29 décembre 2009

Le retour, avec un livre capital

Tout est arrangé, semble-t-il. Me voici reconnecté, donc de nouveau présent ici (et , notamment).
Pendant ce temps, qui m'a semblé bien long (à vous aussi?), je ne suis pas resté inactif. Car il y a, si, si, un tas de choses qu'on peut réaliser même sans une connexion correcte à Internet.
Par exemple préparer des livres pour la Bibliothèque malgache. Il y en a quelques-uns, qui vont arriver sous forme d'ebooks (gratuits) dans les semaines qui viennent.
Mais en voici tout de suite un, sur papier (et donc payant), que je suis fier d'avoir réédité.

Chez les Hova (Au pays rouge) est un classique de la littérature coloniale. Son auteur, qui l'a publié en 1898, ne ressemble pas vraiment à bien des Européens déjà présents dans la Bibliothèque malgache.
Jean Carol est le nom de plume de Gabriel Laffaille (1848-1922). Journaliste et romancier, il s’embarque pour Madagascar fin 1895 pour être le secrétaire particulier du résident général Hippolyte Laroche. Au départ de celui-ci, il devient directeur de l’Imprimerie nationale, jusqu’au moment où Gallieni, irrité par ses prises de position, l’en écarte.
On comprend pourquoi en lisant Chez les Hova : son ouvrage tranche singulièrement avec la littérature coloniale de l’époque. Sans remettre en cause la supériorité de la race blanche, considérée comme un fait irréfutable, et les enjeux économiques liés à la possession de la Grande Île, il s’en prend violemment aux méthodes mises en œuvre par la France.
Tentant de se placer d’un point de vue malgache (sans y parvenir toujours), il trouve à la population des qualités que les colons ne veulent pas voir. Il s’étend en particulier sur l’institution du fokonolona et sur le Code malgache de 1881, y relevant les marques d’une sagesse que les législateurs européens n’ont pas donnée à leurs textes.
Un grand livre. Disponible sur commande chez Lulu (19,99€ + frais de port). Je rappelle au passage que tous les livres papier publiés par la Bibliothèque malgache sont groupés sur cette page.

19 décembre 2009

Panne sur panne

Quand ce n'est pas Internet, c'est l'ordinateur. Depuis trois semaines, je ne sais plus où donner de la tête. Ma collection de tournevis ne sert à rien. J'ai un tas de choses à vous raconter, mais je n'y arrive pas.
Je reviens dès que possible.

30 novembre 2009

Bibliographie Internet : cinquième supplément

C'est probablement la dernière fois cette année que je publie un supplément à la bibliographie que vous trouverez sur le site de la Bibliothèque malgache (n° 54 de la Bibliothèque malgache électronique). Une édition revue et complétée sera disponible en janvier. Avec, je l'espère, d'autres nouveautés. J'ai eu très peu de temps disponible ces derniers mois mais je vois arriver deux semaines plus favorables à la poursuite des travaux de la Bibliothèque malgache.

I. Auteurs

Ardant du Picq, Lieutenant. Une peuplade malgache. Les Tanala de l’Ikongo. Paris, Le Tour du Monde, 1905
http://www.gutenberg.org/files/30520/30520-h/30520-h.htm

Capitaine, H. Episode d’un voyage dans l’intérieur de l’Ile de Madagascar accompli dans les années 1862 et 1863. Havre, Imprimerie Lepelletier, 1879, 25 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5742239z

Cultru, P. Leçon d’ouverture du cours d’histoire coloniale fondé par les gouverneurs généraux de l’Indo-Chine et de Madagascar. Besançon, Typographie et lithographie Jacquin, 1906, 37 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5742542g
Université de Paris. Faculté des Lettres. 23 janvier 1906

Hart, Robert-Edward. Mer indienne. Poèmes. Port-Louis (Maurice), The General Printing & Stationery Cy. Ltd., 1925, 73 pages
http://bibliotheque.mu.auf.org/livres_upload/merindienne.pdf
[Contient :] La journée mauricienne. Le sillage d’argent. Le poème de Madagascar. Estuaire d’Afrique

Lebon, André. La pacification de Madagascar 1896-1898. Paris, Plon, 1928, 322 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57294754
Avec des lettres inédites adressées par Hipp. Laroche, Paul Bourde et Galliéni au Ministre des Colonies

Poisson, H. et Barbier, C. Le cinquantenaire de l’Académie malgache. Tananarive, Imprimerie Officielle, 1952, 330 pages
http://bibliotheque.mu.auf.org/livres_upload/cinquentenairedelacademiemalgache.pdf

Siegrist, A. Mademoiselle Juliette, princesse malgache. Tananarive, Pilot de la Beaujardière, 1937, 201 pages
http://bibliotheque.mu.auf.org/livres_upload/mademoisellejuliette.pdf

II. Anonymes, collectifs, périodiques

Colonie de Madagascar et dépendances. Direction des Travaux Publics. Congrès de l’Afrique Orientale. 1911. Transports terrestres. 872 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5737277x
[Dossier dactylographié et manuscrit]

Le Colon. [Tamatave], 1922-1927, 142 numéros disponibles
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32744273d/date.r=.langFR#
Supplément paraissant les mardis et jeudis [puis les mercredis]

Ministère des Affaires étrangères. Documents diplomatiques. Affaires de Madagascar. 1882-1883. Paris, Imprimerie Nationale, 1884, 118 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56137232

