signale à qui de droit, pourtant c’est bien là un produit de luxe, j’en connais beaucoup qui n’en mettent pas ; les cors continueront à être protégés à bon compte, ce n’est pas comme ces malheureux nichons qui eux n’y ont pas coupé ; les ivrognes sont dans le même cas ; mais ceux-là, je ne les plains pas.
Sarah B.

Billets de banque

Depuis quelque temps, les billets de banque se raréfient de plus en plus et actuellement on n’en trouve plus dans le commerce.
Il paraît qu’une certaine catégorie de commerçants étrangers les draine pour les envoyer à la Réunion où ils font prime (3 %).
Il y a bien un arrêté du 23 décembre 1914, qui prohibe la sortie du numéraire de Madagascar, mais les billets de banque sont-ils ou ne sont-ils pas considérés comme du numéraire ?

Sur les quais

On s’est aperçu à temps que l’emplacement du quai où se trouve la grue était complètement miné par la mer et que celle-ci reposait sur une partie creuse.
M. Michaz du T. C. E. s’est aussitôt empressé de la faire déplacer.

La Dépêche malgache

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22 octobre 2015

Il y a 100 ans : Re-port

Pour répondre à l’article du journal Le Tamatave du 1er septembre sur le port, nous tenons à faire savoir que nous ne descendons ni de la lune ni d’ailleurs et que nous n’avons pas dormi comme la Belle si connue, lorsqu’on a discuté les projets du port sur la côte Est.
Il nous est bien libre de présenter des observations qui n’enlèvent nullement le talent de MM. les ingénieurs Bourgougnan et Bidel, si distingués soient-ils.
En somme, un ingénieur présente un amas de connaissances diverses, particulièrement scientifiques, connaissances qui elles-mêmes sont fondées sur l’expérience, la théorie et la pratique.
Mais il y a des choses qui peuvent échapper et il est impossible à un homme, si fort qu’il soit dans sa partie, de tout savoir. Il y a toujours une place pour l’inconnu, l’imprévu.
Le confrère du Tamatave se contente d’encenser MM. Bourgougnan et Bidel, en voulant faire passer notre vieux loup de mer pour un imbécile. Qu’il nous sorte des arguments techniques nous expliquant que nous avons tort, que le projet actuellement adopté est le meilleur et sûr de donner entière satisfaction.
Si le rédacteur du Tamatave ne peut faire cette démonstration, qu’il se taise.
Il est exact qu’il a été fait une enquête de commodo et d’incommodo, pro forma, il y a environ deux ans, mais a-t-on seulement tenu compte des quelques observations faites par les habitants de Tamatave ? Ne leur faisait-on pas plutôt ressortir que, s’ils se montraient hostiles au plan qui leur était soumis, le projet d’un port à Tamatave pourrait être définitivement abandonné ?
Qu’importe, leur disait-on, que ce port donne satisfaction ou non ! on aura dépensé des millions et les Tamataviens en profiteront plus ou moins.
Ce plan primitif soumis au ministère n’a pas été agréé dans son ensemble et, en août 1914, il y a plus d’un an, le Ministre des Colonies nous envoyait M. Bidel, ingénieur, chargé spécialement de l’étude du port.
Nous avons ouï dire que, depuis, ce plan avait subi de notables retouches, mais le public en a-t-il jamais eu connaissance, et a-t-il été appelé à donner son avis ?
Enfin, nous ne souhaitons qu’une chose, c’est que notre vieux loup de mer ait tort et que le port de Tamatave, tel qu’il va être fait, soit l’un des plus sûrs de l’Océan Indien.

