29 avril 2009

Une librairie rouvre...

Tous ceux qui aiment les livres étaient orphelins depuis janvier. Certes, il s'était passé bien d'autres choses terribles le 26 et le 27, mais ces lecteurs avaient été particulièrement touchés par la disparition de la librairie Lecture & Loisirs dans la destruction de la galerie Zoom à Ankorondrano. J'y avais fait une rapide allusion dans un autre blog, Les poches sous les yeux.
Certes, il existe d'autres librairies à Tana. Mais celle-ci avait une âme peu banale. J'avais entendu dire que Sylvie n'avait pourtant pas renoncé. La connaissant un peu, je n'étais pas surpris: elle n'est pas du genre à se laisser abattre par les circonstances, si dramatiques soient-elles.
Elle a donc lutté... et gagné: Lecture & Loisirs accueille à nouveau les amateurs de livres, maintenant dans l'enceinte du Tana Water Front à Ambodivona.
Longue vie à la libraire, à sa librairie et aux livres!

... et Johnny vient peut-être

L'Express de Madagascar, ce matin, revient sur le concert de Johnny Hallyday qui avait été annoncé, puis annulé, d'après les confidences d'un cadre du Ministère de la Culture aux Nouvelles. Cette fois-ci, Media Consulting, par la voix de son directeur général, Jaobarison Randrianarivony, annonce que le projet est loin d'être abandonné. Des négociations seraient toujours en cours.
Ne rêvez pas, vous les fans. Une tournée de Johnny ne s'improvise pas. Et la date malgache n'est pas au programme.
Quoique... rêvez si vous voulez, après tout. Pourquoi pas?

23 avril 2009

Journée mondiale du livre et du droit d'auteur

L'Unesco (encore!) célèbre aujourd'hui la journée mondiale du livre et du droit d'auteur. Bien. (Sinon que l'affiche est en principe jaune plutôt que bleue, je ne sais pas pourquoi elle a changé de couleur.) Personne ne devrait négliger d'attirer l'attention sur ce média qui, plus que d'autres encore, vit des temps difficiles à Madagascar. Les explications sont bien connues, je n'y reviens donc pas.
Plusieurs initiatives louables ont été prises à Tana pour marquer cette journée autrement que par une trop fréquente indifférence. Bien, encore.
La Bibliothèque malgache n'y participe pas. Pourquoi? D'abord parce qu'elle n'y a pas été invitée. Je comprends l'oubli: je ne suis pas très présent dans les réunions ni les dîners en ville. L'essentiel de mes (longues) journées se passe à lire, à écrire et à préparer des textes. Il ne me reste guère de temps pour les relations publiques. Et sans doute ai-je tort de n'être pas, en outre, porté naturellement vers celles-ci. Une des autres conséquences du travail que je me donne (car personne ne m'y oblige) a été mon absence lors du Salon du Livre de l'an dernier - alors que, cette fois, j'y avais été invité. Une occasion manquée, et que je regrette, mais il est impossible d'être partout à la fois...
Ceci dit, la Bibliothèque malgache célèbre 365 jours par an la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur - comme les autres éditeurs, les libraires, les bibliothécaires, les auteurs, les lecteurs et tous ceux qui se consacrent au livre.
Le résultat? On peut le voir sur le site de la Bibliothèque malgache, sous les différents aspects qu'ont pris les ouvrages publiés depuis deux ans et demi.
  • 53 livres électroniques téléchargeables gratuitement, et qui circulent, au total, à plus de 50.000 exemplaires dans le monde. Ce sont des rééditions d'ouvrages anciens et libres de droits, effectuées avec tout le soin que je peux apporter à ce travail, parfois avec l'aide de l'une ou l'autre (merci Claire, Jean-Marie et François). La diffusion se fait, bien sûr, à partir du site (voici le lien direct vers le catalogue complet). Mais aussi, pour une grande partie, par l'intermédiaire du groupe Ebooks libres et gratuits dont je ne dirai jamais assez la qualité du travail et l'extraordinaire disponibilité de ses membres actifs. Ainsi que, dans une moindre mesure, par le site Scribd où des bénévoles du même groupe ont installé la collection.
  • 11 ouvrages anciens et 5 contemporains peuvent être achetés chez Lulu. Les ouvrages anciens sont une partie de ceux qui sont téléchargeables gratuitement., mais sur papier pour ceux qui détestent lire un écran. Les contemporains sont inédits. J'avais, en janvier, lancé mes soldes afin de baisser les prix (qui, comparables à ceux d'autres livres neufs, sont donc assez élevés, d'autant qu'il faut y ajouter les frais de port, mais il s'agit d'impression à la demande, un exemplaire à la fois). J'ai renoncé à remettre ces prix au niveau où ils étaient auparavant, et les soldes sont donc permanentes sur l'ensemble de ce catalogue papier.
  • 3 ouvrages ont été imprimés à Madagascar et sont disponibles dans les principales librairies de la capitale et de Toliara. (Voici le bref catalogue.)
Le dernier est paru il y a peu. Il s'agit du roman actuellement en cours de publication dans le quotidien Les Nouvelles sous forme de feuilleton: Voyage et aventures d'un aérostat à travers Madagascar insurgée, de Léo Dex et Maurice Dibos. Le volume disponible à Madagascar contient, outre le texte (semblable à celui du feuilleton, lui-même semblable à celui de l'édition électronique gratuite et de l'édition papier chez Lulu), les reproductions des illustrations originales (merci, Alain).
Edouard Deburaux (1864-1904) a signé Léo Dex de nombreux ouvrages écrits en collaboration avec Maurice Dibos (1855-1931) et consacrés aux voyages en ballon. Ce roman prend prétexte de troubles à Madagascar pour une traversée aérienne de la Grande Île. Les faits, imaginaires, ne sont pas précisément datés. Mais on peut les situer, par recoupement, vers 1893 ou 1894. Il s’agit d’un grand roman d’aventures, dans l’esprit où Jules Verne a pu écrire Cinq semaines en ballon. Madagascar n’est ici qu’un décor. Décrit cependant avec précision grâce à la présence, parmi les aéronautes, d’un explorateur qui a beaucoup voyagé dans l’île.
J'aimerais, évidemment, en publier d'autres qui seraient disponibles dans les librairies malgaches. Mais la conjoncture, je ne vous apprends rien, est mauvaise. Et il m'est impossible de dire aujourd'hui quand un quatrième titre s'ajoutera à ces trois-ci.
Espérons...