Ministère des Affaires étrangères. Documents diplomatiques. Affaires de Madagascar. 1881-1883. Paris, Imprimerie Nationale, 1883, 96 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56191530

Ministère des colonies. Service administratif colonial. Service technique. Adjudication du 31 janvier 1935. Cahier des charges, relatif à l’adjudication d’une fourniture de fil de cuivre destiné au service des P.T.T. de Madagascar. Budget spécial sur fonds d'emprunt. Paris, L. Fournier, 1935, 16 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5623234d

III. Erratum

Fontoynont [et non Fontenoy], Dr et Nicol. Les traitants français de la côte est de Madagascar de Ranavalona I à Radama II. Tananarive, Imprimerie moderne de l’Emirne, 1940, 73 pages
http://www.fonds-grandidier.mg/scan/fl5112/
Mémoires de l’Académie malgache. Fascicule XXXIII

28 novembre 2009

Deux albums sur Madagascar


C'est la saison des beaux livres. De la Réunion, Jean-Luc Allègre envoie ses Panoramas des îles de l'océan Indien où il n'est donc pas question que de Madagascar. Mais de Madagascar aussi, comme en témoigne l'indémodable allée des baobabs de Morondava.


L'ouvrage de Christine Baillet, Madagascar, est en réalité plus ancien - il a été publié en 2006. Mais il est remis en vente dans un coffret contenant quatre volumes: Les plus beaux safaris photos du monde. L'Afrique du Sud, les Galapagos et l'Inde sont les autres destinations.


Invitation à découvrir les espaces sauvages d'une île fascinante, véritable laboratoire de la nature: Mantadia-Andasibe, Ranomafana, Isalo, Berenty, Bemaraha, Ankarafantsika, Lokobe, Ankarana, la Montagne d'Ambre et Masoala sont autant de refuges pour une faune et une flore à l'endémisme record. Principalement illustré avec les photos de Catherine Jouan et Jeanne Rius, Cyril Ruoso et Christian Vaisse.


27 novembre 2009

Madajazzcar en vidéo

Vous avez manqué Madajazzcar? C'est un demi-mal puisque YouTube vous en fournit quelques moments forts, comme celui-ci, avec Rajery.
Il y en a d'autres, et ce n'est peut-être pas fini. Allez voir la chaîne FestivalMadajazzcar, et suivez les mises à jour.

26 novembre 2009

Les Editions Jeunes Malgaches à Montreuil

Montreuil, pour tous ceux qui s'intéressent à la littérature jeunesse, est un rendez-vous annuel dont on ne peut se passer. Le 25e Salon du livre et de la presse jeunesse s'est ouvert hier et se tient jusqu'au 30.
Les Editions Jeunes Malgaches sont présentes. Et exposent notamment le très bel abécédaire publié il y a quelque temps déjà...


21 novembre 2009

En librairie : le développement durable et une vie abrégée

Deux nouveaux ouvrages en rapport avec Madagascar sont disponibles depuis peu. (En réalité, il y en a un troisième mais, comme je viens de le recevoir, je vais le lire avant de vous le présenter.)


Géraldine Froger, Vincent Geronimi, Philippe Meral et Patrick Schembri ont écrit Diversité des politiques de développement durable. Temporalités et durabilités en conflit à Madagascar, au Mali et au Mexique.
Pourquoi les pays en développement n'adoptent-ils pas le même type de politiques et de projets de développement durable? Quelles sont les contradictions entre l'horizon temporel des bailleurs et des acteurs nationaux ou locaux? Quelles sont les modalités d'appropriation locale des projets et politiques de développement durable? Quelle est l'efficacité des processus participatifs?
Pour répondre à ces questions, cet ouvrage allie études régionales, nationales et globales pour analyser, dans une perspective critique, différentes expériences en matière de politiques de "développement durable". Pour ce faire, il met l'accent sur les politiques, programmes, projets de conservation et de lutte contre la déforestation dans trois pays: Madagascar, Mali et Mexique.
Les coordinateurs scientifiques de cet ouvrage sont membres du comité de direction et/ou du conseil d'administration du GEMDEV (Groupement d'intérêt scientifique pour l'étude de la mondialisation et du développement).


Dominique Torrès, grand reporter à France Télévisions et réalisatrice de documentaires, a créé en 1994 le Comité contre l’esclavage moderne et a consacré quatre films à ce sujet. Jean-Marie Pontaut, rédacteur en chef à L’Express, spécialiste de l’investigation policière et judicaire, est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Ensemble, ils se sont penchés sur le cas de Lila. Etre esclave en France et en mourir.
Lila arrive en France à 14 ans pour servir de bonne à tout faire. Elle est corvéable à merci, ni payée ni scolarisée. Quatre ans plus tard, cette jeune fille joyeuse et douce est renvoyée in extremis à Madagascar, son pays natal, pour y mourir quelques jours après. Sa famille constate son extrême maigreur et de nombreuses traces de coups sur son corps.
Cette mort suspecte provoque l’ouverture d’une enquête en France et, en 2005, ses «employeurs» sont mis en examen pour, notamment, «viol et non-assistance à personne en danger».
Depuis, la justice s’est enlisée dans ses lourdeurs et ses lenteurs et a finalement décidé de classer l’affaire. Pis: elle a refusé d’entendre les témoignages essentiels recueillis par les auteurs de ce livre, à Tananarive et dans la banlieue parisienne.
Ce récit s’attache à faire revivre la petite bonne malgache, sa jeunesse, ses rêves, son long calvaire et sa mort tragique.
Le destin de Lila illustre le drame de l’esclavage moderne en France et l’indifférence devant des victimes trop souvent ignorées de tous.
Un témoignage poignant de vérité.

