30 novembre 2006

Bibliothèque malgache / 7

Certes, j'ai été assez silencieux ces derniers temps, et même tout à fait depuis une semaine. C'était pour la bonne cause: je travaillais d'arrache-pied à préparer le septième volume de la Bibliothèque malgache et il ne s'agissait pas, cette fois, d'un petit numéro de revue puisque cet ouvrage n'est pas loin d'atteindre les 300 pages.
Béniowski, pour reprendre l'orthographe du livre, était un aventurier du 18ème siècle. D’origine polonaise, il a connu bien des tribulations en Europe et en Asie avant de débarquer à Madagascar où il s’en lancé dans une grande entreprise conquérante. « Roi des rois » de Madagascar, il a lui-même raconté sa vie dans des Mémoires que Gabriel de La Landelle pille allègrement pour Le dernier des flibustiers. C’est loin d’être un chef-d’œuvre mais le livre est intéressant en montrant ce qu’un auteur français pensait de Madagascar comme territoire riche en potentiel – avant la véritable colonisation.
Vous connaissez maintenant le principe: les liens à droite vous permettent de demander l'ouvrage dans le format de votre choix.

23 novembre 2006

Bibliothèque malgache / 6

Comme il faut battre le fer tant qu'il est chaud, voici le sixième volume de la Bibliothèque malgache, un nouveau numéro du Bulletin du Comité de Madagascar. Les nouvelles de la Grande Ile sont des informations guerrières. La question de la propriété du sol intrigue les Français. La polémique fait rage entre partisans de l'annexion et ceux du protectorat...
Une fois encore, cette revue apporte de précieuses informations sur ce que veut le colonisateur occupé à construire son "oeuvre", comme ils disent...
Une fois encore aussi, vous pouvez me demander ce volume. Si vous vous connectez d'un ordinateur partagé entre différents utilisateurs, je vous conseille de m'envoyer un message (maury@wanadoo.mg) en précisant le format de fichier désiré: PDF (310 Ko), Word (180 Ko) ou Word compressé (59 Ko). Si vous utilisez votre propre configuration sur un ordinateur personnel, cliquez simplement sur le format désiré du volume de votre choix dans le catalogue (colonne de droite), l'adresse et l'objet du message seront automatiquement intégrés à celui-ci.

Revue de presse / Bibliothèque malgache (suite)

Je n'ai pas passé mon temps à dépouiller l'ensemble de la presse. Et j'ai peut-être raté quelque chose. Toujours est-il que, lundi 20 novembre, Les Nouvelles reprenaient l'intégralité du communiqué que j'avais envoyé en guise de faire-part de naissance de la Bibliothèque malgache.
Aujourd'hui, le même texte a été publié par Madanight. C'est tout frais en page d'accueil pour l'instant, donc vers le haut de l'écran. Quand la tension de l'information, ce parfait piège à journalistes, sera retombée sur ce sujet, je pense que vous pourrez retrouver ce communiqué ici.

19 novembre 2006

Revue de presse / Bibliothèque malgache


Cette fois, j'ai commencé à faire savoir que la Bibliothèque malgache existait. Et les journaux ont commencé à réagir, la preuve par La Gazette de la Grande Ile et L'Hebdo, avec des articles parus samedi. Ce n'est pas très lisible ici, bien entendu, mais je veux seulement faire partager le plaisir que j'éprouve à voir cette initiative accueillie avec enthousiasme. Notez que La Gazette a cru utile d'annoncer l'article en Une.

17 novembre 2006

Citation / 4 (Le Clézio)

Non seulement Le Clézio est un écrivain que j'admire depuis longtemps, mais en outre il a une manière de tourner autour de Madagascar qui me séduit. On sait que ses racines partiellement mauriciennes font de lui un familier de notre région du monde. Il a un jour imaginé un personnage de marin malgache (dans Hasard ou Angoli Mala, je crois - je ne sais plus dans lequel de ces deux textes qui constituaient un seul livre).
Dans son dernier livre, il relate un voyage à Raga, une île de Vanuatu baptisée en français l'île de la Pentecôte. On est loin de Madagascar, géographiquement du moins. Car, par certains aspects, la proximité est évidente. C'est d'abord la rencontre avec une femme, Charlotte Wèi Mantasuè:
Quand je suis arrivé au couvent de Melsissi, j'ai rencontré une femme d'environ quarante ans, petite et maigre, avec une masse de cheveux frisés et un visage intelligent. L'air d'une Malgache plutôt que d'une Mélasienne, avec son teint cuivré, ses pommettes hautes et ses yeux en amandes.

