21 décembre 2007

Deux semaines d'absence studieuse



Je quitte Tana pendant environ deux semaines, pour Toliara. Des vacances? Que nenni!

Le 29 décembre à 11 heures, aura lieu la présentation du roman de Jean-Claude Mouyon, Roman Vrac, en présence de l'auteur. J'en profiterai pour parler un peu des autres activités de la Bibliothèque malgache.
Les choses se passent à l'hôtel-bar-restaurant "Chez Alain" (quartier Sans Fil).
Il s'agit en fait d'une nouvelle édition de ce livre dont je rappelle qu'il est jusqu'à présent disponible sur commande chez Lulu.com. L'impression, à Madagascar même, des 200 premiers exemplaires d'une édition "locale" est presque terminée et l'ouvrage sort donc à Toliara pour les fêtes, en avant-première. Il sera distribué dans les librairies de la capitale au début de l'année prochaine.

Par ailleurs, la Bibliothèque malgache électronique va continuer à croître en mon absence. Deux nouveaux ebooks sont en effet prêts et seront disponibles sous peu.

Avant la fin de l'année, en principe, le 36e volume sera distribué par l'intermédiaire du site Ebooks libres & gratuits. Il s'agit du numéro de juillet 1896 du Bulletin du Comité de Madagascar.

Ensuite, au tout début 2008, comme promis depuis longtemps dans le catalogue complet, un double recueil de poèmes de Jean-Joseph Rabearivelo verra le jour: Presque-Songes, suivi de Traduit de la Nuit. L'écrivain en mort en 1937 et les livres qu'il avait publiés de son vivant passent donc dans le domaine public le 1er janvier prochain. C'est le cas de ces deux livres, parus respectivement en 1934 et 1935.

Comme je ne pourrai pas vous prévenir immédiatement de la disponibilité de ces deux prochains numéros (36 et 37, donc) de la Bibliothèque malgache, je conseille à ceux qui voudront les télécharger rapidement de consulter régulièrement la page d'accueil de Ebooks libres & gratuits.

Il me reste à vous souhaiter de belles et bonnes fêtes, ainsi qu'un excellent début d'année 2008.

A bientôt.

19 décembre 2007

Les Pangalanes en vidéo avec Myriam Mersch

La galerie Mikea à Tana s'étend sur Internet en proposant des vidéos. La liste complète est ici. Mais je viens de tomber sur deux petits films mis en ligne hier, et j'ai envie de vous les faire partager tout de suite. Ça dure un quart d'heure au total, et on y voit Myriam Mersch, artiste belge installée à Toamasina, descendre le canal des Pangalanes tout en travaillant, dans un accompagnement musical sommaire qui convient bien au sujet.
Comme c'est la première fois que je place de la vidéo sur ce blog, vous ne m'en voudrez pas s'il y a quelques petits problèmes techniques...



12 décembre 2007

Michèle Rakotoson au pays

Il y a deux mois environ, Michèle Rakotoson a sorti un nouveau livre. Sauf erreur, c'est la première fois qu'elle écrit un ouvrage qui n'est pas une fiction. Juillet au pays est sous-titré: Chroniques d'un retour à Madagascar. On ne peut le dire plus précisément.
En juillet 2002 - on se souvient de l'atmosphère singulière de ce moment, la crise post-électorale s'achevait à peine -, elle revient donc. Il y a presque vingt ans qu'elle est partie. Le pouvoir vient de changer de mains. Comment va-t-elle retrouver Madagascar?
Disons tout de suite que le livre est superbe, dans une mise en page dynamique et originale où les illustrations viennent compléter le texte et où quelques effets typographiques, pas trop, juste ce qu'il faut, attirent l'oeil.
Mais c'est évidemment par son texte qu'on attend surtout Michèle Rakotoson. On sent qu'elle a dévoré du regard tout ce qu'elle pouvait observer, qu'elle a capté tous les sons, toutes les odeurs, qu'elle n'a pas oublié un mot de ce qu'on lui a dit pendant ce séjour. On devine aussi qu'elle ne revient pas l'esprit tout à fait serein. Nourrie de son passé, elle a tendance à plaquer sur ce qu'elle voit une grille d'interprétation qui lui paraît évidente, mais dont la pertinence a diminué.
Au moins provoque-t-elle, en ne cachant rien de ce qu'elle ressent et de ce qu'elle pense, la réaction chez le lecteur, parfois secoué dans ses propres certitudes.
Il ne s'agit donc pas d'un livre reposant. Il irrite parfois, il suscitera peut-être des polémiques. Tant mieux puisqu'il déplore, à plusieurs reprises, le fameux "silence malgache"...
Et puis, surtout, c'est un livre d'écrivain, qui a l'art de tracer en quelques lignes le trait juste et celui de donner le ton, comme dans une musique lancinante.