J'ajoute à ce texte de l'éditeur une information donnée hier par l'AFP, au sujet d'un rapport du Comité contre l'esclavage moderne (CCEM). Les personnes exploitées en France sont à 96% des femmes dont le plus grand nombre sont réduites en esclavage dans le domaine de la domesticité. En moyenne, elles sont recrutées à l'âge de 14 ans (mais dès 9 ans parfois) et sont exploitées pendant six ans, pour moitié par des membres de leur famille. Leur pays d'origine est, pour 3% d'entre elles, Madagascar.
Je rappelle que ceci concerne la France et non le Liban...

19 novembre 2009

Kouam Tawa, fou de Rabearivelo


Il faut entendre Kouam Tawa parler de Rabearivelo. On croirait presque qu'il est tombé dedans quand il était petit. On pourra l'écouter, sur ce sujet qui le passionne, samedi à 10h30 au CCAC.
Cette discussion sur Rabearivelo animée par le dramaturge Kouam Tawa sera un lieu de découverte et de partage de textes, que l'on rendra vivants par le fait de les lire et de les apprécier ensemble, un champ d'expérimentation et d'échange où il sera proposé aux participants de libérer leur imagination et leur sensibilité.
En s’inspirant du thème choisi, Kouam Tawa lit, raconte des histoires, lance la conversation avec les spectateurs et interroge l’assistance. En revenant vers l’oralité, la littérature se met à parler, elle devient vivante et de permet de susciter une discussion où l'on donne du temps à la parole et de l'espace aux idées.
Kouam Tawa est un jeune auteur camerounais né en 1974. Il a grandi à Bafoussam. Il est poète, auteur dramatique, metteur en scène et animateur d'ateliers d'écriture. Il fait partie de la nouvelle génération d’auteurs de théâtre africains qui s’approprient leur identité à travers une langue et une dramaturgie très personnelle. Kouam Tawa participe de cette nouvelle génération d'écrivains africains qui "se pensent au monde" et nous "donnent rendez-vous ailleurs". Il partage son temps entre son pays, le Cameroun, et ses nombreuses invitations à l’étranger où il écrit en résidence, donne des conférences ou anime des ateliers d’écriture pour jeunes et adultes.
Dans sa ville de Bafoussam au Cameroun, il a aussi coutume d’organiser des "causeries" comme celle à laquelle il nous convie samedi.
Jean-Joseph Rabearivelo est un écrivain malgache considéré comme le maître de la littérature francophone de Madagascar. Issu d’une famille noble de l’Imerina, aux environs d’Antananarivo, il subit l’humiliation de la colonisation française tout en accédant à la maîtrise de la langue et aux trésors des littératures mondiales. Nourri de nombreuses lectures, il élabore une œuvre poétique mais aussi romanesque et critique fondée sur le croisement des langues, des cultures et des mémoires. Son suicide, ses dernières pensées pour Baudelaire, sa célébration de la culture ancestrale, fascinèrent ses contemporains puis Senghor et tous les écrivains aux carrefours des langues et des cultures.

Pour en savoir plus sur Rabearivelo, je vous renvoie à la page que lui consacre le site Ile en Ile, et où j'ai emprunté la photo ci-dessus. Cette page rassemble un texte de Claire Riffard, une bibliographie et une liste de liens - qui conduisent notamment aux livres électroniques gratuits que la Bibliothèque malgache a réédités:
  • n° 37. Presque-songes, suivi de Traduit de la nuit
  • n° 49. Quelques poètes. I. Enfants d'Orphée
  • n° 50. Imaitsoanala, fille d'oiseau
  • n° 51. Volumes
Et donc, oui, j'ai retrouvé ma ligne téléphonique.

18 novembre 2009

Voilà pourquoi votre fille est muette

Il n'y en a, ces jours-ci, en matière de nouvelles technologies à Madagascar, que pour le progrès. Orange rugit comme un Lion (du nom donné au nouveau câble qui va, on vous le dit, révolutionner l'interconnexion de la Grande Ile au Moooonde!) Telma, l'opérateur unique du pays en téléphonie fixe, passe au 3G+, et même 3G++ (si cela existe - ah! non?), à en croire les performances annoncées.
Pendant ce temps, mon ADSL rikiki a toujours besoin d'une ligne fixe qui fonctionne pour que le monde vienne à moi - ou que j'aille vers le monde, c'est selon. Or, depuis quelques jours, ma ligne est morte...
Je téléphone (d'un autre réseau, portable), au numéro d'assistance client. On m'injecte dans l'oreille une musique en boucle sans aucune information. Combien de temps dure la boucle? Je n'en sais rien, cela pourrait se poursuivre à l'infini, et j'y laisserais tout mon crédit.
J'envoie un message via un formulaire, un autre par mail (j'ai une connexion de secours, une 3G+, précisément, mais pas celle de Telma).
Rien.
Et toujours pas de tonalité. Donc, toujours pas d'ADSL.
Aujourd'hui, je vais aller taper du poing sur un bureau (c'est une image, car en fait ce n'est pas trop mon genre) dans un bureau de Telma.
On verra.
En attendant, je ne peux pas vraiment travailler normalement...