J.M.G. Le Clézio, Raga. Editions du Seuil, 2006, page 28
Un peu plus loin, la proximité se manifeste par la langue locale:
Lorsque, en 1980, après de longues luttes, l'archipel des Nouvelles-Hébrides a accédé à l'indépendance en prenant le beau nom de Vanuatu, le système traditionnel du troc s'est trouvé menacé par la rémunération en devises: on a créé une nouvelle monnaie, le vatu (en langue d'Efaté, "la pierre").

Idem, page 39
A l'intention de ceux qui tomberaient par hasard sur ce blog sans rien connaître de Madagascar, précisions qu'en malgache, pierre se dit vato, et que cela se prononce vatou.
La parenté linguistique s'affirme une deuxième fois:
La vieille femme le regarde un instant sans répondre, puis elle dit simplement: "Mat". Lélé est morte.

Idem, page 102
En malgache, mort se dit maty, avec la même prononciation...
Enfin, parlant des îles et de leurs véritables propriétaires, Le Clézio écrit:
Ceux qui possèdent les îles sont ceux qui les ont nourries de leur sueur et de leur sang, qu'ils soient créoles venus d'Afrique ou de Madagascar, Indiens ou Chinois descendants des travailleurs agricoles ou Français et Bretons fuyant la famine après la Révolution, et qui ont lentement construit leur nouvelle patrie.

Idem, page 122
Ce que j'appelle "tourner autour de Madagascar"...

14 novembre 2006

Bibliothèque malgache / 5

Et voici le cinquième volume électronique de la Bibliothèque malgache. Il s'agit d'un nouveau numéro du Bulletin du Comité de Madagascar, le troisième, toujours de 1895.
Les événements de Madagascar y prennent une place croissante, citent des articles de presse et des dépêches officielles, renseignent sur les mouvements des paquebots, etc.
Alfred Grandidier partage ses connaissances sur les Hovas, A. Martineau poursuit son analyse du protectorat envisagé et Madagascar s'expose au Muséum d'Histoire naturelle.
Pendant ce temps, un journal anglais "inspiré par le gouvernement malgache" envisage de mettre le feu à Tananarive...
Tout cela en 52 pages, disponibles dès maintenant sur demande à mon adresse mail (Pierre Maury) au format Word (258 Ko) ou PDF (409 Ko). Pensant aux internautes qui disposent d'une connexion lente, comme c'est souvent le cas à Madagascar, j'ai aussi compressé le format Word, qui donne un fichier ZIP (140 Ko). Les volumes précédents sont également proposés sous cette forme équivalant à environ un tiers du fichier Word original.

