29 novembre 2008

Jean-Pierre Haga au forum littéraire du CCAC

Comme j'ai essayé d'en prendre l'habitude, je publie ici la présentation des écrivains, au moins les Malgaches, invités aux forums littéraires du CCAC.
Aujourd'hui, et avec deux heures d'avance sur le programme (puisque cela se passe aujourd'hui à 10h30, heure de Madagascar), Jean-Pierre Haga sera soumis au feu roulant de mes questions. (Euh... est-ce que je n'en fais pas un peu trop, là?)
On recommencera le même numéro le samedi 13 décembre à l'Alliance franco-malgache d'Antsirabe.
Voici donc cette présentation. (Tenez compte du fait qu'il ne s'agit pas d'un texte destiné à être publié, mais lu devant un public.)

* * *

Jean-Pierre Haga n’a pas aimé l’école.
Il n’a pas aimé l’armée.
Il n’aime pas les 4x4.
Il n’aime pas les méchants.
Il n’aime pas les adultes.
Il n’aime pas les penseurs qui se poussent du col. Ni d’ailleurs, plus généralement, en dehors des penseurs, ceux qui se prennent au sérieux.
Il n’aime pas les skinheads.
Il n’aime pas… encore plein d’autres choses, d’autres personnes. « Je ne suis pas un gentil », me disait-il il y a quelques jours.
Je me demande s’il va aimer être parmi nous pendant l’heure et demie que nous avons prévu de passer ensemble… Je vais essayer, en tout cas, de rendre supportable son séjour sur cette scène. J’ai eu et j’ai toujours, en gros, les mêmes détestations que lui. Peut-être que cela va aider…
Ce qui va aider aussi, c’est qu’il n’est pas seulement une boule de colère qui haïrait le monde entier.
Il a aussi des passions, comme le prouve la sortie de son deuxième livre, prétexte à la rencontre d’aujourd’hui, Sitarane Blues. Comme le prouve aussi la présence de sa guitare, un instrument qui ne le quitte jamais et dont il fait un usage… un usage… bon, vous verrez bien.

Mais reprenons au début : bien que son nom soit bien malgache, il est né à Paris – personne n’est parfait, n’est-ce pas, Jean-Pierre ? Malgré cela, il a passé l’essentiel de sa jeunesse, une dizaine d’années, à Tana et à Ambohidratimo. Ses parents, tous deux universitaires, avaient en effet décidé de rentrer au pays.
Il a longtemps travaillé dans le domaine du marketing, et quand je dis « dans le domaine », c’est un territoire très large dont il a exploré à peu près tous les aspects. En France métropolitaine, à Madagascar et à la Réunion, il a acquis une expérience pour le moins éclectique et l’énumération de ses emplois ressemble à un inventaire à la Prévert :
  • vendeur de bougies décoratives, vendeur de posters de pin-ups au porte à porte
  • vendeur d’encyclopédies
  • garçon de piste, pompiste, caissier, co-manager dans une station service
  • chef de rayon stagiaire dans une grande surface
  • distributeur de journaux, responsable de zone de distribution pour France-Soir puis chef de zone pour le Figaro-portage
  • chef de ventes produits frais à Tana
  • organisateur d’enquêtes et concepteur de questionnaires d’enquête
  • formateur en techniques d’accueil et de vente
  • enseignant en Marketing…
Expérience éclectique, je vous le disais… Pendant ce temps, il avait l’air d’un homme normal. Enfin, normal, dans le genre marketing…
Au fond, il n’aimait pas trop ça. Il y avait de l’argent, certes, c’est le genre du marketing. Pour l’épanouissement, c’était autre chose. Alors, comme ce sont toujours les femmes qui comprennent avant les hommes, c’est son épouse, Fanja, qui lui a dit à peu près : « Tu es en train de devenir très con. Arrête ce boulot. Ecris ! »