13 novembre 2009

Dox : un livre et un forum littéraire


Un forum littéraire est organisé ce samedi 14 novembre à 10h30 au CCAC d'Antananarivo, à l'occasion de la publication de Dox. Ecrivain et musicien à Madagascar.
Jean-Verdi Salomon Razakandraina (1913-1978) dit Dox est un poète célèbre à Madagascar mais dont l’œuvre très variée en français et en malgache ne circule que grâce aux manuels scolaires et à la chanson. Grand admirateur de la culture française, Dox a toute sa vie écrit des poèmes, des pièces de théâtre et des chansons dont les textes restent aujourd’hui dispersés. Traducteur de Corneille et de Racine en malgache, il a fait connaître ces auteurs à la lumière des questions nationales et de ses interrogations personnelles.
Dominique Ranaivoson, coordinatrice de cet important ouvrage collectif sur Dox, est entourée de collaborateurs ayant chacun un angle de vue différent et sa vision de Dox.
Pour la première fois, des témoins et des critiques littéraires se penchent ensemble sur cette œuvre fascinante, sur le personnage quasi mythique qu’est devenu Dox afin d’aider les publics français et malgache à mieux comprendre le rôle de cet infatigable passeur de langues et de cultures. De nombreux extraits de ses œuvres épuisées ou inédites sont présentés et traduits au fil de cette exploration au cœur de l’œuvre poétique, musicale, dramaturgique et politique de Dox.
Le livre comprend sept chapitres qui abordent la biographie de Dox, sa place dans la vie littéraire de son temps, son œuvre poétique, son rapport à la musique, son lien au théâtre et à la politique. Pour chacune de ces facettes, le livre comprend une analyse et un témoignage. Les fils de Dox, Elie et Dédé, sont bien sûr les premiers témoins puis les analystes de la musique et du théâtre, sa petite-fille Hanitr’Ony, elle-même poète, l’est de la poésie avec François-Xavier Razafimahatratra. La place dans la vie politique et particulièrement lors des événements de 1972 est analysée par Nalisoa Ravalitera, témoin et proche de Dox à cette période. Enfin, les témoins interrogés sont son ami et poète Paul Abraham et le metteur en scène Haja Ravaloson qui a monté une pièce de Dox.
Ce livre est donc destiné à tous ceux qui aiment déjà Dox et veulent le connaître mieux et mettre des mots sur des impressions, à ceux pour qui le nom seul vole dans l’imagination et enfin au public français qui ne connaît pas du tout celui qui a traduit de nombreux auteurs français dont Racine et Corneille. Il peut être un outil entre les mains des enseignants et une référence pour tous ceux qui désirent acquérir une vue d’ensemble sur la culture malgache.

10 novembre 2009

Une bibliothèque électronique mauricienne


Comme beaucoup d'autres collections dans le monde, celles de l'Université de Maurice sont en danger. Le climat ajoute à l'usure naturelle de documents dont la durée de vie raccourcit. Avec l'aide de l'Agence Universitaire de la Francophonie, la numérisation de la collection "Mauritania" a donc été entreprise.
J'en parle ici parce que cette île voisine possède évidemment des documents qui intéressent Madagascar. Une première approche des collections disponibles sous forme numérisée m'a permis d'en trouver trois. Il y en en a peut-être d'autres. Il y en aura certainement encore.
Ces nouvelles références seront évidemment intégrées à la prochaine mise à jour de la bibliographie électronique malgache, mais voici déjà les liens.
Pour la visite complète, c'est ici.

7 novembre 2009

En librairie : Rencontres malgaches, par Jean-Pierre Vallée

Jean-Pierre Vallée, coordonnateur des établissements scolaires français pour l’Ambassade de France, a vécu à Alger, Rabat et Wallis et Futuna: de tous ses voyages, celui à Madagascar (qui a duré quatre ans) a été le plus bouleversant.
Voici ce que nous dit l'éditeur de Rencontres malgaches à propos d'un auteur que nous sommes probablement nombreux à avoir croisé à Madagascar.
Patrick Cauvin, l'auteur de Villa Vanille, a donné à ce livre une préface dont j'extrais quelques lignes:
Ce livre rassemble et expose quelques années de la vie d’un homme plongé dans une civilisation, un monde qui n’est pas le sien: sans a priori, sans céder aux sirènes d’un folklore si spectaculaire en ces latitudes, il raconte et nous révèle sa vérité sur ces villes, ces plaines, ces déserts. Le livre refermé, il reste des images, elles auront servi à nous rapprocher de la réalité de ce pays de cyclones, de misère et d’espoir. Chacun gardera en mémoire une séquence du film déroulé…
Vous avez envie d'une présentation de l'ouvrage? Il suffit de demander.
Immersion en pays malgache: dépaysement garanti.
Touristes, s’abstenir: parcourir la Grande Île en un temps record s’avèrerait inutile pour comprendre l’intelligence, le courage et la douceur d’un peuple régulièrement dévasté par les cyclones et durement éprouvé par les aléas de l’économie mondiale.
Parcourant l’île de bout en bout, l’auteur nous invite à bannir clichés et préjugés à la découverte d’une culture emplie de délicatesse. Au-delà de son propre séjour à Madagascar, il livre ses réflexions sur le voyage, dénonçant le tourisme intrusif et irrespectueux des coutumes locales et appelle à davantage de respect et d’humilité. Il se veut voyageur immobile, ailleurs pour un temps indéterminé, mais bel et bien décidé à apprendre de l’autre.
Et, puisque vous avez lu cette note jusqu'au bout, j'ajoute, en prime, une illustration extraite du livre.