La Dépêche malgache

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20 octobre 2015

Il y a 100 ans : La transformation des procédés de culture (2)

(Suite et fin.)
« En raison de l’insuffisance des disponibilités budgétaires de l’exercice en cours, il n’est pas possible de généraliser, cette année, la mesure précédemment indiquée.
« Toutefois, des surveillants agricoles pourront être, dès maintenant, attribués à certains districts où la question présente un caractère particulier d’urgence.
« Les chefs des diverses circonscriptions où se pose encore la question des tavy auront à m’adresser, sans retard, leurs propositions en vue d’étendre, en 1916, les dispositions qui précèdent à toutes les régions où leur mise en vigueur aura été jugée nécessaire.
« Le recrutement des surveillants agricoles sera opéré soit sur place, soit sur les hauts plateaux, après entente avec les chef des circonscriptions centrales voisines. Toutes garanties seront prises afin de n’employer que des agents sérieux, possédant des connaissances pratiques suffisantes et, autant que possible, une autorité personnelle reconnue. Il conviendra de suivre de près les travaux exécutés sous la direction de ces agents et de me rendre compte des résultats acquis.
« Je compte que cette organisation, jointe à une lutte de plus en plus serrée contre le procédé des tavy, donnera des résultats décisifs, quant à la transformation des procédés de culture de vos administrés, et que vous ne négligerez rien pour atteindre, le plus rapidement possible, le but poursuivi. »

Toujours les « tavy »

À Madagascar, les tavy font encore parler d’eux. Cette fois-ci, ce sont les colons d’une importante province de la Côte Est qui protestent contre l’autorisation donnée aux indigènes d’incendier la brousse, et font remarquer combien cette coutume est dangereuse, surtout dans un pays où les bosquets abondent.
Le Courrier colonial

Réquisition du « Bagdad »

Tandis qu’il était à Vatomandry, ainsi que nous l’avons relaté dans notre dernier numéro, M. Garbit, Gouverneur général de Madagascar, fut informé que le commandant du Bagdad refusait d’embarquer le fret accepté par l’agent général des M. M. Le Gouverneur mit fin aux fantaisies de ce commandant en donnant ordre de réquisitionner le bateau.

Les Annales coloniales

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19 octobre 2015

Il y a 100 ans : La transformation des procédés de culture (1)

Le 10 juillet, M. Garbit a signé une claire et ferme circulaire au sujet de la transformation des procédés de culture utilisés par les indigènes de régions forestières.
Plusieurs chefs de province et de district autonome avaient, dans leurs rapports économiques de l’année 1914, exposé au Gouverneur général Garbit leurs vues au sujet de la tolérance à laisser aux indigènes habitant les régions forestières, en matière de débroussaillements sommaires, qualifiés tavy :
« Les propositions faites à cette occasion répondent, dans leurs grandes lignes, aux dispositions qui avaient été prises, par circulaire du 26 mai 1909, en vue d’empêcher la destruction progressive des régions boisées.
« Des actes ultérieurs ont eu spécialement pour objet, en réglementant plus sévèrement les défrichements de l’espèce, d’inciter les indigènes à abandonner leurs procédés habituels de culture en montagne, en faveur de la mise en valeur rationnelle et suivie de terrains de culture choisis une fois pour toutes dans les plaines et vallées, à proximité des lieux habités.
« Or il semble que vos administrés, en continuant des errements condamnables, n’aient pas répondu, comme il aurait convenu, aux désirs de l’administration. Une action suivie s’impose donc pour diriger fermement les cultivateurs indigènes dans la vie nouvelle.
« À cet égard, il m’a paru utile de mettre à la disposition de certains chefs de district de la région côtière des auxiliaires recrutés parmi les agriculteurs indigènes des hauts plateaux et qui seront spécialement chargés de développer, parmi les populations forestières, les connaissances qui leur manquent actuellement, en matière de travaux agricoles rationnels.
« Ces agents seront plus spécialement employés à faire préparer les rizières, creuser des canalisations, établir des barrages, etc., en groupant les efforts de la population, toutes les fois qu’une semblable mesure sera jugée opportune.
« Il est en effet avéré que les indigènes de la côte n’ont qu’un goût très relatif pour le travail en commun et que, même quand il ne s’agit que d’intérêt individuel, il est nécessaire d’exercer sur eux une certaine pression pour les faire sortir de leur habituelle inertie.
(À suivre.)