21 avril 2009

La Bibliothèque numérique mondiale et Madagascar

L'Unesco ouvre officiellement aujourd'hui le site de la Bibliothèque numérique mondiale. En voici le programme:

La Bibliothèque numérique mondiale met à disposition sur Internet, gratuitement et en plusieurs langues, une documentation considérable en provenance des pays et des cultures du monde entier.

Les principaux objectifs de la Bibliothèque numérique mondiale sont les suivants :

  • Promouvoir l'entente internationale et interculturelle ;
  • Développer le volume et la diversité des contenus culturels sur Internet ;
  • Fournir des ressources pour les éducateurs, les chercheurs et le grand public ;
  • Donner les moyens aux établissements partenaires de réduire les fractures numériques au sein des pays et entre pays.
Vous devez, j'imagine, commencer à me connaître: je n'ai pas pu résister à y aller voir avec sous les doigts le mot "Madagascar" à entrer dans l'espace réservé à la recherche.
Résultat: cinq documents dont une carte que je vous montre en format réduit.


Les autres documents disponibles sont:
Seul ce dernier ouvrage est téléchargeable d'un seul tenant (178 Mo, quand même, pour seulement 360 pages). C'est dire que la fracture numérique n'est pas près d'être réduite, les différences de débit étant d'autant plus sensibles que les fichiers sont lourds...
Peut-être ce site vaudra-t-il d'être visité pour la qualité des images reproduites. Cela reste à vérifier. Mais je ne voulais pas attendre avant de vous faire passer l'information.

20 avril 2009

De nouveaux gadgets... euh... un peu plus que ça, j'espère

Dans la grande série "Je suis là pour vous rendre service et j'essaie de faire au mieux", je viens d'ajouter à ce blog quelques gadgets dans la colonne de droite. "Gadget" est le mot utilisé par Blogger, mais je pense qu'ils valent mieux que cela.
Tout est basé sur les liens rss - peu importe l'aspect technique, je vous explique les nouveautés.

En haut de cette colonne de droite, vous trouvez (ou retrouvez, pour les lecteurs plus anciens) deux boutons ressemblant, en plus petit, à celui qui illustre cette note, et grâce auxquels vous pouvez vous abonner (gratuitement, bien entendu) aux nouveaux articles ou aux nouveaux commentaires du blog. Cela ne mérite pas plus ample explication, je suppose, la plupart des blogs et des sites disposent de cette fonction que vous utilisez certainement déjà.

Maintenant, descendez doucement...

Sous la rubrique "LIENS", la liste des autres espaces que j'occupe sur Internet.
"ARCHIVES DU BLOG" renvoie aux articles plus anciens, depuis l'ouverture en 2006.
"QUI ETES-VOUS?" Bon, ben, c'est moi...
"Annonces Google" est un espace publicitaire. Désolé, mais je suis un peu obligé.

Jusque-là, rien de vraiment neuf. Continuez à descendre, ça vient.

"NOUVEAUTÉS GALLICA" vous fournit des liens vers les cinq derniers documents numérisés par la Bibliothèque Nationale de France. C'est - en principe, il faudra vérifier - mis à jour au fur et à mesure. De sorte que voici un complément intéressant à la Bibliothèque malgache électronique...

"NOUVEAUTÉS INTERNET ARCHIVE", c'est la même chose, mais pour un site qui fédère les numérisations de Google Books ainsi que de grandes universités. Ce sont donc essentiellement des ouvrages en anglais, mais pas seulement. Au moment où j'écris ceci, le dernier livre numérisé est celui du général Gallieni, Neuf ans à Madagascar.