Étant d'humeur généreuse ce matin, voici encore un lien pour charger la préface, l'introduction et quelques illustrations.

31 octobre 2009

Mikea en tournée : carnet de voyage


Il est bien agréable d'avoir des nouvelles de Mikea autrement que par Facebook où on peut suivre, de loin en loin, les aventures d'un groupe bien lancé dans le monde depuis le prix Découvertes RFI 2008. Leur tournée africaine, depuis septembre, fait l'objet d'un carnet de voyage que l'on retrouve à partir de cette page d'accueil.
De N'Djamena et Libreville au Cap Vert et à la Guinée Equatoriale (photo), le parcours est empli de dates de concerts et de rencontres. Cela fera de beaux souvenirs et, surtout, une expérience internationale qui devrait permettre à Théo et aux siens de ne pas s'arrêter en si bon chemin.
D'ailleurs, dans le dernier épisode en date de ces carnets, ils sont occupés à tenter d'obtenir leurs visas pour de nouvelles dates en Roumanie.
Il me semble deviner, entre les lignes, que la route commence à être longue et qu'ils ont hâte de rentrer à Madagascar. Rendez-vous avec Mikea le 18 décembre au CCAC...
Quant à ceux qui n'auront pas eu la chance de se trouver sur leur parcours, il reste toujours la possibilité d'écouter Taholy, un disque disponible depuis le mois de juin pour l'ensemble de la planète.
Autrement dit, pour tout le monde, puisque le beko appartient à quiconque est capable de l'apprécier.

29 octobre 2009

Madagascar, l'île continent


La publication d'un livre est parfois une aventure aussi longue que les voyages qui l'ont engendré. En avril dernier, je vous parlais d'un livre de Patrick Blanche, Nomades de la mer, paru en 2008 et où il était notamment question des Vezo. J'ignorais alors que son nouveau livre, Madagascar, l'île continent, annoncé à ce moment comme s'il était disponible, devrait attendre la fin de ce mois d'octobre pour voir le jour...
C'est fait. Et je peux vous dire comment l'éditeur présente ce livre en quatrième de couverture.
De la lointaine période de la fragmentation et la dérive des continents, la grande île de Madagascar s'isola dans l'Océan Indien comme pour mieux en préserver sa faune et sa flore endémique, aujourd'hui encore préservées. Plus récemment, objet de vagues d'immigrations successives, marins indonésiens puis esclaves d'Afrique orientale, l'île aux 18 ethnies fut soumise aux convoitises puis colonisée par la France avant de gagner enfin son indépendance. Aujourd'hui cette île-continent mystérieuse, aux multiples visages et aux traditions séculaires, reste à découvrir.
Patrick Blanche a sillonné ce pays merveilleux à plusieurs reprises. Il a su partager la vie simple et discrète des peuples malgaches, écouter leurs récits qui, parfois, livrent quelques secrets.
J'ai posé quelques questions à Patrick Blanche pour en savoir davantage sur son livre.

Vous êtes essentiellement photographe. Et photographe voyageur, comme on dit écrivain voyageur. Quels sont les pays dont vous êtes amoureux, et pourquoi?

Je suis avant tout attiré par les régions insulaires et l'Indonésie notamment. Ces régions, dans notre monde dit globalisé, semblent être pour l'instant à l'ecart de cette uniformisation culturelle en cours, de par leur isolement géographique, mais aussi par leurs particularités et leurs identités insulaires bien ancrées. En tant que photographe mais surtout voyageur en quête d'authenticité, cet archipel, après de nombreux séjours en Asie du Sud-Est, m'est vite devenue cher. Madagascar, pour des raisons similaires, constituait une suite logique a mes pérégrinations, ses habitants étant d'origine lointaine des Indonésiens. Le charme indéniable de cette île mystérieuse y est aussi probablement pour beaucoup.

Quant à compléter vos clichés par des textes, comment vous y prenez-vous?

Travaillant pour la presse, puis plus tardivement vers l'édition, mes photographies, seules, ne suffisaient pas à retenir suffisamment l'attention des rédactions. Il me fallut donc me porter aussi vers l'écrit. Cet enrichissement m'impliquait davantage dans mes reportages. La rédaction aide à composer une série de prises de vues plus larges couvrant plusieurs aspects, pas seulement esthétiques mais aussi documentaires. Mes reportages photos sont ainsi devenu plus riches, plus dépouillés, mieux construits.

Dans ce dernier ouvrage, en particulier, privilégiez-vous une approche documentaire?