Michèle Rakotoson est, ces jours-ci, doublement au pays puisqu'elle présentera son livre ce vendredi 14 décembre au CEMDLAC (Analakely) à 10 heures. Le lendemain, elle le signera à la librairie Lecture et Loisirs (galerie Zoom, Ankorondrano).

Juillet au pays, par Michèle Rakotoson. Editions Elytis, 208 pages, 20 €.

Je signale aussi un autre récit malgache publié chez le même éditeur au début de l'année: Glissements de terrain, par Dominique Rolland (Editions Elytis, 224 pages, 20 €). Les trois années pendant lesquelles cette ethnologue a étudié les Antemoro de la Matitanana ont donné lieu à un texte magnifique, où l'écart entre la théorie et la réalité se comble petit à petit, dans une véritable remise en question personnelle.

9 décembre 2007

Bibliothèque malgache / 35 : Le voyage de Gallieni


Le 35e volume de la Bibliothèque malgache électronique est paru. Il s'agit du Voyage de Gallieni (Cinq mois autour de Madagascar).
Arrivé à Madagascar en 1896 comme gouverneur général, Gallieni (1849-1916) entreprend immédiatement de mettre de l’ordre dans la jeune colonie. Avec des méthodes que l’on qualifiera (prudemment) de musclées.
Après moins de deux ans sous son administration, il entreprend, du 2 juin au 8 octobre 1898, un grand tour de l’île afin de vérifier, et si besoin est de consolider, les résultats de la « pacification ».
Dans sa suite, un officier dont le nom ne nous est pas parvenu relate le voyage (signé X…). Son récit tient évidemment de l’hagiographie : le général Gallieni est accueilli partout sous des arcs de triomphe aux accents de la Marseillaise.
Ce long parcours malgache offre pourtant, sous ses aspects officiels, une vision parfois inattendue de la réalité locale et des pointes d’humour bienvenues. Cette réédition suit le texte publié dans Le Tour du Monde en 1899 et 1900, édité ensuite en volume chez Hachette en 1901.

7 décembre 2007

Henry Douliot : son voyage à Madagascar en publication papier


Une nouvelle publication vient de voir le jour: le Journal du voyage fait sur la côte Ouest de Madagascar par Henry Douliot en 1891 et 1892.
C'est un texte auquel je tiens tout particulièrement. Il est en effet d'une qualité très supérieure à sa faible renommée. Cet auteur, qui est tombé malade sans avoir pu mener son projet jusqu'à son terme, et qui est mort à Nosy Be, manifeste en effet ici une sensibilité très fine et une ouverture inhabituelle pour l'époque aux populations qu'il rencontre.
Pour celles et ceux qui préfèrent lire sur papier plutôt que sur écran, il m'a donc semblé nécessaire de redonner vie à ce récit de voyage. Il reste évidemment disponible en téléchargement gratuit ici. Le papier ayant un coût, le volume de 185 pages, qu'on peut commander sur Internet, s'achète 11,30 € + les frais de port.
Pour rappel, le catalogue des ouvrages de la Bibliothèque malgache disponibles en édition papier est disponible ici. Et celui des ebooks en téléchargement gratuit, dans la colonne de droite pour une simple liste des titres ainsi que dans la rubrique "fichiers" du groupe Yahoo pour tous les commentaires.