Enfin, les "ACTUALITES GOOGLE" renvoient aux derniers articles publiés sur Internet à propos de Madagascar.

Voilà, je crois, de nouvelles bonnes raisons de fréquenter régulièrement l'Actualité culturelle malgache, non?

19 avril 2009

En librairie : Menace sur Madagascar

Ce livre n'est pas une véritable nouveauté mais, sous une nouvelle présentation, la réédition d'un ouvrage paru en 2007. Il est destiné, comme l'indique la couverture aux enfants de 7 et 8 ans. (Curieusement, la première édition indiquait: 9 ans. Les enfants grandissent-ils plus vite aujourd'hui?)
Agnès de Lestrade et Pascale Chavanette-Iglésia envoient, dans Menace sur Madagascar, une petite fille en vacances dans la Grande Ile. Zoé retrouve là son cousin Tim, dont le père, chercheur, est sur le point de trouver une solution aux invasions de criquets. Mais le précieux dossier qui contient les résultats des recherches disparaît et les deux enfants se lancent dans une enquête policière à rebondissements.
Selon le principe de la collection, des exercices adaptés au niveau scolaire du lecteur sont proposés au fil des pages. De brèves notes sur Madagascar, puisque c'est quand même ici que ça se passe, proposent informations culturelles et scientifiques sur le pays.
Une lecture agréable qui incite à la découverte et semble idéale pour accompagner un enfant en vacances - même hors de Madagascar.

17 avril 2009

La finance et les épaves

L'information m'avait échappé. J'aurais dû pourtant lire l'article publié par Moov le 25 mars: Pierre van den Boogaerde, représentant résident du FMI à Madagascar depuis trois ans, est aussi un passionné de plongée.
Et il a publié à la fin de l'année dernière, en anglais, Shipwrecks of Madagascar. Les naufrages sur les côtes de Madagascar ont été nombreux au fil des siècles. Il s'en produit encore de nos jours, hélas! et des épaves encombrent certains ports.
Pour en savoir plus sur cet ouvrage, je vous renvoie donc à l'article cité ci-dessus.

16 avril 2009

Christophe Merlin lit "Madagascar"

Libération - le site - ajoute parfois du son aux mots. C'est le cas, tous les jeudis, pour la rubrique Livres. Un auteur est invité à lire un extrait de son œuvre.
A l'occasion de BD à Bastia, un festival de plus en plus couru (d'après ce que j'en sais par l'intermédiaire d'une collègue et néanmoins amie qui s'y rend chaque année depuis... des années), Christophe Merlin nous offre 2'43'' du texte de son Madagascar: Chronique du Capricorne, carnet de voyage publié en 2007, où les images sont importantes mais dont le texte a sa valeur propre.
Voici donc, avec la voix de l'auteur, quelques paragraphes inspirés par un séjour de trois mois à Morombe, pleins d'insectes nocturnes et diurnes, accablés de chaleur, et sans Jirama depuis trois jours.
C'est à écouter ici.

Nouvelles chroniques de Madagascar au CCAC

Samedi, le forum littéraire accueille Dominique Ranaivoson, qui vient avec sous le bras Nouvelles chroniques de Madagascar, le nouvel ouvrage qu'elle a réalisé avec quatre écrivains malgaches.
Je vous l'ai déjà présenté brièvement il y a quelques semaines, j'y reviens plus longuement dans Le journal d'un lecteur.
Voici par ailleurs les informations du communiqué de presse.

Dominique Ranaivoson, Française liée à Madagascar depuis son mariage avec un Malgache, est l’auteur de nombreux ouvrages et travaux sur la littérature francophone de l’Océan Indien.
Après des études de lettres et d’histoire à Reims et à Paris, elle a soutenu en 2001 une thèse de doctorat de littérature comparée sur La production littéraire francophone à Madagascar depuis 1980 à l’Université Paris XIII. Chercheur, critique littéraire et enseignante, elle collabore régulièrement à diverses rencontres et revues internationales universitaires traitant de la littérature francophone et y donne des articles sur l’identité, la mémoire, la place et la réception de cette dernière.
Pour faire connaître les écrivains malgaches francophones, elle a publié en 2005 aux Editions Sépia un premier recueil de 12 nouvelles intitulé Chroniques de Madagascar, avec des textes de Esther Nirina, Charlotte Rafenomanjato, Lila Hanitra Ratsifandrihamanana, Bao Ralambo, Serge Henri Rodin, David Jaomanoro, Hery Mahavanona, Narcisse Randriamirado, Jean-Claude Fota, Johary Ravaloson et Railovy. Dans ce petit volume, chaque auteur a sa manière de décrire sa vision de la société avec la même langue qu’est le français, mais avec sa propre approche et sa propre sensibilité de la langue.
Dans la même veine paraît aujourd’hui, toujours aux Editions Sépia, un second volume, Nouvelles chroniques de Madagascar, dans lequel Dominique Ranaivoson a rassemblé et présenté 4 récits signés Désiré Razafinjato, Hery Mahavanona, Johary Ravaloson et Cyprienne Toazara, des textes à mi-chemin entre le roman, le conte et la nouvelle.
Dans la ville d’ Antananarivo, dans les villages Tsimihety de l’Ouest et en Algérie, ils mettent en scène des personnages à la vie à la fois ordinaire et fascinante. Le lecteur accompagnera paysans, citadins et soldats dans leurs dilemmes et leurs découvertes grâce à des écritures qui mêlent habilement le rêve et la réalité.
Loin des caricatures exotiques, ces textes malgaches attestent du dynamisme d’une langue française résonnant de multiples échos.