C’était il y a huit ou neuf ans, à la Réunion. Depuis, Jean-Pierre Haga a fait comme ses parents : il est rentré au pays. Et semble aujourd’hui, malgré ses colères, le plus heureux des hommes.
A tel point que, si vous vous souvenez de deux ou trois choses dont je disais tout à l’heure qu’il ne les aimait pas, il assume tranquillement un apparent paradoxe. Lui qui n’a pas aimé l’école s’occupe depuis 2005, toujours avec son épouse, d’une… école à Antsirabe. Mais attention : pas n’importe quelle école ! Une école que les enfants aiment. Où il y a un potager dont les enfants s’occupent, et quand les légumes ont poussé, c’est lui qui fait la cuisine. Oui, Jean-Pierre Haga s’occupe de la cuisine. Et, d’après ce qu’il dit – je ne crois pas qu’il se vante – les enfants apprécient. Forcément : il y met tout son cœur.

Mais bon, vous n’êtes pas venu pour entendre parler de gratin d’aubergines, n’est-ce pas ? Nous sommes dans un forum littéraire. Avant d’en venir à la littérature, il faut quand même faire encore un détour. Par la musique, par la chanson. Sous le nom de Hagamena, Jean-Pierre a sorti un CD, Made in Antsirabe.
L’orchestration est minimale : Fafah joue de la guitare et des instruments traditionnels, Jean-Pierre Haga chante… Il n’en faut pas plus, car l’essentiel est dans les textes. Le disque reprend une grande tradition de la chanson française, défendue par des chanteurs-compositeurs-interprètes.
On y trouve, on y revient toujours, l’écho de ce qu’il n’aime pas. Comme lorsque, dans Les hypocrites, il explique pourquoi certains de ces hypocrites prient : « au nom du pèze, du fisc et de leur saint profit », ou « au nom du fer, du crime et de son saint fusil », à moins que ce soit « au nom du verre, du vice et de leur sainte orgie », tandis que la femme aimée prie, elle, « au nom des mères, des filles et puis des fils aussi ».
J’insiste sur la qualité de l’écriture. Un des titres (Amours océanes) lui a d’ailleurs valu un prix de « chanson à texte » tout à fait justifié dans le cadre d’un concours organisé par l’association « Bon baisers de Jules Verne ».

Et j’en viens aux livres. Il a publié d’abord, chez Magnard, il y a trois ans, Vert de peur, un court roman fantastique pour la jeunesse. Il était d’ailleurs déjà sur cette scène il y a quelques mois, c’était fin mai, dans le cadre d’un forum consacré à la littérature de jeunesse, avec Laurence Ink et Jean-Claude Mourlevat.
Il aimerait bien ne pas garder l’étiquette d’écrivain pour la jeunesse – pas exclusivement, en tout cas. Pas de chance : Sitarane Blues paraît encore dans une collection destinée aux jeunes. Je ne vais pas m’y attarder, puisque nous allons en parler ensemble – et avec vous. Mais je ne résiste pas au plaisir de lire quelques lignes de la quatrième de couverture, l’avis de trois personnes sur ce texte. Deux éloges et un coup de griffes :

« Un récit sublime et plein d’humour ! »
(ma femme)

« Trop cool ! Super coooool ! »
(ma fille)

« N’importe quoi ! En plus, il dit des gros mots ! »
(ma voisine que je n’aime pas et qui me le rend bien)

On voit le genre d’humour que pratique Jean-Pierre Haga. Je précise aussi, même si nous y reviendrons probablement, que ce texte, Sitarane Blues, appartenait en fait à un recueil de douze nouvelles, auquel son auteur avait donné un titre qui claque : « Bien fait ! » (Comme on dit, pardon pour l’expression, mais je n’en ai pas trouvé de plus juste : bien fait pour ta gueule !)