Les Annales coloniales

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18 octobre 2015

Il y a 100 ans : Le calicot à Diégo-Suarez

D’un de nos correspondants :
Le vulgaire calicot, avec quoi l’on fait chemises et jupons, se vend ici un prix fou. Pourquoi ? on n’en sait rien au juste, ou plutôt il y a trop de raisons pour que nous puissions discerner la vraie.
On dit que, par suite de la guerre, le calicot est devenu très rare, mais on dit aussi qu’il est accaparé et caché par des spéculateurs pour le vendre plus cher au bon moment.
Le cas est embarrassant. Ce que nous savons bien, hélas ! c’est que le prix de la tonne, qui a augmenté de 10 et de 20 p. 100, ne va pas s’arrêter en si beau chemin, et que les commerçants soupçonnés d’accaparement en profitent pour augmenter leur marchandise. Mais on dit tant de choses.
Ce n’est pas que le calicot me soit personnellement indispensable, mais un autre on dit a éveillé mon attention, et retiendra, je l’espère, la vôtre.
On dit que les magasins allemands de Madagascar regorgent d’étoffes de coton et de calicot qui sont immobilisées. Ne pourrait-on pas les vendre et les mettre ainsi en circulation ?
Attendra-t-on, étant donné le jeu des séquestres, que le prix du calicot ait encore augmenté et que la plus-value ainsi obtenue retourne aux Boches dont les biens doivent être administrés « en bon père de famille » ?

À l’Académie malgache

Dans une des dernières séances de l’Académie malgache, le secrétaire a lu une communication de M. Hesling et offert de très beaux spécimens de mica provenant de la province de Vakinankaratra.
« Parmi les minéraux constituant la pegmatite d’Ambatofotsikely, dans la province de Vakinankaratra, on rencontre une superbe muscovite ; ce mica se présente en cristaux énormes mesurant jusqu’à 1 mètre de diamètre.
« Parfois presque nulle, sa coloration peut passer au brun, notamment dans les parties riches en inclusions. Ces dernières, de couleur rougeâtre ou noire, verte quelquefois, sont constituées par de la magnétite et de l’ogéliste. »
Après cette intéressante communication, les membres de l’Académie malgache ont épuisé l’ordre du jour et levé la séance après avoir demandé que les communications scientifiques soient précieusement conservées dans des dossiers spéciaux.

Le Courrier colonial

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16 octobre 2015

Il y a 100 ans : Viande frigorifiée et viande sur pied

La question de l’introduction du bétail malgache continue à préoccuper très vivement nos colons de la Grande Île. On ne peut s’en étonner, en raison de l’importance qu’elle présente pour cette colonie.
Nos correspondants ne diffèrent d’avis que sur la manière dont les bœufs arriveront en France. Les uns prêchent en faveur de la viande frigorifiée, les autres en faveur du bétail vivant.
En général, les premiers se trouvent à proximité des usines frigorifiques déjà créées à Madagascar, les seconds habitent loin de ces établissements.
Les uns et les autres ont raison.
Les bœufs de la Grande Île nous parviendront plus aisément sous la forme de viande frigorifiée, mais il faut pour cela créer de nouvelles et importantes usines dont l’édification ne sera pas faite avant la fin de la guerre.
Mais, même lorsque Madagascar possédera toutes les usines frigorifiques nécessaires, il y aura grand intérêt à expédier, en même temps, dans la métropole, du bétail vivant.
Ne sera-t-il pas rationnel, après avoir rempli les cales de viande frigorifiée, de charger le pont et toutes les parties des navires où les animaux pourront respirer de bœufs vivants ?
La colonie a intérêt à offrir ses bovidés à la métropole sous les deux formes et l’expérience a prouvé que si l’on peut mettre sur un navire moins de bœufs vivants que de bœufs frigorifiés, il est manifestement faux de prétendre que le bétail sur pied ne peut pas être pratiquement amené en France.

