(Suite et fin.)
Il nous suffira,
croyons-nous, pour dire ici toute notre pensée, de dire qu’il résume en réalité
fort bien l’Administrateur colonial
moderne, tel qu’on le conçoit volontiers, et qu’on a le droit de souhaiter
qu’ils le soient tous, sans exception, c’est-à-dire ne s’en faisant pas
accroire, ne se payant pas de mots vides, ennemi de tout verbiage et de
protestations inutiles, écoutant, d’ailleurs, plus qu’il ne parle, ce qui est,
à notre sens, la preuve d’un esprit pondéré, et la marque forte d’un caractère. Nous revenons,
d’ailleurs, volontiers, sur ce vocable qui, suivant nous, le dépeint à
merveille ; M. de Laborderie est d’une simplicité correcte et sans afféterie, qui dénote, chez ceux qui la
possèdent, la nette conscience de leur valeur personnelle, et la claire vision
du rôle délicat qui leur incombe.
Après nous avoir exprimé
le regret d’être, pour si peu de temps, parmi nous, notre chef de Province nous
a laissé l’espoir qu’il reviendrait pour un temps plus long, dès que le lui
permettraient ses occupations au chef-lieu, nous voir et faire, comme l’on dit,
plus amplement notre connaissance. Nous en acceptons tous très volontiers
l’augure et formons le vœu que sa promesse ne se fasse pas trop attendre. Les
colons de la région seront heureux de voir mieux, cette fois, leur
administrateur, dont ils connaissent déjà, de réputation, les bonnes intentions
à leur égard. L’Administration, que représente si dignement M. de
Laborderie, et la population des deux districts d’Andevorante et Aniverano, ne
pourront, l’un et l’autre, que gagner à pareil contact. Nous ne cesserons de
répéter, d’ailleurs, qu’un des secrets essentiels de ce problème colonial, parfois
si difficile à résoudre, c’est la
collaboration, sincère et loyale, des deux éléments premiers et vitaux qui
tendent à constituer une Colonie.
C’est même là, au surplus, presque une vérité de La Palice. Elle a pu, nous le
savons bien, passer, autrefois, pour subversive, à Madagascar ; mais les
temps sont bien révolus, grâce au Ciel, à notre éminent Gouverneur Général et à
nos efforts communs, de théories aussi erronées.
Agréez, mon cher
Directeur,
Un abonné.
Le Tamatave
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