30 mai 2017

Il y a 100 ans : La réquisition des bateaux

Ce n’est pas sans une certaine déception que les colons de Madagascar ont appris la réquisition de presque tous les bateaux venant visiter notre Colonie. C’est que la question du convoiement des transports de troupes est des plus difficiles à résoudre. La marine doit chaque jour, en Méditerranée principalement, assurer la sécurité d’un grand nombre de vapeurs affrétés. Elle est chargée en outre, avec le concours des marines alliées, du service de patrouille qui fonctionne de Gibraltar à la côte de Syrie. On a réquisitionné pour ce service tous les chalutiers, remorqueurs, yachts à vapeur, embarcations à moteur qu’on a pu trouver. La marine a fait construire des avisos, des vedettes, des canonnières jusqu’à l’extrême limite de la production des chantiers. Notre flotte s’est ainsi augmentée de plus de 500 unités. C’est encore insuffisant. Et c’est pour cela que le ministre de la Marine, bien qu’il ait donné d’autres commandes, a aussi réquisitionné nos bateaux.
Nous devons nous incliner.

Les petits ruisseaux vont aux grandes rivières

On nous écrit :
Un arrêté qui n’a pas encore vu le jour, mais qui paraîtra incessamment, accorde, aux administrateurs chefs de Province ou de district qui ne sont pas logés, une indemnité de logement de 125 fr. par mois, à compter du premier janvier 1917.
Naturellement, les petits fonctionnaires sont oubliés.
Naturellement aussi, les petits ruisseaux vont aux grandes rivières.
B.

Le monument Galliéni

Tamatave, le 22 janvier 1917.
Le Comité pour l’érection d’un monument au Général Galliéni à Tamatave a l’honneur de remercier Messieurs les Souscripteurs de leur générosité et informe le public que la souscription sera close le premier février, la somme recueillie étant suffisante pour couvrir les frais d’achat et d’érection du monument. Il prie les détenteurs de listes de souscription de bien vouloir les remettre avec les sommes recueillies, s’il y a lieu, à Monsieur Covain, Trésorier du Comité.
Pour le Comité :
Le Président, Cauce.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 62 titres parus à ce jour.

28 mai 2017

Il y a 100 ans : Mort au champ d’honneur

Miquelard, lieutenant-colonel d’infanterie coloniale.
Le commandant Miquelard était en Afrique lorsqu’éclata la guerre, il fut un des conquérants du Cameroun où il commandait une colonne opérant auprès de la Guinée espagnole. Il s’empara de plusieurs points importants, ce qui lui valut le grade de lieutenant-colonel, la croix d’officier de la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palme et étoile. Après son retour du Cameroun, où il resta jusqu’à la conquête définitive, le colonel Miquelard, quoique fort épuisé par le climat du Cameroun, partit presque aussitôt sur la Somme où il resta en première ligne pendant un mois et demi. Son régiment, ayant été très éprouvé, fut mis à l’arrière pour un temps indéterminé. Puis son régiment fut désigné pour servir à l’armée d’Orient. Le 15 septembre 1916, il s’embarquait à Toulon et débarquait le 22 à Salonique, où il était envoyé presque aussitôt dans la région de Florina qu’il contribua à enlever. Le 14 octobre, le régiment que commandait le lieutenant-colonel Miquelard était engagé contre les Bulgares et son chef tomba au champ d’honneur au cours de cette journée.
M. le lieutenant-colonel Miquelard a servi dans la Colonie en qualité de chef de bataillon. Il a été commandant d’armes à Fianarantsoa et officier d’ordonnance du général Winckel-Meyer.
Journal officiel de Madagascar et dépendances

Le régime forestier à Madagascar

En vertu du décret du 23 septembre 1916, le gouverneur général de Madagascar vient de prendre un arrêté promulguant le régime forestier applicable à Madagascar.
Aux termes de cet arrêté, la durée des contrats sera de deux à cinq ans, suivant l’étendue des concessions ; en aucun cas, les concessions ne dépasseront 10 000 hectares. Elles pourront être renouvelées si le concessionnaire a rempli toutes les clauses de son contrat.
Sous aucun prétexte, la durée totale des renouvellements successifs ne pourra excéder vingt ans. L’autorisation de défricher sera donnée par le gouverneur général.
Le Courrier colonial

