19 novembre 2008

Faut-il réhabiliter Benyowsky ?

Il y avait quelques jours que cela me démangeait, depuis la pose d'une plaque à Tsaralalana (Antananarivo) en souvenir de Benyowsky. Un article qui paraît aujourd'hui dans Midi Madagasikara me décide à mettre les points sur les i. Il est signé Patrice Rabe et le voici:
C’était un de ces grands aventuriers, bâtisseurs d’ouvrage qui ont laissé lors de leur passage un souvenir impérissable. Le comte de Benyowski, riche aristocrate polonais, après une belle carrière militaire en Europe, débarquera à Madagascar en 1773, accomplissant une mission au service de la France. Il s’établira à Foulpointe après avoir conclu avec le souverain du coin une alliance. Il fera œuvre d’éducateur et de pacificateur sur la côte est de la grande île. Les manuels scolaires en parlent comme d’un chef militaire habile et magnanime avec ses adversaires. L’association Polka, à l’initiative de sa présidente Mme Aneta Ignatowicz, a voulu honorer son illustre compatriote lors de la fête nationale polonaise, mardi 11 novembre, en inaugurant une plaque commémorative dans la rue qui porte le nom de ce dernier à Tsaralalana. Un sympathique cocktail a ensuite réuni les représentants des autorités malgaches et la nombreuse communauté polonaise de Tana à la galerie Kamoula.
J'avais même lu ailleurs, dans un autre quotidien, le rappel de son oeuvre humanitaire...
Bien. Pourquoi n'honorerions-nous pas nos grands hommes?
Mais ce Benyowsky fut surtout un aventurier - aux aventures passionnantes, certes. Un homme assoiffé de pouvoir et de richesse. Un affabulateur dont les Mémoires sont en partie le récit de sa vie et surtout une entreprise d'autoglorification. Voire, parfois, d'autojustification quand cela s'imposait.
Pas vraiment de quoi célébrer une grande figure historique, me semble-t-il...
La Bibliothèque malgache a réédité deux ouvrages consacrés à Benyowsky, disponibles en téléchargement gratuit (sur cette page du site Internet) ainsi que sur papier, à commander par Internet.
L'un, Le dernier des flibustiers, est un roman de Gabriel de La Landelle, fortement inspiré par les Mémoires de Benyowsky - et qui lui est donc favorable.


Le second, Un Empereur à Madagascar au XVIIIe siècle, est une biographie plus rigoureuse. Propsper Cultru y confronte les Mémoires à d'autres documents. Benyowsky ne sort pas grandi de cette lecture attentive de sa vie. Voici les premières lignes de ce livre qui me paraît plus digne de foi que le premier:
Nulle histoire ne ressemble plus à un roman que celle du baron de Benyowszky ; il est peu d’auteurs parmi ceux dont on vante l’imagination qui aient prêté à leurs personnages autant d’aventures qu’il s’en attribue à lui-même dans ses Mémoires.

Lisez, relisez... Et ne vous contentez pas des plaques commémoratives.

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