Nomades de la mer était une approche documentaire avec un important travail de recherche post- et pré-reportage. C'était avant tout une rencontre entre un éditeur, Mr Bernard Cesari (Ibis Press), et moi, et une confiance mutuelle dans le projet. Ce livre était la rencontre d'un voyageur un peu curieux avec des populations ayant pour point commun le nomadisme marin sous diverses lattitudes. C'était d ailleurs un livre privilégiant l'écrit. Les photos venaient en appui pour une documentation simple, parfois esthéthique.
Mon ouvrage sur l'Indonésie et Madagascar, l'île continent sont en quelque sorte un condensé de plusieurs reportages de type presse magazine regroupés dans un ouvrage et donnant ainsi un apercu du pays à travers des sujets cibles.

27 octobre 2009

Deux nouveautés sur Madagascar

Je vais être très clair. Les couvertures et les argumentaires de ces deux livres ne me disent rien qui vaille. Mais, puisqu'ils existent, je vous les signale... avec les présentations des éditeurs eux-mêmes. Je n'ai pas d'autres renseignements à l'heure actuelle.

Sahondralalao Rahantamanalina nous présente ici son premier ouvrage.
Vie confuse et ardue que celle de cette jeune malgache que les difficultés n'épargnent pas et s'il n'y avait parfois l'obscurité qui fait place à la lumière, les obstacles ne lui auraient guère laissé de souffle pour vivre! Et, pour dévoiler à la face du monde, combien d'abnégation et de détermination sont essentielles, l'héroïne les surmonte avec courage et opiniâtreté. Comme tout être qui ambitionne de s'élever, c'est un véritable "parcours de combattant" qu'elle s'impose. Les péripéties qui jalonnent l'existence de notre héroïne sont dévoilées crûment, au fil de l'histoire, sans aucune fausse honte pour qu'elle n'en soit ni blâmée, ni jugée.

Balades Madécasses est un reportage photographique, un carnet de notes ou de musique des mots, il guide le lecteur au fil de pistes chaotiques, entre des allées d’arbres immenses, sur le banc d’une pirogue, dans le brouhaha d’une boîte de nuit ou à la recherche d’un trésor de pirate; une visite insolite de Madagascar.

23 octobre 2009

Madagascar au programme de "La planète revisitée"

Je me trompais, pas plus tard qu'avant-hier, en écrivant qu'il n'y a plus rien à découvrir sur notre planète. L'inconvénient d'écrire avant de réfléchir...
Car, bien entendu, les scientifiques ont encore beaucoup à nous apprendre. L'océanographe Philippe Bouchet l'affirme au Monde: "J'appartiens à la première génération de scientifiques qui savent qu'approximativement 80 % des espèces restent à découvrir et que, dans le même temps, beaucoup sont en voie d'extinction. [...] Nous allons découvrir des milliers d'espèces."
D'où lui vient ce bel enthousiasme?
Du lancement d'un programme de recherches, "La planète revisitée", orchestré par le Muséum national d'Histoire naturelle et l'ONG Pro Natura International, et qui vise à compléter les connaissances sur la biodiversité des régions les plus riches en espèces et les plus menacées du monde afin de mieux les protéger.



Les deux premières expéditions concernent le Mozambique et Madagascar. En particulier, pour ce qui nous concerne, "une enclave marine située au sud de l'île, remarquable par la présence d'eaux froides et une ceinture d'algues brunes dans un environnement aux températures tropicales. Ce Grand Sud malgache suscite, depuis le début des années 1990, l'intérêt des collectionneurs de coquillages, qui y ont repéré de nouveaux spécimens." (Je cite là un deuxième article du Monde.)
C'est à suivre, notamment par le biais d'une lettre d'information à laquelle on peut s'abonner sur le site de La planète revisitée.

Une nouveauté de la Bibliothèque malgache: Sans fil, par Ben Arès

Pour la première fois, la Bibliothèque malgache coédite un livre avec un éditeur étranger. L’Arbre à paroles, installé en Belgique et attaché à publier des poètes, possède un catalogue de plus de 900 titres qui s’enrichit chaque année d’une trentaine de nouveautés.
La collection Poésie Ouverte sur le Monde accueille donc Sans fil, de Ben Arès, illustré par deux photographies de Jean-Marc Cransfeld. Celui-ci a déjà exposé à Madagascar, notamment au Centre culturel Albert Camus et au Kudéta à Antananarivo, ainsi qu’à l’Alliance française de Mahajanga.
Ben Arès est né le 28 mars 1970 en Belgique. Madagascar est, devient une terre d’attaches. Editeur responsable de la revue Matières à poésie devenue, en 2008, Langue vive. Il a publié précédemment huit ouvrages, dont un roman (La Différence, Paris) et des recueils de poèmes. Parmi ceux-ci, Là où abonde le sel (Boumboumtralala, Liège), inspiré par un séjour à Antsirabe.

Extrait

Entre deux
villes invisibles au départ,
entre l’Interdite et la Merina.

Et le retour de saison chaude
Au-Pays-des-tromba, désir d’abord
de passer, trépasser sans fracas.

Sauve-qui-peut pour la voie,
l’inconnue, l’amour la poésie,
la tentation vers le canal.