Bibliographie de Dominique Ranaivoson
  • La Production littéraire francophone à Madagascar de 1980 à 2000 / Dominique Ranaivoson.- Université de Paris XIII, 2002
  • Quarante ans de littératures du sud / Dominique Ranaivoson ; Désiré Razafinjato. - ADPF Association pour la Diffusion de la Pensée Française, 2003. - (Notre librairie ; 150)
  • Iza moa ? : Bref dictionnaire historique de Madagascar / Dominique Ranaivoson. - Tsipika, 2004
  • Paroles et musique / Dominique Ranaivoson. - ADPF Association pour la Diffusion de la Pensée Française, 2004. - (Notre librairie. Revue des littératures du Sud ; n° 154)
  • Chroniques de Madagascar / Dominique Ranaivoson ; Esther Nirina ; Charlotte-Arrisoa Rafenomanjato ; Serge Henri Rodin ; Bao Ralambomanana ; David Jaomanoro ; Hery Mahavanona ; Narcisse Randriamirado ; Jean-Claude Fota ; Lila Hanitra Ratsifandriahamanana ; Johary Ravaloson; Railovy ; Mialy Andriamananjara. - Sépia, 2005. - (Sépia poche)
  • Epaves australes / Jean d' Esme ; Dominique Ranaivoson. - L'Harmattan, 2005. - (Autrement mêmes)
  • Madagascar, dictionnaire des personnalités historiques / Dominique Ranaivoson. – Sépia : Tsipika, 2005
  • Pirogue sur le vide / David Jaomanoro ; Dominique Ranaivoson. - Ed. de l'aube, 2006. - (Regards croisés)
  • Cent mots pour comprendre Madagascar / Dominique Ranaivoson. - Maisonneuve et Larose, 2007. - (100 mots pour...)
  • Chroniques du Katanga / Dominique Ranaivoson. - Sépia, 2007. - (Sépia poche)
  • Madagascar / Dominique Ranaivoson ; Mbato Ravaloson ; Claude Rabenoro ; José Solofo ; Gil Dany Randriamasitiana ; Claire Riffard. - APELA (Assoc. pour l'Etude des Littératures Africaines), 2007. - (Etudes littéraires africaines ; 23)
  • Zovy, 1947 : Au coeur de l'insurrection malgache / René Radaody-Ralarosy ; Dominique Ranaivoson. - Sépia : Tsipika, 2007
  • Nouvelles chroniques de Madagascar / Dominique Ranaivoson. - Sépia, 2009
Rendez-vous donc ce samedi 18 avril à 10h30 au Centre culturel français d'Antananarivo.

15 avril 2009

Johnny Hallyday : viendra, viendra pas ?

Avec tout ça (le premier qui demande "tout quoi?" sort de la classe), on l'avait presque oublié, le concert du papy rocker annoncé pour le 15 septembre à Madagascar.
Les choses semblent se compliquer et probablement faut-il oublier ce qui était un rêve pour certains (pas moi).
Le quotidien Les Nouvelles annonce aujourd'hui, sous la plume de Tsiry Andrianina, que Johnny ne rendra pas visite aux Malgaches. L'information a été puisée à bonne source, puisqu'elle émane de Charles Morin Poty, directeur des Arts et de la culture auprès du ministère chargé de la Culture.
Contrairement à ce qu'on peut lire dans l'article du journal malgache, je ne trouve plus aucune trace de la date prévue pour Madagascar sur le site officiel de la tournée Tour 66. Les fans devront donc aller à La Réunion le 20 septembre s'ils veulent vraiment ne pas manquer une des dernières apparitions de Johnny Hallyday. Ou se rendre en France métropolitaine pour une des nombreuses dates au programme.