13 novembre 2006

Revue de presse / 13 novembre

Culture et politique se mêlent un peu aujourd’hui en raison de l’ouverture, hier, de la campagne électorale pour l’élection présidentielle – premier tour le 3 décembre –, la propagande, comme on dit ici. Les candidats rameutent (et paient) en effet des artistes en comptant sur la popularité de ceux-ci pour mobiliser les foules. Artistes qui, ont précisé certains de leurs représentants avant l’ouverture de cette « propagande », ne s’engagent pas en faveur des candidats aux meetings desquels ils se produisent. Artistes mercenaires, donc, évoqués dans Le Quotidien aujourd’hui : « Les artistes ont fait montre de grand professionnalisme hier lors de l’animation de la cérémonie d’ouverture de la campagne électorale de Marc Ravalomanana dans l’enceinte du Magro Ankorondrano. » Et dans Midi Madagasikara : « Mais les propagandes, mis à part l’aspect politique de la chose, sont aussi une période très récréative pour le public et lucrative pour les artistes. Déjà hier, des artistes comme Ndondolah sy Tahiry, Tovo J’hay, Lego, Backom le Rasta, Mamy Gotso, Riviera, Njakatiana, Jerry Marcoss, et bien d’autres, ont offert à la foule, d’Ambohidratrimo à Mahamasina, en passant par Andavamamba et Ankorondrano, des prestations hautes en couleurs. »
Hors campagne électorale, élus depuis plus de trente ans par les cœurs des malgaches, les membres du groupe Mahaleo se produisaient hier au Hilton de Tana pour un concert privé. Le journaliste de Tribune y a été accueilli fraîchement : « grande fut notre surprise quand un des responsables nous a interdit d’entrer parce que nous n’étions pas invité, paraît-il. Ce qui était évidemment vrai mais s’agissant d’un spectacle annoncé dans les médias et à renfort de publicité, il nous semblait logique de couvrir l’événement. Après négociation, nous avons pu quand même accéder dans la salle, mais avec une recommandation des organisateurs de limiter notre temps de présence à quelques minutes, le temps de prendre des photos. Ce qui est aussi tout à fait logique et c’est d’ailleurs ce que nous avons l’habitude de faire, mais l’organisateur en question, un profane sans nul doute, l’ignorait. » Mine de rien, c’est un scoop : les articles que nous lisons sur des spectacles reposeraient parfois sur un jugement de quelques minutes ?
Retour sur spectacle passé, aussi, dans L’Express, à propos de la pièce de Bernard-Marie Koltès présentée vendredi dernier au CCAC : « Par sa verve, Dieudonné a su capter l'audience et donner aux mots de Bernard-Marie l'amplitude nécessaire au désespoir et à l'ouverture que peuvent engendrer certaines rencontres. »
Et ouverture internationale pour des artistes malgaches avec Benja Gasy en France ces jours-ci (L’Express) et M’Tsta, un groupe de rappeurs de Mahajanga, au cinquième forum pour le développement de l’Afrique en Ethiopie (Les Nouvelles).

12 novembre 2006

Bibliothèque malgache / 4

Je vais vous faire une confidence: je me suis promis-juré de ne faire aucune publicité sur l'existence de la Bibliothèque malgache avant d'en avoir préparé cinq titres. Les premières réactions des fouineurs qui en ont quand même appris l'existence me donnent à penser qu'il existe bien des lecteurs pouvant être intéressés par cette initiative. Et qu'ils seraient heureux d'y avoir accès. Je ne reviens pas sur la parole donnée à moi-même. Mais je précipite le mouvement, puisque voici un quatrième volume qui sera suivi sous peu du cinquième. Pour y parvenir, je me concentre pendant quelques jours sur l'édition de textes peu volumineux mais, me semble-t-il, d'un grand intérêt historique. Les premiers numéros du Bulletin du Comité de Madagascar tiennent chacun en une cinquantaine de pages. Voici donc le deuxième, daté d'avril et mai 1895, 51 pages, disponible comme de coutume aux formats Word (163 Ko) et PDF (309 Ko), sur simple demande par e-mail (Pierre Maury).
On y trouve notamment la première partie d'un article de A. Martineau, Le Gouvernement Hova et le protectorat de Madagascar, une étude savante sur Le climat de l'Imérina (je respecte l'orthographe du Bulletin) et une chronologie très complète des Evénements de Madagascar qui est, à mon sens, la meilleure part de ces premiers numéros.