6 décembre 2007

Gallica à Madagascar

Une table ronde se tenait la semaine dernière à Antananarivo (Madagascar), sur le thème « Numérisation et conservation ». Bien qu’en apparence loin du cœur des sociétés où se décident en grand l’avenir de ce domaine (on pense à Google et à sa déclinaison Google Books, évidemment, mais aussi aux projets européens et français), on y a appris deux ou trois choses intéressantes.
Le Fonds Grandidier, par exemple, qui est probablement la plus importante collection d’ouvrages sur Madagascar (plus de 5.000 livres et bien d’autres documents), est en voie de numérisation. Lente, puisque les moyens sont faibles. J’aimerais bien que les choses s’accélèrent, j’en ferais profiter ma Bibliothèque malgache. Bon, on ne pourra pas aller plus vite avec un budget de 10.000 € par an…
Les Archives nationales malgaches sont également numérisées en partie, sur le site Internum – Aristhot. Mais rien n’en est accessible pour l’instant. Je signale le site malgré tout, parce qu’il s’y trouve des choses intéressantes comme, par exemple, certains manuscrits de Zola.
Tout cela pour en venir à l’information majeure, à mes yeux, de cette matinée. J’y ai appris, en effet, que le traitement des documents de la Bibliothèque nationale de France numérisés pour servir à Gallica (dont le site a été récemment modifié) se ferait en partie à Madagascar. En particulier l’établissement des outils de navigation à l’intérieur d’un document, comme la table des matières.
Renseignements complémentaires recueillis ici ou là, c’était en fait déjà le cas. Mais la politique de Bruno Racine qui consiste à augmenter considérablement la partie de la BNF accessible en ligne devrait aussi donner plus de travail aux entreprises malgaches concernées. Bien sûr, les employés seront toujours payés à des salaires malgaches, ce qui explique cette délocalisation. C’est une autre histoire…
P.S. Ceci est la reprise d'une note que j'ai publiée hier dans un autre blog, Livres sur toile. Je crois qu'elle avait aussi sa place ici.

5 décembre 2007

Un tournage à Tsaralalana


Scène plutôt inhabituelle, hier en fin d'après-midi, dans un petit bar de Tsaralalana, quartier réputé chaud et peu fréquentable (chaud, c'est vrai, peu fréquentable, je ne suis pas de cet avis): une grosse caméra, un micro tendu au bout d'une perche par un preneur de son, et Régis Michel, un habitué des tournages à Madagascar où il a réalisé plus de 35 films documentaires.
Il termine cette semaine la mise en boîte d'un documentaire consacré à la télévision malgache et, s'il a atterri dans ce bar, c'est parce qu'il s'y trouve une télévision sur laquelle une partie de la clientèle garde un œil plus ou moins attentif. (Et aussi, accessoirement, parce que je l'avais emmené, il y a trois ans, dans le bar d'à côté pour l'interviewer.)
Doly Odeamson, vieux complice que je ne vois pas assez souvent (Régis a plus de chance puisque Doly lui sert de guide avisé dans la plupart des coins de Madagascar où il se rend) était là pour parler de ce que représente la télévision dans la vie des Malgaches. J'avais aussi mon mot à dire, sans certitude de sa pertinence, mais, puisque Régis me l'avait demandé...
Je ne sais pas quand sera diffusé ce documentaire de 30 minutes (ni ce qu'il restera de ce que nous avons pu raconter dans ce bar, Doly, moi-même ou les deux... euh... jeunes personnes du sexe féminin qui fréquentent l'endroit professionnellement). Mais il est réalisé pour la chaîne Arte. Soyez donc attentifs dans les mois qui viennent.
L'image qui accompagne cette note est un clin d'œil à Frédéric Tonolli, que je ne connaissais pas avant-hier, et qui est le caméraman de l'équipe. Non seulement j'ai découvert un homme très attachant, mais aussi l'auteur de ce livre dont je tenais à vous montrer la couverture, Les enfants de la baleine : Un an au pays des Tchouktches de Sibérie, paru en octobre aux Editions de La Martinière. C'est bien loin de Madagascar, mais pourquoi ne pas s'ouvrir, de temps à autre, à des mondes différents?
Comme je n'ai évidemment pas lu l'ouvrage, je ne peux mieux faire que vous en donner la description faite par l'éditeur:
Entre l'Alaska et la Sibérie, vit depuis des siècles un peuple ancestral: les Tchouktches. Frédéric Tonolli, qui a déjà réalisé trois documentaires sur eux, est parti vivre plus d'un an aux côtés de ces chasseurs de baleines dans le village de Ouélen, à quelques kilomètres sous le cercle polaire. Là-bas, la vie quotidienne est rythmée par les départs en mer, l'élevage des rennes et la brutalité de l'hiver. Mais cette civilisation, marquée par la colonisation russe et la découverte de l'alcool, perd son identité. Dans cet ouvrage réalisé à partir de ses carnets de voyage et de ses photographies, l'auteur fait revivre ce monde méconnu et cette lumière unique : un témoignage émouvant et sensible.