De la main-d’œuvre pour le Musée d’Histoire naturelle

Après avoir approuvé le budget du Musée d’Histoire naturelle de Tananarive, M. Garbit a mis à la disposition de l’Académie malgache vingt prisonniers pour faciliter les fouilles à Antsirabe.
Le Courrier colonial

Promotions au 2e Malgaches

Ont été nommés :
Au grade de sous-lieutenant (active) : Couzinet, adjudant chef à la 4e compagnie.
Au grade de caporal (réserve) : Daffreville (en religion frère Ignace), 2e classe à la section Hors-Rang.
Félicitations.

Le pain à Tamatave

Un instant menacés de manquer de pain, les Tamataviens peuvent être rassurés pour le moment. Des commerçants industrieux de notre place ont fait, sur divers points du globe, d’importantes commandes qui ont commencé à arriver. Donc nous ne manquerons pas de pain.

Le Tamatave

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15 octobre 2015

Il y a 100 ans : Copie du télégramme officiel n° 906

Gouverneur Général à Chef Province Tamatave.
Les opérations de la mobilisation étant virtuellement terminées sauf pour ce qui concerne les dernières classes de la territoriale maintenues provisoirement dans leurs foyers, le Journal Officiel de samedi 21 août publie le résultat des travaux des commissions appelées à statuer relativement :
Primo aux sursis à accorder aux colons en vue du maintien de la vie économique dans la Colonie. Secundo aux fonctionnaires pouvant être relevés de la non affectation, affectation spéciale ou indisponibilité afin d’être mis à la disposition de l’autorité militaire. Les numéros suivants du Journal Officiel publieront successivement comme conséquence de ces travaux : Primo la liste des colons laissés à la disposition de l’autorité militaire (sauf bien entendu ceux appartenant aux classes de l’active ou assimilés à ces classes comme omis, etc.). Secundo la liste de fonctionnaires des classes appelées maintenus dans la non affectation, etc., etc. Les raisons qui ont justifié leur maintien. Tertio le résultat définitif et comparé de ces diverses opérations. Le Gouverneur Général profite de cette circonstance pour féliciter toute la population française de l’île du zèle patriotique qu’elle a montré dans ces circonstances et qui a permis d’apporter à la Métropole le double concours qu’elle était en droit d’attendre de la Colonie au point de vue militaire et au point de vue économique.
Tous, qu’ils aient été désignés pour servir plus directement la France en étant parmi les élus appelés à combattre sur le front ou qu’ils aient été conservés dans la Colonie pour libérer d’autres unités ou encore qu’ils aient été maintenus à leur poste pour contribuer à fournir à la mère-patrie les ressources diverses dont elle pouvait avoir besoin ont accompli leur devoir avec la joie pour les premiers et l’abnégation pour les autres qui convenaient à l’heure présente. Le Gouverneur Général remercie également tous les corps élus du concours si précieux et si éclairé qu’ils lui ont donné. Afin de se conformer à l’esprit des instructions ministérielles il remercie enfin toute la presse de l’île pour la belle tenue qu’elle a toujours montrée rendant inutile toute censure réelle qui a pu ainsi être remplacée en fait par d’amicaux conseils.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 34 titres parus à ce jour.