11 avril 2009

En librairie : deux nouveautés sur Madagascar

Je vais commencer aujourd'hui par un homme qui fut longtemps considéré comme un "patron" dans le monde des lettres: Jean Paulhan. Il a occupé un poste stratégique dans la littérature française. Il avait aussi commencé sa carrière professionnelle à Madagascar comme en témoignent ses Lettres de Madagascar 1907-1910 publiées il y a deux ans avec un formidable appareil de notes que l'on doit à Laurence Ink.
Bernard Baillaud a mis en route une nouvelle édition de ses Œuvres complètes et le tome II, qui vient de paraître, nous concerne de près. L'art de la contradiction contient en effet les travaux de Paulhan sur les hain-teny.
Voici la présentation de l'éditeur:
Peut-on parler ? Qu'est-ce que l'expression ? Quel est l'effet d'un langage ? Paulhan ne s'interroge pas sur l'origine du sens, il n'est pas en quête de la langue originelle. Il a, comme personne, le sens des contradictions. Il est des premiers, en 1907, à parler de Freud, mais il se refuse à faire crédit à la psychanalyse. En matière de langage, il a eu les meilleurs maîtres, mais il doute radicalement de la possibilité d'une linguistique. Pour le reste il se soucie comme d'une guigne du cloisonnement des disciplines, et ne paraît se préoccuper de logique, de psychologie, de sociologie ou de sémantique que pour mieux s'adresser aux poètes eux-mêmes. L'exercice de la raison s'est mué pour lui en une expérience de la saveur. Il sait suspendre ses réponses pour maintenir la force d'une seule question - ses précautions en ce sens sont étincelantes. C'est qu'il s'agit de nos façons de parler - et de celle des Malgaches. Paulhan ne s'en moque pas, il les passe au crible. Contrairement à la plupart des écrivains contemporains, il ne croit pas que le reproche que l'on fait aux lieux communs tienne debout. C'est aussi que, pour lui, il n'est pas d'autre sens à l'attention portée au langage que l'effort de lucidité d'un esprit. Tel est le mouvement général du présent volume, dans une nouvelle édition, entièrement renouvelée. Il part d'une réflexion exigeante sur les raisonnements quotidiens, poursuit avec les poèmes et les proverbes de Madagascar, enjambe la guerre, débouche dans les parages de Dada et du surréalisme, saisit le haiku japonais comme une occasion poétique inespérée, file enfin du côté de la réflexion pure, à propos du sort que la critique fait aux grammaires, aux dictionnaires et à la rhétorique, par-delà Les Fleurs de Tarbes, qui figureront au tome troisième. En attendant, la poésie lui est une clé, qui joue sur le langage. Critique de la critique et critique du langage, Paulhan dénie d'abord à la métaphysique la faculté de répondre à toutes les questions. Il sort d'un cercle, celui des analystes et des logiciens, mais son génie consiste à savoir écouter, contre une bonne partie de lui-même, ce que disent les enfants de la balle et de la métaphore.

Jean-Pierre Hammer, quant à lui, publie Ravao, potière des Hautes Terres de Madagascar. Il n'en est pas à son coup d'essai. Par ailleurs germaniste et peintre, il a enseigné à Madagascar dans les années 60. Mais il semble qu'il ait attendu 2005 (peut-être grâce aux loisirs d'une retraite active?) pour se lancer dans la rédaction d'ouvrages sur la Grande Ile. Il en a publié deux cette année-là. Un roman, De Saumur à Madagascar: Des coulisses obscures du PCF au grand soleil de l'Ile rouge, préfacé par Jean-Claude Rabaherifara (on le devine inspiré par sa propre trajectoire). Et, en collaboration avec Pierre Vérin, A Madagascar, chez les Zafinamiry, avec une préface de Jean-Luc Raharimanana.
Aujourd'hui, donc, l'histoire de cette potière:
Après son livre Destination Madagascar [NDLR: le titre que porte la couverture de son roman], Jean-Pierre Hammer nous présente Ravao, potière malgache des Hauts Plateaux. C'est une plongée dans la vie quotidienne d'un petit village aux maisons en briques de latérite, cette terre rouge qui a donné son surnom à la Grande Ile de l'Océan Indien.
Un livre chaleureux, fraternel et pittoresque riche en photos surprenantes, pour tous ceux qui désirent découvrir - loin des clichés touristiques - un coin de vie et d'artisanat authentiques à Madagascar...
Bonnes lectures...

10 avril 2009

Tous les Malgaches sont des voleurs !