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6 mai 2017

Il y a 100 ans : Encore la question du riz

On nous écrit :
Le prix du riz monte toujours malgré les taxes qui ne réussiront pas à limiter cette hausse. D’ailleurs, à cette heure le mal est fait. Le riz disponible se trouve entre les mains de spéculateurs qui se rient de la taxe puisqu’elle ne les atteint pas, n’étant imposée qu’aux petits commerçants au détail.
À cela, il n’existe qu’un seul remède héroïque. Celui de réquisitionner tout le riz, comme, en France, on a réquisitionné tout le blé, afin de le céder ensuite à la consommation à un prix raisonnable.
Aura-t-on le courage de le faire ? That is the question.
Il est une autre opération indispensable, pratiquée en Indo-Chine avec la dernière perfection, et qui pourrait être prochainement exécutée puisque nous approchons de la nouvelle récolte.
C’est celle d’établir une statistique faisant connaître la quantité de riz récolté. De relever d’un autre côté la quantité nécessaire à la consommation des habitants de la colonie, – quantité largement calculée, bien entendu, – et de ne permettre l’exportation que de l’excédent. Sans cela, il se trouvera toujours des spéculateurs qui ne se feront aucun scrupule d’accaparer cette denrée, afin d’imposer à leurs concitoyens des prix de famine.
Vous indiquez que, comme à Maroantsetra, on pourrait obliger l’indigène à ne vendre son riz que sur le marché. Mais il se trouvera toujours des spéculateurs assez habiles pour accaparer le riz dans le brousse et éluder cette obligation.
Comme vous le dites, c’est la vie économique de Madagascar qui reste suspendue aux mesures que l’on prendra et qui doivent être radicales.
Le Tamatave

Le régime forestier à Madagascar

En vertu du décret du 23 septembre 1916, le gouverneur général de Madagascar vient de prendre un arrêté promulguant le régime forestier applicable à Madagascar.
Aux termes de cet arrêté, la durée des contrats sera de deux à cinq ans, suivant l’étendue des concessions ; en aucun cas, les concessions ne dépasseront 10 000 hectares. Elles pourront être renouvelées si le concessionnaire a rempli toutes les clauses de son contrat.
Sous aucun prétexte, la durée totale des renouvellements successifs ne pourra excéder vingt ans. L’autorisation de défricher sera donnée par le gouverneur général.

Le Courrier colonial

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5 mai 2017

Il y a 100 ans : Le riz malgache

Dans son intéressante monographie de Madagascar, M. André You, directeur au ministère des Colonies, cite le riz parmi les principales cultures de la Grande Île ; la production de cette plante suffisait largement, dès 1905, à la consommation locale.
« Il n’est pas douteux, écrivait M. You, que cette céréale puisse avoir un grand avenir et donner lieu à un important commerce d’exportation vers les pays voisins, notamment l’Afrique du Sud, la Réunion et Maurice, qui sont tributaires de l’Inde, pour cette denrée d’importance capitale. »
Mais l’exportation risquait de se trouver suspendue sinon arrêtée par la crainte de la maladie connue sous le nom de béribéri que l’on impute à l’introduction du riz décortiqué dans la ration alimentaire des soldats indigènes.
Or, M. le docteur Fontoynont, directeur de l’École de médecine de Madagascar, démontre aisément, dans la Dépêche malgache du 2 décembre 1916, que « le riz malgache ne semble pas pouvoir être la cause d’épidémies de béribéri à l’exclusion des autres riz et que, de tous les riz susceptibles d’être importés dans les régions voisines de Madagascar, le riz malgache est celui qui, en tout cas, a le moins de chance de donner le béribéri. »
En Imerina, on ne vit jamais un Européen ou un indigène atteint de béribéri, parce que jamais on n’y consomme d’autre riz que celui du pays.
Il était bon de rassurer les pays d’exportation sur l’innocuité du riz malgache qui assurera à la Grande Île un produit rémunérateur.
Les Annales coloniales

Les timbres-monnaie de 1 fr.

Plusieurs commerçants nous ont fait connaître qu’ils avaient été estampés par des Hovas au moyen de timbres-monnaie qu’ils faisaient passer pour UN franc de la façon suivante.
Sur le carton-timbre de 10 centimes, ils collent un timbre de 1 centime, dont le 1 est assez semblable à celui de 1 franc, et grattent le C de centime. La couleur du timbre effacée par l’usage est assez difficile à distinguer. Il faut une loupe pour reconnaître la fraude.
Ne serait-il pas plus simple, pour éviter cet estampage, de retirer purement et simplement de la circulation les timbres de 1 franc ?
Transmis à qui de droit.

Le Tamatave

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