Et puis, comme il n’est résolument pas qu’un auteur pour la jeunesse, il a écrit un roman, L’œil du cyclone, pour lequel il a reçu en 2004 le prix de l’Océan Indien. Jean-François Samlong en dit : « Jean-Pierre Haga passe à la loupe les faits et gestes des personnages, leurs pensées, tout en jouant avec les onomatopées (à la manière d’une Anna Gavalda). »
A propos de ce roman, je vous confie un scoop, comme on dit quand on est déformé par le journalisme : L’œil du cyclone est annoncé pour le début de l’année prochaine.
J’ai presque envie de vous raconter aussi de quoi parle le roman auquel il travaille actuellement. Le sujet est excitant.
Je le fais ?
Non, il le dira mieux que moi tout à l’heure si on trouve le temps d’envisager l’avenir. Je vais donc en rester là et permettre à Jean-Pierre Haga de s’exprimer. Après tout, c’est lui que vous êtes venus écouter.

28 novembre 2008

Benoît Jacques, son baobab et Madagascar

La photo ci-contre n'est pas à la hauteur de l'objet. Il s'agissait d'une bande dessinée réalisée en ferronnerie sous l'impulsion de Benoît Jacques, auteur et illustrateur qui était venu à Madagascar il y a quelques années. Il avait partagé son talent avec des artisans malgaches dont le savoir-faire est bien connu. Et cette pièce appartenait à l'exposition où l'on pouvait voir le résultat des travaux.
Pourquoi donc parler de Benoît Jacques aujourd'hui?
Parce qu'il a été couronné à Montreuil, dans la banlieue parisienne, pour La nuit du visiteur.
Cet album a été élu à l'unanimité du jury (chose assez rare pour être signalée) pour le principal prix d'un Salon du livre et de la presse jeunesse qui en attribue beaucoup d'autres.
Et devinez comment s'appelle le prix? (Non, il n'y a rien à gagner.) Le prix Baobab de l'album!
Amusant: quelque temps après son séjour malgache, le voici doté d'une récompense qui porte le nom d'un de nos arbres emblématiques...
Pour en savoir plus sur ce créateur hyperdoué et qui travaille en marge des circuits habituels, je vous renvoie à un article du Monde paru dans l'édition datée d'aujourd'hui.

22 novembre 2008

Un nouveau titre de la Bibliothèque malgache papier

Vous le savez, la Bibliothèque malgache se décline sous plusieurs formes.
L'une de celles-ci est le livre papier non distribué en librairie, disponible sur commande par Internet.
Un nouveau volume vient de sortir sous cette forme: Le "décivilisé", de Charles Renel.

Réédité plusieurs fois en d'autres lieux, ce classique du roman colonial, propose un cas intéressant…
Adhémar Foliquet, ancien pion dans un lycée français, est devenu malgré lui instituteur dans un village de la côte est à Madagascar. Il se trouve bien d’une nouvelle vie dans laquelle il s’éloigne progressivement de la civilisation européenne. Et découvre le plaisir qu’il y a à ne pas avoir toujours quelque chose à faire, à ne plus se préoccuper de l’heure. Bien sûr, il se pose des questions : est-il bien raisonnable de devenir à ce point un autre ?
Le livre fourmille de scènes saisies sur le vif et de discussions sur la valeur comparée de différentes cultures. De Charles Renel, la Bibliothèque malgache a déjà réédité un autre roman, La race inconnue, et un recueil de nouvelles, La coutume des ancêtres.

Ces livres restent bien entendu disponibles sous leur forme électronique, en téléchargement gratuit.
Tous les détails sur le site de la Bibliothèque malgache.

19 novembre 2008

Faut-il réhabiliter Benyowsky ?