9 novembre 2006

Bibliothèque malgache / 3



L'appétit vient en lisant. Et la Bibliothèque malgache s'enrichit déjà d'un troisième titre, que j'avais annoncé il y a quelques jours. il s'agit du roman d'Adolphe Badin dont vous trouvez la couverture ci-contre.
Adolphe Badin n’a pas laissé de traces marquantes dans l’histoire de la littérature française. Ce journaliste né à Auxerre en 1831 a pourtant beaucoup publié. Sur le théâtre en particulier, un milieu qu’il fréquentait professionnellement. Mais ses goûts le portaient vers les aventuriers. Authentiques voyageurs, comme des marins – on lui doit une biographie de Jean Bart –, ou personnages romanesques qu’il envoyait vers la Russie, en Algérie ou… à Madagascar.
Le roman que nous vous proposons est paru en 1897 chez Armand Colin. Une famille parisienne à Madagascar avant et après l’expédition est, dans son début au moins, une explication de l’expatriation sur des terres nouvelles : faire fortune à Madagascar serait plus facile que de végéter dans le milieu délétère de la Bourse parisienne. Puis l'esprit colonial s'affirme avec l'expédition militaire de 1895, longuement décrite. Le texte est d'ailleurs envahi par la documentation, comme dans un mauvais roman historique. Mais l'histoire, ici, est toute fraîche, ce qui fait l'intérêt de l'ouvrage.
Il conviendra évidemment de lire ce texte avec les précautions d’usage : il est bien de son époque et véhicule les préjugés courants à la fin du 19ème siècle. Mais il est utile, croyons-nous, de savoir quels étaient les regards portés sur Madagascar avant et au début de la colonisation française.
Comme certain(e)s le savent maintenant, les ouvrages électroniques de la Bibliothèque malgache, libres de droits, sont aussi gratuits. Pour les obtenir, il suffit de m'envoyer un message (Pierre Maury) en précisant si vous préférez recevoir un fichier Word ou PDF.
Pour ceux qui débarquent, voici le début de catalogue disponible:
  1. Charles Renel. La race inconnue. 161 pages, Word (602 Ko) ou PDF (813 Ko)
  2. Bulletin du Comité de Madagascar, 1ère année, n° 1, mars 1895. 52 pages, Word (163 Ko) ou PDF (266 Ko)
  3. Adolphe Badin. Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l'Expédition. 179 pages, Word (483 Ko) ou PDF (794 Ko)
Il y aura une suite à cela, bien entendu...

8 novembre 2006

Le ciel est bleu, mais...

La pluie est arrivée hier soir, après plusieurs jours de temps sec.
Ce matin, quelques nuages traînent encore dans un ciel que l'on revoit avec plaisir. Depuis plus d'une semaine, on n'en apercevait presque plus rien. Tout était bleu, même l'air, envahi par la fumée. Ce n'est pas la première fois, depuis sept ans que je suis installé dans cet appartement, avec vue sur l'est (d'où viennent les vents dominants), que Tana reçoit ainsi les conséquences de feux plus ou moins lointains - parfois proches, l'autre soir, le haut d'une colline brûlait à quelques kilomètres. Mais les fumées n'avaient jamais été aussi denses, et cela n'avait jamais duré aussi longtemps. Il a donc fallu la pluie pour nettoyer un peu.
La culture sur brûlis, ou tavy, est une de ces plaies malgaches pour l'environnement que dénoncent sans cesse les spécialistes. Ils ont probablement raison. Mais, quand un feu part en un endroit où il trouve de quoi s'alimenter, il n'y a pas de Canadair pour l'éteindre. Et ça dure, et ça dure. Même les parcs naturels de Madagascar, ont vu récemment des centaines d'hectares transformés en cendres.
Que faire?
Je ne sais pas.

7 novembre 2006

Citation / 3 (Gustave Flaubert)

On ne parle jamais assez avec les autres. pour être plus précis: je ne parle pas assez avec les autres. Forcément, toujours à lire ou à écrire à la maison, je ne suis pas souvent dehors et mon interlocuteur le plus fidèle est l'ordinateur. Car les autres donnent des idées.
Daniel Delas, de passage à Madagascar, et avec qui je déjeunais tout à l'heure chez Nicolas Martin-Granel (un des deux éditeurs des livres de Sony Labou Tansi parus l'an dernier à la Revue noire), me disait qu'il avait pris, pour lire à Madagascar, un choix de la Correspondance de Flaubert paru dans la collection Folio.
Avec l'esprit d'à-propos qui me caractérise, je lui lance: « Sais-tu que Flaubert y parle de Madagascar? » Daniel ne savait pas, et j'avais oublié dans quel contexte. De retour à la maison, je dialogue avec Gallica, qui me permet de retrouver ceci:
Sais-tu qu' on vient de découvrir à Madagascar un oiseau gigantesque qu'on appelle l'épiornis ?
Tu verras que ce sera le dinorius et qu'il aura les ailes rouges.

