(Suite.)
À peine ont-ils mis le
pied hors du canot, que les visiteurs trouvent à mi-coteau l’usine de
M. Grenard destinée à l’élaboration du manioc et à sa transformation en tapioca. M. Garbit la visite en
détail avec l’intérêt qu’il apporte à tout ce qui contribue au progrès
colonial.
Cette visite est d’autant
plus intéressante que l’usine est en plein fonctionnement, et on ne se lasse
pas d’admirer ces ouvriers qui travaillent et s’agitent en silence comme des
abeilles dans une ruche de miel.
Mais la soirée s’avance.
Vite on escalade le mamelon sur lequel se trouve la maison d’habitation, de la
véranda de laquelle la vue s’étend sur une grande étendue de plantations
voisines.
À notre droite, aux dires
d’un voisin, sur les terrains dépendant de la propriété « Las
Palmas », sont plantés 100 000 pieds de caféiers, sans compter
les 300 hectares de manioc pour approvisionner l’usine.
En face de nous, de
l’autre côté du fleuve, s’étend la belle propriété de M. T. Payet
avec ses 30 000 pieds de caféiers, en plein rapport pour une bonne
partie, et ses plantations de canne à sucre pour approvisionner son usine à
rhum, dont on aperçoit le toit à travers le feuillage.
À ce sujet, pour donner
une idée du développement que prend la vallée de l’Ivondro, il n’est pas hors
de propos de faire connaître que son frère Edgard possède une autre usine à
rhum, plus haut, dans la même vallée, et qu’à eux seuls, les deux frères Payet
ont versé au fisc 83 000 fr. de droits pour la présente année, en
ayant payé plus de 80 000 fr. l’année dernière. C’est là un chiffre
qu’il est facile de vérifier au Trésor, et qui ne manque pas d’éloquence.
De plus, M. Edgard
Payet installe à l’heure actuelle, dans son usine, l’outillage nécessaire à la
fabrication du sucre : ce sera la première de ce genre qui fonctionnera à
Madagascar depuis la conquête, car celles qui existaient avant ont toutes été
arrêtées, à la suite d’un… malentendu
regrettable. Le sol et le climat de ce pays sont cependant des plus favorables
à la plantation de la canne à sucre. Nous augurons donc un plein succès à la
nouvelle industrie, tout en félicitant M. E. Payet de sa courageuse
initiative.
(À suivre.)
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