Il y avait quelques jours que cela me démangeait, depuis la pose d'une plaque à Tsaralalana (Antananarivo) en souvenir de Benyowsky. Un article qui paraît aujourd'hui dans Midi Madagasikara me décide à mettre les points sur les i. Il est signé Patrice Rabe et le voici:
C’était un de ces grands aventuriers, bâtisseurs d’ouvrage qui ont laissé lors de leur passage un souvenir impérissable. Le comte de Benyowski, riche aristocrate polonais, après une belle carrière militaire en Europe, débarquera à Madagascar en 1773, accomplissant une mission au service de la France. Il s’établira à Foulpointe après avoir conclu avec le souverain du coin une alliance. Il fera œuvre d’éducateur et de pacificateur sur la côte est de la grande île. Les manuels scolaires en parlent comme d’un chef militaire habile et magnanime avec ses adversaires. L’association Polka, à l’initiative de sa présidente Mme Aneta Ignatowicz, a voulu honorer son illustre compatriote lors de la fête nationale polonaise, mardi 11 novembre, en inaugurant une plaque commémorative dans la rue qui porte le nom de ce dernier à Tsaralalana. Un sympathique cocktail a ensuite réuni les représentants des autorités malgaches et la nombreuse communauté polonaise de Tana à la galerie Kamoula.
J'avais même lu ailleurs, dans un autre quotidien, le rappel de son oeuvre humanitaire...
Bien. Pourquoi n'honorerions-nous pas nos grands hommes?
Mais ce Benyowsky fut surtout un aventurier - aux aventures passionnantes, certes. Un homme assoiffé de pouvoir et de richesse. Un affabulateur dont les Mémoires sont en partie le récit de sa vie et surtout une entreprise d'autoglorification. Voire, parfois, d'autojustification quand cela s'imposait.
Pas vraiment de quoi célébrer une grande figure historique, me semble-t-il...
La Bibliothèque malgache a réédité deux ouvrages consacrés à Benyowsky, disponibles en téléchargement gratuit (sur cette page du site Internet) ainsi que sur papier, à commander par Internet.
L'un, Le dernier des flibustiers, est un roman de Gabriel de La Landelle, fortement inspiré par les Mémoires de Benyowsky - et qui lui est donc favorable.


Le second, Un Empereur à Madagascar au XVIIIe siècle, est une biographie plus rigoureuse. Propsper Cultru y confronte les Mémoires à d'autres documents. Benyowsky ne sort pas grandi de cette lecture attentive de sa vie. Voici les premières lignes de ce livre qui me paraît plus digne de foi que le premier:
Nulle histoire ne ressemble plus à un roman que celle du baron de Benyowszky ; il est peu d’auteurs parmi ceux dont on vante l’imagination qui aient prêté à leurs personnages autant d’aventures qu’il s’en attribue à lui-même dans ses Mémoires.

Lisez, relisez... Et ne vous contentez pas des plaques commémoratives.

15 novembre 2008

Mikea, le beko, RFI et... Jean-Claude Mouyon

Honneur au beko lors de la finale du prix RFI Découvertes puisque le groupe malgache Mikea, qui pratique celle musique, est le lauréat 2008.
Sur le site du Conseil francophone de la chanson, Mikea est décrit ainsi:
La musique des Mikea se caractérise par une harmonisation très particulière basée sur le beko: une incantation a cappella, à l’origine en solo ou en duo.
Voix chaleureuse et saisissante, venue de loin, tel est le style vocal des Mikea. C’est cette voix reconnaissable entre toutes, unique et envoûtante, que Théo, le lead vocal, nous fait découvrir par son groupe.
Le deuxième roman de Jean-Claude Mouyon, Beko ou La nuit du Grand Homme, en appelle aux mêmes rythmes, à la même musique, comme l'explique le texte en quatrième de couverture:
Pratiqué dans les régions Sud de Madagascar, le beko est un chant polyphonique a capella généralement interprété par un groupe d’hommes, nommés sahiry, composé d’un récitant et de choristes.
Perpétué depuis la nuit des temps par les ethnies du Grand Sud, le beko fait résonner sa litanie répétitive et gutturale durant les nuits où amis et famille du défunt sont réunis devant des feux et des bassines de rhum pour accompagner l’esprit du mort dans sa marche vers l’Est, là où vivent les ancêtres.
Beko
, le roman, n’est en rien une explication ethnologique du culte des ancêtres mais l’appropriation d’un fait social et culturel qui m’a permis de bâtir une fiction à partir de la structure rythmique et narrative d’une cérémonie revisitée en présence de ses acteurs : Grand Homme, le défunt ; les sahiry ; les vivants.
Sur le thème d’une histoire policière inspirée d’un fait divers réel, Beko ou La nuit du Grand Homme se veut aussi un chant, une musique à la fois tendre et violente dédiée à l’extrême Sud de Madagascar et aux hommes libres qui y vivent, ceux qui souffrent mais ne pleurent jamais.
Vous le saviez déjà si vous êtes fidèle à ce blog. Mais la mise à l'honneur du beko par le prix RFI Découvertes valait bien un petit rappel. Le roman est actuellement disponible sur commande par l'intermédiaire de cette page. Il sera prochainement disponible à Madagascar dans une édition produite localement, comme l'est le précédent livre de Jean-Claude Mouyon, Roman Vrac. (Disponible aussi sur commande.)