Gustave Flaubert, Lettre à Louis Bouilhet, 25 décembre 1852
Ce n'est pas très clair, je vous l'accorde. un peu plus si l'on suppose que Flaubert parle de l'aepyornis. Ce qui contredit le Guide Gallimard Madagascar, selon lequel l'existence de cet oiseau géant aurait été découverte par Grandidier en 1869. Explication par Wikipédia: Geoffroy-Saint Hilaire aurait précédé cette découverte, dès 1851. Cette fois, ça correspond.
Quant au dinorius, la sonorité du mot fait penser au dinosaure. Je ne sais rien de plus, il faudrait consulter des spécialistes.

« The Amazing Race » à Madagascar


Vous connaissez The Amazing Race ? Moi non plus, jusqu’à hier. L’émission de téléréalité diffusée aux Etats-Unis par la chaîne CBS en est pourtant à sa dixième saison, dont c’était cette semaine le huitième épisode : Madagascar ! Où les concurrents, par couples, doivent réussir un certain nombre d’épreuves pour participer à l’étape suivante. Je passe sur les détails du jeu lui-même, mais j’étais curieux de voir ça, et j’ai donc regardé. (Merci YouTube !) Cela donne à peu près ceci.

La première partie est muette, je ne sais pas si on y perd quelque chose. Il y a en tout cas au moins six minutes d’introduction à Maurice avant d’arriver à Tana. Le tournage a dû s’effectuer en juin, je suppose, puisqu’une des premières images montre un vendeur de drapeaux malgaches en rue. Première surprise pour les concurrents, dont certains pensent d’abord que le chauffeur de taxi a pris une mauvaise route, l’Ange noir du lac Anosy est… blanc ! Mais c’est bien là que se trouve l’intersection – non, je ne vais pas vous expliquer le jeu, je ne suis pas certain d’ailleurs d’avoir tout compris, toujours est-il qu’ils sont au bon endroit.

Je retrouve le son dans la deuxième partie et dans les suivantes, c’est quand même mieux. Car on en arrive maintenant aux épreuves proprement dites, égrenées jusqu’à la fin de l’émission. On commence par goûter la nourriture locale à Analakely. Ca court beaucoup, après tout, c’est une course…

L’arrivée chez les bouchers des pavillons (stand n° 11) est savoureuse. « Oh ! My God ! » Les Américains n’ont probablement pas ce genre d’étal. L’arrivée de l’assiette garnie de museau de bœuf est tout aussi savoureuse, dans tous les sens du mot. « Oh ! Man ! » Ben oui, mon gars, faut manger, et tu verras que c’est bon ! Ben non, ils trouvent ça plutôt « disgusting » ! Il y en a même qui se bouchent le nez pour arriver à avaler, on les sent à deux doigts de vomir. Ils sont fous, ces Américains ! Pas encore, il est vrai, de MacDonald sur place…

Pour digérer, en voici quelques-uns dans les matelas, dans un marché en plein air. Il s’agit d’en recouvrir huit et de les livrer à des adresses approximatives (les adresses, à Madagascar…), à pied, à un mile de là (oui, on mesure en américain). Pendant que d’autres en sont encore à la « disgusting » épreuve précédente. Une grande gorgée d’eau pour faire passer le museau ? Santé !

Couvrir les matelas n’a pas l’air tellement compliqué. (Même moi, j’y arrive, c’est dire !) Mais il faut encore les porter à destination. On est à 67 Ha, s’il faut en juger d’après les adresses. Marrant, en tout cas, de voir des Américains porter huit matelas au milieu de la foule malgache… (Pendant que tout le monde n’a pas encore terminé son museau, encore un effort ! Ils disent que ça pue, vous trouvez, vous ?)

On n’en a pas fini avec les matelas dans la troisième partie. Ni d’ailleurs avec le museau qui, décidément, ne passe pas chez les derniers arrivés. C’est encombrant, huit matelas dans les embouteillages et les petites ruelles. C’est amusant, pour les enfants, de voir les vazaha reculer devant leur plat.

Les premiers matelas sont livrés par les « Beauty Queens » qui sont en tête de la course (pardon, la « race »), les ultimes assiettes de museau ne sont pas encore vides. Encore un peu d’eau ?