Vous ne l'avez jamais entendue, celle-là?
Moi, ça n'arrête pas.
Peut-être mon esprit de contradiction me rend-il plus sensible que la moyenne à cette réflexion, émise bien sûr par des vazaha. Peut-être aussi, et même sans aucun doute, mon opposition viscérale, complètement irréfléchie (mais que je peux argumenter jusqu'à la mauvaise foi quand le besoin s'en fait sentir) à toute généralisation participe-t-elle à la poussée d'adrénaline qui me hérisse le poil (la malveillance du hérisson, c'est tout moi, ça) chaque fois que la construction d'une phrase ressemble à: "Tous les ... sont ..."
Tout à l'heure encore, c'était à peu près cela.
Mais ça tombait bien. J'avais vécu, juste avant, et en moins de quinze minutes, deux expériences qui me permettaient de réfuter tranquillement, sans m'énerver, ce lieu commun reposant davantage sur la bêtise que sur les faits. Et, comme disent les Britanniques, un fait est plus fort qu'un lord-maire.
Ce matin, j'avais quelques courses à faire. Je déteste ça. Rien que l'idée me met de mauvaise humeur. Mais, bon, on n'y échappe pas toujours.
Donc, je vais acheter une serrure dans un magasin de Tsaralalana. Faut-il dire que je ne connais rien aux serrures? J'en avise une qui ressemble vachement (sans être une Vachette) à celle que je dois remplacer chez moi. De penser que je vais avoir à effectuer le remplacement m'épuise. (Mais, depuis, si, si, c'est fait!) J'achète donc. Vous savez comment ça se passe. La vendeuse rédige un bon de commande qu'elle dépose à un bureau d'où sort une facture que je vais payer à la caisse (chez le patron, seul détenteur de la vérité de l'argent) avant d'aller chercher la serrure au service livraison. Ouf!
Cherchez le fait dont je parlais tout à l'heure...
D'accord, vous ne pouvez pas savoir, vous n'étiez pas là. J'avais vu un chiffre qui ressemblait à un prix dans l'étalage, et ce chiffre disait 25.000. OK. Pour moi qui ne connais rien aux serrures (rappel à l'intention de ceux qui suivent distraitement), cela ne me semble pas anormal. Je sors donc, sans vérifier la facture, deux billets de 10.000 ariary et un autre de 5.000 (ce qui fait, dans ma tête sclérosée par l'âge, 125.000 Fmg). Sans sourciller, alors qu'il sortait d'une conversation téléphonique longue et apparemment agitée, le patron me rend mes deux billets de 50.000 Fmg (ou 10.000 ariary, pour ceux qui préfèrent, j'en connais).
Stupéfaction de ma part.
Explication de la sienne: c'est 25.000 francs, la serrure, pas 25.000 ariary.
Tant mieux. Belle honnêteté de sa part. Vous me direz: c'était un Karana. D'accord.
Mais...
1. Tous les Karana sont des voleurs (non? ah! bon!).
2. Celui-ci parlait malgache comme vous et... pas moi, malheureusement. Donc, à mes yeux qui n'ont pas vu (ni eu envie de voir) son passeport, assimilé à un Malgache.
Fin de ma première aventure - comment dit-on le contraire de mésaventure? bonaventure?
Début de la seconde, dix minutes plus tard. En route, je voulais m'acheter un paquet de cigarettes. Enfin, non, je ne voulais pas vraiment, mais un vendeur que j'avais déjà vu et qui connaissait ma marque favorite me l'a proposé d'une manière à la fois si gentille et si insistante que j'ai décidé de me laisser faire.
Va pour un paquet de cigarettes à 5.000 Fmg. (Seuls, désormais, les non fumeurs ne savent pas quelle marque je pratique à l'excès.)
Je sors trois ou quatre billets de ma poche, du 500, du 1.000 et un 25.000 (Fmg, suivez un peu, bon sang, et d'ailleurs, vous en avez déjà vu, vous, des billets de 25.000 ariary?). Je donne le billet de 25. Désolé (ou pas), le vendeur sort sa monnaie, 15.000 seulement. Et trouve la solution: achète deux paquets, je te rends 15.000. D'accord. Je prends les deux paquets, je remets en poche les autres billets que j'en avais extirpés, et je pars. Le vendeur me rattrape et me met dans la main, presque de force, les 15.000 que j'avais oubliés, le geste de remettre quelque chose en poche ayant suffi à me faire croire que j'avais déjà reçu la monnaie.
Alors?
Tous les Malgaches sont des voleurs?

Deuxième leçon: Tous les Malgaches sont paresseux.
Regardez plutôt la photo que j'ai prise tout à l'heure...
Je précise que le taxi-be roulait!


Juste des images, de Pierrot Men, au CCAC


On reconnaît toute la modestie de Pierrot Men dans l'intitulé de sa nouvelle exposition, qui se tiendra au CCAC du mardi 14 avril au samedi 16 mai: Juste des images. Un mois donc pour admirer une fois encore des clichés qui ne sont pas n'importe lesquels, résultats d'un regard aigu porté sur le monde autour de lui.
Pierrot Men ne se déplace jamais sans un appareil photo. L'objectif qu'il place entre ses yeux et son sujet est le contraire d'un obstacle: il cadre, et tout prend un sens. Roi du cadrage, il vous expliquera bien volontiers, si vous le lui demandez, qu'il n'a aucun talent particulier. Ne le croyez pas, et contentez-vous de regarder. Chaque photo de Pierrot Men est un poème.
Cette fois-ci, il a fait un choix dans les clichés qu'il a pris depuis huit ans, et pas seulement à Madagascar. La surprise vient de ce que le maître du noir et blanc montre aussi des photos en couleurs. On savait bien sûr qu'elles existaient, il est même arrivé qu'il leur réserve une petite place, discrète, dans une exposition - je me souviens d'en avoir vu, mais pas accrochées, il y a quelques années au Restaurant. Ce doit être la première fois qu'elles auront une place d'honneur.
Un événement, par conséquent.