14 octobre 2015

Il y a 100 ans : Le port de Tamatave

Nous avons annoncé la pose de la première pierre du port de Tamatave, ce qui donne à penser que les Tamataviens doivent être enchantés de la mise en valeur économique et commerciale de leur ville.
Il paraît qu’il n’en est rien et que l’emplacement choisi pour le port n’est pas très heureux, mais comme les études sont terminées, il n’y a plus à revenir sur la question et il suffit d’en tirer tout le parti possible.
D’aucuns désireraient voir apporter au plan adopté quelques modifications nullement irréalisables d’ailleurs et qui sont, au surplus, assez judicieuses.
Il faudrait que le nouveau port ait au moins un quai aménagé particulièrement pour l’embarquement des bœufs gras à bord de bateaux spéciaux ; et pour faciliter cette modification demandée, il est nécessaire que l’administration du port et le T. C. E. soient en parfaite communion d’idées.
Après un voyage plutôt confortable, dans des wagons aménagés ad hoc, des bovidés venant des riches pâturages des plateaux du Centre doivent pouvoir être embarqués directement dans les entreponts des bateaux, par un quai à plans inclinés. Dans l’intérêt du bétail, qu’il faut déprécier le moins possible, il est indispensable de supprimer l’opération plutôt barbare de la mise à l’eau de l’animal à coups de matraque et l’exercice non moins brutal du palanquage à l’aide des grues à vapeur.
À l’heure où l’exportation des bœufs de Madagascar est pour ainsi dire un fait accompli, il faut perfectionner tous les moyens propres à éviter la fatigue au bétail et le mettre en état de supporter, avec le moins de risques possibles, les vicissitudes de la traversée.
Le Courrier colonial

Chronique militaire

Le commandant Mativat est désigné comme commandant du 2e Malgaches en remplacement du commandant Régnier.
Le commandant Roy prendra le commandement du bataillon de Diégo en remplacement du commandant Mativat.
Le capitaine Bonhomme prendra les fonctions de major au 2e Malgaches.
Sont désignés pour embarquer sur l’Ispahan à destination de France :
Commandant Barfety, lieutenant Laroussie, adjudant de territoriale Schnœbele.
Notre compatriote le sous-lieutenant Collet du 2e Malgaches a été nommé au grade de lieutenant.
Félicitations.

Le Tamatave

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13 octobre 2015

Il y a 100 ans : Pour l’« urena lobata » de la Grande Île (2)

(Suite et fin.)
Ces avantages consisteraient en concession gratuite des terrains nécessaires à l’installation des usines et de leurs dépendances ; concession gratuite jusqu’à concurrence de 500 ha des terres nécessaires à la culture de l’urena lobata, à condition que les usines fonctionnent au moins pendant cinq ans ; location, pendant ce temps, du droit de récolte (dans une région qu’on déterminerait) de la plante venant à l’état spontané sur les terres domaniales, moyennant un loyer annuel de principe de 1 franc. Ce bail serait renouvelable pour une ou plusieurs périodes moyennant un loyer annuel dont le taux serait fixé suivant les résultats obtenus par les concessionnaires.
Vu ces considérations, M. Garbit, Gouverneur général de Madagascar et dépendances, a pensé qu’il était intéressant d’encourager l’exploitation de ce textile, et à la suite d’un rapport motivé du directeur des affaires civiles, il a, à cet effet, pris en conseil d’administration un arrêté concédant des avantages spéciaux en vue de l’utilisation de la fibre fournie par l’urena lobata.
Le Courrier colonial

Augmentation du fret pour Madagascar

Le Président de la Chambre de Commerce de Diégo-Suarez a reçu la lettre suivante du sous-secrétaire d’État de la Marine marchande au ministre des Colonies :
Par lettre du 27 avril dernier, vous avez demandé mon avis au sujet de l’application, par la Compagnie des Messageries, d’un nouveau tarif de fret comportant une augmentation de 10 francs par unité de taxe, sauf pour les marchandises communes de 1ère et de 2e catégories et pour les marchandises spéciales pour lesquelles l’augmentation ne serait que de 5 francs.
J’ai l’honneur de vous faire connaître que la Compagnie des Messageries Maritimes, dont j’ai appelé l’attention sur les inconvénients que présenterait la mise en vigueur d’une telle mesure, vient de m’informer que l’application ne s’appliquerait que dans la direction de Madagascar, sans manifester l’intention de revenir sur sa décision.
Comme le cahier des charges laisse à la Compagnie la faculté de régler à son gré le taux de fret applicable aux marchandises, je ne dispose d’aucun moyen d’action me permettant de l’amener à renoncer au relèvement des tarifs en question.