4 décembre 2007

Pierrot Men, notre incontournable

Les 7es Rencontres africaines de la photo se sont ouvertes à Bamako. Madagascar y est, cette année, bien représenté, en en particulier par Pierrot Men. Un artiste au talent fou mais dont la modestie est telle qu’il n’a jamais fait d’ombre à ses confrères malgaches. Un article de Libération, ce matin, lui fait une place :
Mais à Bamako, il n’y a pas seulement des panoramas glacés et des fadas venus du nord. Dans l’autre grand musée de la capitale malienne, le Musée national, c’est la photographie africaine qui régale. Avec des travaux d’artistes de tous les pays, ou presque, du continent.
Par exemple, de superbes images noir et blanc finement composées du Malgache Pierrot Men, qui mêlent les hommes et leur environnement naturel, dans une ambiance tellurique, dramatique.
Libération, 4 décembre
A côté de lui, Maksim Seth était un autre grand, à l’aura internationale moindre sans doute, mais non négligeable. On lui rend hommage à Bamako :
En plus de l'exposition internationale dont les photos ont été choisies par un comité d'experts et qui constitue sans doute l'épicentre de l'événement, la Bibliothèque nationale accueille l'exposition dite « Hommage » qui, comme indique son intitulé rend hommage au travail de deux photographes récemment décédés : le Guyanais Serge Jongué et le Malgache Maksim Seth.
L’Essor, 26 novembre
Pour en finir avec cette rapide revue de presse, n’oublions pas que Sylvain Ralaivaohita, s’il pratique la danse, n’a pas laissé tomber la photo :
La diaspora africaine est représentée aussi, avec les vélos parisiens pris avec un téléphone portable par le Malgache Sylvain Ralaivaohita, l'Angleterre grisâtre du Ghanéen Salifu Oduro-Idriss ou les pavés urbains de la franco-algérienne Nadia Berkani.
Bamako rend par ailleurs hommage à deux photographes décédés, le Guyanais Serge Jongué et le Malgache Armand Seth Maksim.
France 2, 26 novembre

3 décembre 2007

Johnny Hallyday à Madagascar en 2009 ?

C'est une dépêche de l'AFP qui m'apporte l'information, et je me dois de la faire circuler. Johnny Hallyday a programmé sa dernière tournée pour 2009 - jusque-là, ça ne concerne que ceux qui aiment Johnny, et ce n'est que moyennement mon cas - et cette tournée devrait passer par Madagascar.
Je cite la dépêche:
Sa tournée 2009 devrait le mener dans de nombreuses villes de France, notamment dans plusieurs grands stades de province, mais également à Madagascar et à Hanoï, pour des concerts pour des œuvres humanitaires.
Comme vous le voyez, je me retranche derrière cette phrase quasi officielle. Il m'est arrivé, par le passé, d'annoncer des concerts de Jane Birkin ou de Francis Cabrel qui ont fini par ne pas avoir lieu. Méfiance, donc, malgré tout.
Il n'empêche: cette fois, cela a l'air solide puisque, d'après le quotidien suisse Le Matin, Johnny a lui-même fourni la précision hier lors du journal de 20 heures sur TF1:
Hier soir, Johnny a associé sa femme, Laeticia, à ses adieux. «Je vais aller chanter à Madagascar pour soutenir son action pour l'Unicef et sa campagne de vaccination.»
En tout cas, si sa venue se confirme, on peut parier sans risque sur un succès plus grand que celui de la Compagnie créole dont les deux concerts, vendredi et samedi, se sont soldés par un flop retentissant. Ce qui n'empêchait pas la radio branchée par le boucher du marché où je vais boire mon café le matin de diffuser encore un disque du groupe antillais. Histoire de faire regretter leur absence à ceux qui n'étaient pas aux concerts?
C'était "la" nouvelle culturelle du jour.
Et, pour ceux qui n'ont pas le temps d'attendre, il y a toujours la possibilité d'acheter son dernier disque, Le cœur d'un homme. Spécial blues...