3 avril 2009

Un livre de l'an dernier, en attendant un nouveau

Je voulais vous présenter un nouveau livre de Patrick Blanche, Madagascar, l'île continent. Il vient de paraître mais je manque de renseignements pour faire mieux que cette citation de son titre. J'y reviendrai le moment venu - le plus vite possible, j'espère.
Pour prendre patience, et parce que je suis tombé dessus aujourd'hui, je signale que le même auteur et photographe avait déjà publié, l'an dernier, avait fait paraître Nomades de la mer, consacré à trois peuples différents, parmi lesquels les Vezo malgaches.
Dans un décor paradisiaque, protégés par les barrières de corail, quelques peuples s'efforcent de vivre encore en toute liberté, avec la mer pour demeure. Alternant sédentarité terrestre et mobilité maritime, ils sont en symbiose avec la nature, utilisant avec habileté et frugalité les ressources de leur environnement. Habitués depuis toujours à ne prélever que le strict nécessaire, ils sont aujourd'hui sollicités par des commerçants sans scrupule et participent malgré eux à la destruction du milieu qui les nourrit. Progrès et mondialisation obligent, leurs activités traditionnelles sont concurrencées par la pêche industrielle qui raréfie les espèces et incite les nomades à prendre des risques accrus en plongeant de plus en plus profond sans précaution. Ignorés et isolés pendant des siècles, demeurés à l'écart des conflits et heureux de jouir d'une existence autonome, ces gitans des mers sont de plus en plus vulnérables face aux mutations du monde. Ils sont désormais menacés par l'expansion touristique et par les incitations au développement émanant des pouvoirs politiques et des ONG.
Patrick Blanche a partagé des moments forts de la vie des Vézos de Madagascar, des Bajaus d'Indonésie et des Mokens de Thaïlande. Son texte et ses photos nous font découvrir la vie simple et discrète de ces derniers nomades de la mer.
Et, pour faire connaissance avec le regard de Patrick Blanche, rien de mieux que d'aller voir, sur son site, ses photos de Madagascar (et d'autres pays).

La presse de Madagascar sur le site Gallica (12 titres)

La Bibliothèque Nationale de France a définitivement fermé l'ancienne version de Gallica. On accède donc maintenant directement à la version 2, à laquelle j'ai eu un peu de mal à m'habituer mais dont je reconnais maintenant les progrès - je suis parfois un peu lent, pardonnez-moi...
J'y fouine souvent, notamment pour trouver des textes que je réédite ensuite, en fonction de mes possibilités, dans la Bibliothèque malgache. Gallica n'est pas ma seule source, et tend même à devenir de moins en moins importante au fil du temps, et à mesure que je découvre d'autres possibilités. Pour donner une idée de la place occupée par Gallica dans l'origine des livres électroniques que je mets à la disposition de tous ceux que cela intéresse, voici deux chiffres (pour ne pas vous infliger une comptabilité trop lourde): sur les vingt premiers titres de la Bibliothèque malgache électronique, 17 ont été trouvés chez Gallica; sur les vingt derniers, 9 seulement.
Mais Gallica reste néanmoins un site d'une grande richesse, où l'on trouve un certain nombre de choses que je ne rééditerai probablement jamais, en particulier des journaux - les revues, en revanche, sont à mon programme et ce travail a déjà été entamé.
J'ai l'intention, un de ces jours, de compiler toutes les ressources électroniques gratuites sur Madagascar et de rendre cette bibliographie disponible sur mon site. En attendant, voici déjà, dans l'ordre chronologique de leur parution, la liste des périodiques disponibles chez Gallica, avec, dans les titres, les liens qui conduisent vers les listes de documents numérisés. La qualité des reproductions est variable et il arrive que les collections ne soient pas tout à fait complètes. Mais c'est mieux (beaucoup mieux) que rien.

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Vous connaissez en partie: j'en suis à la réédition de la troisième des cinq années. La collection compte cinq volumes (un par année) de ce bulletin en principe mensuel.

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Ce journal paraissait trois fois par mois. Seul le mois de novembre 1898 est disponible.

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La Revue de Madagascar est un mensuel qui fait suite au Bulletin du Comité de Madagascar, comme l'indique la page de titre du premier numéro.
A noter qu'elle continuera à paraître après les années disponibles chez Gallica.

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Hebdomadaire de Mahajanga créé en 1906, dont 57 numéros sont disponibles.

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Pour 1909, 113 numéros disponibles de ce quotidien édité à Tamatave.

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Bi-hebdomadaire publié à Tananarive, 376 numéros disponibles.

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Admirez le sous-titre de cet hebdomadaire: La colonie aux colons! 264 numéros ont été numérisés (mais rien en 1928 ni en 1933).

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Dans la troisième année de ce bi-hebdomadaire publié à Tananarive, 43 numéros disponibles.

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Suite du précédent après un changement de titre. 421 numéros disponibles.

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472 numéros disponibles, d'un bimensuel (puis hebdomadaire) publié à Diégo-Suarez. N'a pas paru entre le 2 septembre et le 28 octobre 1939 et a repris ensuite pour s'arrêter en 1940.

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Hebdomadaire créé en 1927 à Fianarantsoa. 22 numéros disponibles.