Entretien avec Ben Arès

Vous voici de retour à Madagascar avec un deuxième ouvrage ancré dans le pays. Après Là où abonde le sel, dont le titre faisait explicitement référence à Antsirabe, c’est maintenant Sans fil. Peut-on dire qu’il s’agit d’un récit de voyage ?
C’est un récit de voyage, oui. Inspiré par un séjour récent, de mars à juin cette année.
Trois mois, et la relation rapide de ce séjour, en une trentaine de pages…
Je parle d’une traversée, d’une itinérance. Les côtes, les hautes terres, puis la descente vers les côtes à nouveau. C’est un poème topographique, où la longueur des textes épouse plus ou moins les variations d’altitude.
Avez-vous écrit ce livre ici, ou à votre retour en Belgique ?
Je l’ai écrit ici, et je l’ai retouché un peu après. Ce sont des poèmes de l’instant, écrits en fonction des lieux où je me trouvais.
Ils sont à la fois très concrets et très rêvés…
Je dirais : très concrets et très secrets. Les premiers poèmes correspondent à l’arrivée à Madagascar, mais à un moment où j’étais encore très influencé par ce qui se passe en Belgique. Puis je suis de plus en plus centré sur Madagascar.
Il y a un an et demi, environ, que vous venez à Madagascar avec l’intention d’y écrire un livre. Là où abonde le sel et Sans fil sont-ils, en quelque sorte, des pièces détachées d’un ouvrage plus important encore à venir ?
Sans fil est un peu différent. Un peu décalé, plus léger, comme, effectivement, un carnet de voyage. Là où abonde le sel, oui. Une sorte d’introduction. Je me suis rendu compte, par rapport aux expériences vécues et qui nourrissent Là où abonde le sel, que j’avais besoin de davantage de temps pour m’imprégner de Madagascar, pour me détacher d’événements liés à mon histoire et à Madagascar.
Est-ce qu’on s’imprègne de Madagascar ou est-ce qu’on est imprégné par Madagascar ?
On subit Madagascar. En tout cas, j’ai envie d’y passer plus de temps, et pas seulement pour l’écriture. Si j’écoute mon cœur, je voudrais y passer la quasi-totalité de mon temps. Mais, chez moi, l’écriture et la vie sont étroitement liées. Il n’y a pas, pour moi, de différenciation entre les deux.
Le projet de roman pour lequel vous étiez venu l’an dernier progresse-t-il souterrainement ?
Pour l’instant, il avance souterrainement. J’en ai écrit une petite centaine de pages, que je laisse dormir depuis plusieurs mois, parce que le projet était lié à l’histoire d’un enfant qui venait de Madagascar, que j’ai eu et que j’ai perdu. Et je voudrais maintenant que le roman soit plus détaché de ce réel-là. Qu’il soit aussi moins à vif, moins lié à ce deuil, mais en revanche plus ancré à Madagascar. Qu’il ait cette légèreté que je trouve ici et pas en Europe.
Sans fil évoque, pour ceux qui connaissent, le quartier de la gare routière de Toliara. Y a-t-il un lien ?
C’est Toliara, effectivement, mais c’est à la fois autre chose. Quand on veut faire le pas d’un pays à un autre, d’un continent à un autre, si on attend de le faire en sécurité, on risque de ne jamais le faire. Sans fil, c’est ça : passer d’un lieu à un autre sans qu’il y ait de lien concret. Simplement une attirance liée au cœur.
Ce livre est le fruit d’une coédition entre la Belgique et Madagascar. Était-il important pour vous qu’il existe aussi ici ?
Oui, c’était important pour moi. Le paradoxe est qu’il y a un petit fil quand même entre la Belgique et Madagascar à travers cette coédition…

Ben Arès, Sans fil, avec 2 photographies de Jean-Marc Cransfeld. L’Arbre à Paroles/Bibliothèque malgache, 38 pages. Prix conseillé à Madagascar, 10.000 ariary (5 € en Europe).

21 octobre 2009

Les tsingy de Bemaraha dans le National Geographic


La nature généreuse et unique de Madagascar offre une mine inépuisable de sujet aux journalistes et aux photographes qui arpentent le globe à la recherche de ses beautés. Depuis plus de 120 ans - c'était l'époque où il restait encore des choses à "découvrir" -, le National Geographic publie des reportages dont la qualité fait l'unanimité.
Le numéro du magazine (dans sa version américaine) daté de novembre voyage en Syrie, en Inde ou... à Madagascar.
C'est, vous l'aurez compris, dans les tsingy de Bamahara que Neil Shea pour le texte et Stephen Alvarez pour les photos sont allés se promener en mars dernier pour en ramener la matière des quelques pages consacrées à ce site. Une visite assez sportive, s'il faut en juger d'après la position du photographe sur cette image.


Le résultat est à voir, pour ceux qui y ont accès, dans le magazine papier. Mais le texte et quelques illustrations sont disponibles sur le site du National Geographic.
Je vous conseille de ne pas manquer une illustration trop grande et trop détaillée pour être reproduite ici, à travers laquelle on comprend tout de la formation, à travers 200 millions d'années, de ces tsingy.

Enfin, les amoureux de photographies dans la tradition du magazine se réjouiront de la publication d'un livre exceptionnel, National Geographic. La collection. 120 ans d'images. L'ouvrage est coûteux, comme il se doit pour des reproductions de qualité. Mais, si l'on pense aux voyages entrepris pour réaliser ces images, si l'on se souvient que le National Geographic a financé autrefois de grandes missions d'exploration de la planète, on se dira (peut-être) qu'il est possible de voyager avec les yeux pour un investissement comparable à celui d'un billet sur un vol low cost.