Tiens ! Un taxi, une 2CV, qui tombe en panne d’essence et qu’il faut pousser jusqu’à la station ! Rien de notre pittoresque n’est décidément épargné aux concurrents. Qui en arrivent progressivement à l’épreuve suivante : trouver dans les escaliers des cachets en caoutchouc qui représentent un bateau, un train, un avion et une voiture, avant de monter à la cathédrale d’Andohalo. (La dernière assiette est vide, c’est un grand ouf ! de soulagement.)

Et non, il reste encore du museau au début de la quatrième partie. Ou c’est un « replay », car il faut bien avouer que ce sont les meilleurs moments jusqu’à présent (une demi-heure s’est passée, environ). Dustin et Kandice, les « Beauty Queens », sont encore les premières à arriver devant la cathédrale d’Andohalo.

A la cinquième partie de l’émission, celle-ci touche à sa fin. Les gagnantes sont contentes, les perdants sont tristes, les autres espèrent faire mieux la prochaine fois.

Voici en tout cas un exemple de ce qu’une émission américaine peut faire de Madagascar quand elle utilise Antananarivo comme décor…

5 novembre 2006

Bibliothèque malgache / 2


En dehors des oeuvres littéraires (de qualité variable) liées à Madagascar, je me suis mis en tête de republier aussi des documents historiques dans la toute récente Bibliothèque malgache.
Voici donc, en guise de deuxième volume, le numéro initial du Bulletin du Comité de Madagascar, daté de mars 1895.
Constitué pour soutenir et éclairer "l'oeuvre colonisatrice" de la France à Madagascar, ce Comité rassemble dans son Bulletin un nombre considérable d'informations sur la Grande Ile. Et une chronologie des événements qui prendra toute sa dimension à partir du deuxième numéro - celui-ci ayant été, c'est très sensible, confectionné à la hâte.
Comme pour le livre de Charles Renel, ce nouveau titre de 52 pages sera envoyé à la demande. Il suffit d'envoyer un email à Pierre Maury en précisant si vous préférez recevoir un fichier Word (163 Ko) ou PDF (266 Ko).
J'ignore à quel rythme les prochaines publications seront ajoutées à ces deux premières mais la relecture du roman d'Adolphe Badin, Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l'Expédition est en bonne voie. Si tout se passe bien, ce sera dans une semaine environ le troisième titre de la Bibliothèque malgache.

4 novembre 2006

Nuit giratoire

Il s'en passe de belles dans les nuits malgaches. Valérie Berger, danseuse et chorégraphe qui est installée à La Réunion mais fréquente assidûment Madagascar, proposait hier soir, au Centre culturel français - le CCAC pour "Centre culturel Albert Camus" -, la deuxième version de ses "Nuits giratoires", spectacle pour adultes selon le programme.
Trois danseuses interprètent donc la nuit et les travailleuses du sexe qui hantent certains quartiers dans toutes les grandes villes (du monde, ou presque). Pièce chorégraphique provocante mais pas trop, un peu vaine dans la répétition de clichés bien entretenus. J'ai l'impression que j'en aurai tout oublié en moins de vingt-quatre heures.
Je me souviens bien, en revanche, de la première version, dont j'avais vu une représentation dans un cadre mieux approprié que la salle du CCAC. C'était au cabaret du Glacier, l'an dernier. Les danseuses étaient au milieu d'un public particulièrement concerné: belles de nuit en quête de vola d'une part, d'autre part vazaha faisant leur marché de chair fraîche. La représentation était beaucoup plus troublante.
Hier soir, rien que la disposition des lieux rendait le spectacle asptisé. Après tout, la Compagnie Tetra Danse n'y était peut-être pour rien.

2 novembre 2006

Citation / 2

En note de l'essai publié le mois dernier par Pascal Bruckner, cette mention de Madagascar, dans une perspective historique:
Il aura fallu près de soixante ans pour que la France évoque du bout des lèvres les massacres de Sétif en Algérie le 8 mai 1945 et plus officiellement ceux de Madagascar en 1947.

Pascal Bruckner, La tyrannie de la pénitence. Editions Grasset, 2006, page 58
C'était, on s'en souvient, lors du passage de Jacques Chirac à Mahajanga.