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Paru à un rythme bi ou tri-hebdomadaire à Tananarive de 1934 à 1940. 207 numéros disponibles.

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C'est tout pour l'instant. Mais, pour le plaisir, une page de publicité...

2 avril 2009

Les cauchemars du gecko : trois questions à Jean-Luc Raharimanana

Du 20 au 25 juillet, la nouvelle pièce de Jean-Luc Raharimanana, mise en scène par Thierry Bedard, Les cauchemars du gecko, est programmée au Festival d'Avignon.
Personne ne pouvant en parler mieux que l'auteur lui-même, je lui ai posé trois questions...

Après les tribulations de 47, la programmation des Cauchemars du gecko à Avignon constitue-t-elle une sorte de revanche ?

Une revanche ? Non... Mais un joli pied de nez oui. De plus 47 est programmé aussi dans le festival Contre-courant (le 17 juillet, Festival dans le festival d'Avignon). Disons que dès les premières tribulations, nous avons essayé, Thierry Bedard et moi, de voir plus loin et de toujours revenir à l'essentiel, c'est à dire l'objet-théâtre et la question de l'insurrection. La censure de fait exercée par le ministère français des affaires étrangères n'était qu'un épiphénomène. Avec le recul, cela nous a même mis en pleine lumière (voilà pourquoi les censures sont souvent idiotes, elles font connaître ce qu'elles sont censées voiler). Bref, nous avons continué à travailler. La piste Avignon existait avant toutes ces agitations, elle s'est concrétisée, c'est tout.
Mais ce qui me plaît le plus dans la programmation des Cauchemars du gecko à Avignon, c'est de me retrouver à ma vraie place, en collaboration avec des théâtres, avec des artistes, des comédiens, des musiciens, en somme avec la Scène nationale de Bonlieu à Annecy d'abord, au festival d'Avignon ensuite. Ces derniers temps, je me trouvais à des places et postures que je n'ai pas réellement choisies : défendre la mémoire malgache contre les négations de toutes sortes, répondre à des questions qu'on pose normalement à des historiens, des politiques, des économistes.. la pauvreté, la violence, ces événements absurdes qui arrivent au pays. Comme le gecko donc, retomber sur mes pattes et m'accrocher à mes parois...

A lire les extraits du travail en cours publiés dans Langue vive, Le cauchemar du gecko semble une sorte de prolongement de Za. Est-ce le cas ?

Je ne sais pas. Un moyen d'en sortir je dirais ? L'écriture de Za m'a amené à des endroits que je ne voulais/pouvais pas trop quitter. je ne savais pas comment continuer à écrire après. Je ne voulais pas non plus produire un Za 2. En tout cas, la question de la voix reste toujours primordiale. Comment une écriture peut physiquement nous atteindre. Une expérimentation qu'il m'est difficile de théoriser. Et face à la déréliction du monde, à la colonisation de la langue par cette pensée relativisante (où tout est faussement libre, impertinent, etc), comment se frayer un corps à travers tous ces bruits et langages nous chosifiant...

Le théâtre, c’est l’oralité directe, de la scène au public. Est-ce plus facile, plus efficace, sous cette forme que dans un roman où le lecteur se trouve seul face à un texte muet dont le chant ne peut naître que dans sa tête ?

Un chant intérieur, c'est tout aussi beau... Dans un roman, on a le choix du chant, on peut revenir en arrière, on peut laisser, on peut sauter une page, on peut réinventer. Au théâtre, le public n'a pas vraiment le choix, il écoute un chant, le chant du comédien, du metteur en scène. Le plus difficile, c'est de multiplier ce chant, d'emporter le public à un autre endroit qui le surprenne, quitte même à un autre endroit qu'il ne veut pas et de l'y confronter à d'autres possibilités du dire. Je ne sais pas quel est le plus efficace. Et efficace en quoi ? Je n'ai plus de pouvoir à partir du moment où je pose ma plume. C'est au metteur en scène de bâtir ce qu'il veut. Et moi-même, auteur, je deviens public, un peu particulier mais public néanmoins. Pour répondre réellement à ta question, il faut que je me fasse Artaud et me confronter directement au public, sans passer par les comédiens... Ca viendra peut-être.

1 avril 2009

De la culture à l'agriculture

Le Monde l'affirme: A Madagascar, la seule crevette d'élevage bio du monde.
C'est déjà cela qu'on ne pourra pas nous enlever - à moins que la crise économique mondiale éloigne des tables de luxe ce produit coûteux.
Dans l'article de Sébastien Hervieu, j'ai apprécié et, je l'espère, vous apprécierez comme moi, la description de la "salle des amours" où règne une pénombre propice à l'intimité des accouplements. On a beau être crevette, on n'est pas pour autant des bêtes! Euh... je m'emporte peut-être un peu.
Vous me direz que culture et agriculture, ça rime. Mais la crevette, là-dedans? Quel rapport avec l'agriculture? Il faut croire qu'il existe puisque cet élevage a reçu le label Agriculture biologique.
A vos gambas!