La Dépêche malgache

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11 octobre 2015

Il y a 100 ans : Pour l’« urena lobata » de la Grande Île (1)

L’urena lobata est une plante textile, très répandue à Madagascar, dont la tige renferme une fibre analogue à celle du jute, et dont jusqu’ici les Sakalaves et les Betsimisaraks se servaient pour la confection de leurs cordages.
En outre, il est possible d’en obtenir des étoffes et des tissus pour les lambas.
Elle ne paraît être cultivée méthodiquement qu’au Brésil, et pourtant elle mérite de fixer l’attention des coloniaux, en raison des fortes et longues fibres que l’on extrait de son liber, et qui trouveraient certainement leur utilisation dans la fabrication de sacs servant au transport des produits coloniaux.
L’urena lobata est connue dans la Grande Île sous les noms divers de paka, kirijy, et autres ; elle y pousse abondamment à l’état sauvage et n’est appréciée, come nous l’avons dit, que de quelques tribus indigènes.
Au contraire, à Tahiti, ses fibres sont tenues pour supérieures à celles du jute, et les habitants les emploient à la confection de leurs filets de pêche et de tissus, grossiers, il est vrai, mais durables.
Or, actuellement, la Grande Île importe annuellement près de 2 millions de sacs de jute, et les besoins locaux ne font qu’augmenter, sans compter que les îles-sœurs en font également une grande consommation.
Il conviendrait donc, ainsi que le dit M. le Gouverneur général de la Grande Île, de favoriser, à Madagascar, l’installation d’une industrie dont le but serait d’utiliser sur place une plante dont la fibre est, à différents points de vue, si intéressante ; d’ailleurs, l’administration locale s’est déjà préoccupée d’encourager la fabrication locale d’articles d’emballage, et a frappé d’un droit les sacs de jute, afin de favoriser l’industrie indigène. Mais la pratique n’a pas tardé à démontrer les inconvénients de ce système, et il importait de recourir à d’autres mesures.
En conséquence, M. Garbit a décidé de proposer au conseil d’administration les avantages pouvant être consentis à la première entreprise de ce genre qui s’installerait dans la colonie et qui remplirait les conditions que fixerait l’administration en ce qui concerne les délais d’installation, d’exploitation et l’importance de la fabrication.
(À suivre.)

Le Courrier colonial

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9 octobre 2015

Il y a 100 ans : Réponse à Sarah B.