7 novembre 2008

Un inédit de Charlotte Rafenomanjato

Après Rado, une autre grande figure des lettres malgaches a donc disparu cette semaine. Charlotte Rafenomanjato n'était pas qu'une femme de lettres: sage-femme et puéricultrice, elle avait côtoyé la "vraie vie", à Madagascar et ailleurs.
Pour être sincère, je ne la connaissais pas très bien, même si nous nous sommes rencontrés à de multiples reprises. La dernière fois, il y a quelques mois, avant d'autres contacts par messagerie électronique, elle animait la proclamation des résultats d'un concours qu'elle avait initié pour faire connaître de jeunes écrivains.

A ma connaissance, son dernier ouvrage paru doit être Felana, aux Editions Le Cavalier bleu, en 2006. Je ne l'ai pas lu. Mais voici comment le présente l'éditeur:
Felana est née sous le signe funeste de l'Alakaosy, l'Etre de feu. Selon les croyances malgaches, elle porte le malheur, ce que les événements semblent confirmer depuis l'incendie la nuit de sa naissance jusqu'à la mort de ses parents également par le feu. S'engage alors un long combat contre ce terrible destin qui l'amène à croiser tour à tour le sorcier du village de ses ancêtres, les sœurs du pensionnat d'Antananarivo où elle a trouvé refuge, un scientifique américain auprès duquel elle va travailler, confrontant alors la raison et la certitude aux racines profondes de l'univers malgache. L'auteur nous fait découvrir ici les coutumes et les croyances malgaches au travers de personnages attachants et d'un récit palpitant.
Plus récemment, Charlotte m'avait demandé de lire son dernier manuscrit - ce que, à ma grande honte, je n'ai pas trouvé le temps de faire. Le signe de Satan est un roman assez épais, dont je vous confie le premier paragraphe comme une bouteille à la mer, en espérant qu'il verra le jour dans un avenir plus ou moins proche.
La nuit des ombres n’est plus bien loin. Les arbres de la forêt se pelotonnent les uns contre les autres, et forment une masse de plus en plus indistincte. En bas de la colline, les silhouettes floues des paysans montent à queue leu leu sur les sentiers des rizières vers leur village sur les hauteurs. La récolte est bonne et, demain dès l’aube, des épis de riz rempliront les charrettes à bœufs. Ce sera le jour attendu impatiemment depuis ceux lointains des semailles et du repiquage. De l’aire de battage retentiront les bruits sourds des grappes contre la large pierre plate. Les grains se détacheront, formeront un tapis de soleil éclaboussé par les rires et les calembours qui fuseront jusqu’au soir. Très bientôt, les silos se rempliront des fruits du labeur des villageois. Une partie sera vendue en ville en échange des petites choses de leurs modestes besoins, comme le pétrole lampant, les bougies, les allumettes, le savon, entre autres. Le reste assurera leur quotidien jusqu'à la prochaine récolte. A la campagne, la vie s’écoule dans les veines du temps, sereine, quelquefois à peine troublée par une larme égarée entre deux rires.
Pour en savoir plus sur son oeuvre et découvrir d'autres inédits, je vous conseille cette page qui n'est pas tout à fait à jour mais contient des informations précieuses.