Comme ce gros oiseau qui a nom « autruche », qui, tant qu’il a la tête cachée et ne voit pas son ennemi, pense qu’il n’est pas vu de lui, vous vous êtes imaginé, sans doute, qu’on ne saurait vous découvrir à travers le voile de la dissimulation sous lequel vous avez voulu vous cacher.
D’abord, sans être grands clercs, laissez-nous vous dire de suite que Sarah B. est une femme ou une jeune fille, et non un vulgaire boto de pousse-pousse, car nous savons lire entre les lignes. Sans quoi nous ne lui ferions pas l’honneur d’une réponse, n’ayant pas l’habitude par dignité de nous commettre avec des gens de cette espèce.
Mais nous avons su vous connaître au goût raffiné de vos aperçus artistiques, à la façon élégante de votre charmant style.
Votre critique serait charmante si elle n’était pas si cruelle… C’est à se demander si tant de fiel peut entrer dans l’âme d’une femme. Vous avez mal compris, Sarah B., le but que nous nous sommes proposé en organisant cette soirée ; car, vraiment, vous auriez été plus indulgente, plus clémente. Sans avoir la sotte prétention que vous voulez attribuer de nous poser en acteurs dramatiques ou lyriques, nous avons travaillé dans un but tout à fait patriotique et fraternel, et le haut patronage sous lequel nous avons organisé cette fête, nous est le garant de nos bonnes intentions. – Vous êtes trop Parisienne pour pouvoir apprécier les amusements coloniaux et votre jugement est trop exclusif. – Il faut espérer qu’une autre fois vous ne pousserez pas ce cri de découragement qui ne convient pas à un cœur de Française, et saurez mieux étudier la situation avant de vous servir de l’arme dangereuse de l’épigramme. Ne cherchez pas à vouloir paraître plus méchante que vous ne l’êtes.
Les plus humbles de vos dévoués serviteurs.
Les deux organisateurs
de la Soirée franco-malgache
du 8 août 1915,
de Rosin et Nagès.
N. D. L. R. – Les signataires de cette réponse ont tort de se fâcher, notre charmante collaboratrice, puisque collaboratrice il y a, a simplement voulu très amicalement leur donner un bon conseil.
Personnellement ils sont hors de cause, à quoi bon dès lors engager une polémique qui ne pourrait que faire bâiller nos lecteurs.

La Dépêche malgache

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7 octobre 2015

Il y a 100 ans : Tribune libre

Monsieur le Directeur du Tamatave,
J’ai l’avantage de réclamer l’hospitalité de vos colonnes, pour mettre au point certaine critique théâtrale, émanant du carnet d’un boto de pousse-pousse, parue dans le numéro du 14 courant de la Dépêche malgache. Cette critique est signée Sarah B.
Sarah B. me fait l’effet d’une blasée, du genre de ces individus dont les travers ont enfanté tant de chansons créoles. Quiconque a passé ou vécu à Saint-Denis, Réunion, a dû entendre chanter dans les rues de la ville les jours de Carnaval : « Si n’a pas bonbon Maxence, mi manze pas ; si n’a pas tabac Mazeau, mi fime pas. » C’est suggestif, n’est-ce pas ? Pour Sarah B., pas de théâtre en dehors des théâtres parisiens ; pas d’amusements, même patriotiques, si les acteurs ne sont pas des professionnels, et encore pas des moindres, s’il vous plaît ; dans ce cas-là, aimable Sarah B., vous auriez dû rester à Paris, et ne pas venir à Tamatave, où votre bon goût ne pourrait que s’émousser, s’étioler, s’atrophier. Le champ de Tamatave n’est pas assez vaste, et vos conceptions idéales n’y peuvent évoluer à leur aise.
À un génie aussi transcendant il faudrait un champ plus vaste, un centre tout autre, un Paris en un mot.
Vous étiez bien, sur les Boulevards parisiens. Pourquoi les avoir quittés pour venir échouer sur les arides plages de Tamatave ?
J’ai éprouvé des rancunes en lisant votre carnet du 14 août 1915, et permettez-moi, aimable Sarah B., de vous rappeler ce qu’a dit un grand poète : « La critique est aisée, et l’art est difficile. »
Soyez plus indulgente une autre fois et dites-vous bien que des amateurs convertis en acteurs improvisés ne méritent pas une critique si sévère, surtout quand le but principal de la fête organisée était de soulager bien des infortunes résultant des événements actuels.
Il m’est pénible, Sarah B., d’être obligé de vous donner des leçons de bienveillance, alors que c’est dans le cœur des femmes qu’ordinairement résident les sentiments les plus bienveillants, témoins les Dames de France, de la Croix Rouge, dont le dévouement affectueux est à toute épreuve.
Je vous prie néanmoins de vouloir bien agréer mes sincères et respectueuses salutations.
Au revoir aimable Sarah B.
Ant. De Rosin,
un des organisateurs
de la Soirée franco-malgache
du 8 août 1915.

Le Tamatave

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