15 octobre 2009

En librairie : La varangue, par Henri Mahé

Ce roman est paru début septembre, mais sa sortie m'avait échappé. N'ayant pas lu La varangue, de Henri Mahé, je ne peux que vous fournir les renseignements communiqués par l'éditeur, sur le livre et sur son auteur.
En 1960, Madagascar recouvre son indépendance et sa souveraineté nationale, après de nombreuses décennies passées sous le joug du colonialisme français. Une date figée de l’Histoire ne peut toutefois, d’un claquement au vent du drapeau national, effacer les rancœurs accumulées par une population locale excessivement et durement exploitée au bénéfice des structures colonisatrices.
C’est dans ce contexte qu’un petit garçon français va vivre avec sa sensibilité et ses incompréhensions le déchirement du départ forcé de son pays de naissance, puis les déceptions de «l’exil» dans son pays d’origine, la France. Son esprit, à défaut de son corps, sera finalement sauvé par l’enseignement mystique reçu à Madagascar.
À travers l’histoire bouleversante de ce petit garçon sont bien sûr évoqués les thèmes de l’attachement à la terre natale et du déracinement, comme ceux de l’intolérance et de l’ostracisme qu’ont pu subir des Français nés outre-mer, dans la France semi-rurale des années 60.
Après une vingtaine d’années passées à l’étranger, Henri Mahé, la cinquantaine venue, jette l’ancre sur les bords de la rade de Toulon durant l’été 2005. Ce long «vagabondage», lié à ses activités professionnelles exercées hors de nos frontières, l’ont conduit à résider notamment dans différents pays d’Afrique et de l’Océan Indien, au Proche-Orient et en Asie du Sud-Est.
De ses expériences lointaines, il nous livre ici, pour son deuxième ouvrage, une œuvre forte et poignante, dont il est difficile de se détacher, sur les incompréhensions de l’enfance face aux tragédies de l’Histoire – coloniale, en la circonstance – et de l’incurie ordinaire de ses conséquences.
Henri Mahé vient de publier aux éditons Géhess: Grand bonheur chez les pêcheurs de la rade!

14 octobre 2009

BOMBS 09 : Best Of Malagasy BlogS


C'est à une opération de bombardement bien pacifique que sont conviés tous les internautes qui cherchent sur la Toile des informations à propos de Madagascar: donner leurs voix aux blogs qu'ils estiment les meilleurs.
L'opération avait été inaugurée en 2007 (l'Actualité culturelle malgache avait été un des lauréats) et, cette année, pour la deuxième édition, je rejoins le jury.
La première étape, si vous possédez vous-même un blog, consiste à vous inscrire sur le site de BOMBS.
Trois catégories (plus une) sont en lice:
Les catégories "Culture" et "Société" qui ont été difficiles à départager lors de l'édition 2007 seront cette année refondues pour créer la catégorie "Vita Gasy" (littéralement : Fait par les Malgaches; décorativement : Vie Malgache) pour ainsi couronner les blogs qui auront mis le plus d'effort et de talent à définir le mode de vie et la culture malgaches.
La Catégorie "Teny Gasy" (Langue) demeure la reine du concours et malgré le fait que notre langue soit uniquement parlée sur l'île, les nominations prouveront ses qualités de langue vivante qui s'enrichit et se renouvelle continuellement tant dans l'oral, la littérature mais aussi avec le lexique technologique. L'activisme de la blogosphère malgache est reconnaissable dans le dynamisme des traducteurs de Global Voices en Malgache dirigés par Jentilisa (lauréat 2007) mais aussi dans les entreprises telles que les "Aza ampijaliana ny tenintsika" ("n'écorchons pas notre langue") qui a vu la publication d'une centaine d'articles sur les fautes de langues malgaches.
La Catégorie "Tanora Gasy" (Jeunesse) devra être la fenêtre des jeunes malgaches sur le monde. Cette génération qui chaque jour doit faire preuve de créativité et d'ingéniosité face aux obstacles de pauvreté et de perte de repères culturels dans la globalisation possède en elle un potentiel traditionnellement minimisé par les aînés mais qui grâce au tremplin qu'est blogging a réussi à exister et s'épanouir par delà les limites des dogmes et des injustices sociales.
La meilleure catégorie est sans conteste celle qui est élue par le public tout naturellement le "Coup de Coeur'. Elle nous a fait découvrir la merveilleuse Shoan en 2007. Cette excellente bloggueuse, dans sa grande générosité, a réussi à répandre une atmosphère conviviale, inclusive et chaleureuse à travers la grande famille que représentent les milliers de blogs malgaches.
Les nominations sont ouvertes depuis lundi. A vos claviers, à vos souris!

12 octobre 2009

Le prix Bayeux-Calvados pour une photo faite à Madagascar


Cela ne rappelle pas de bons souvenirs. Mais l'histoire s'écrit aussi avec les photos. Et celle-ci, que Walter Astrada de l'AFP a prise le 16 février dernier, est désormais au palmarès du prix annuel Bayeux-Calvados des correspondants de guerre. Oui, vous avez bien lu: des correspondants de guerre.
D'ailleurs, les lauréats des autres catégories ont ramené des reportages d'Afghanistan, d'Israël, du Pakistan, du Congo ou de Mogadiscio...

9 octobre 2009

Bibliographie Internet : quatrième supplément

Comme les mois précédents, je complète, avec quelques nouveaux liens, la bibliographie que vous trouverez sur le site de la Bibliothèque malgache (n° 54 de la Bibliothèque malgache électronique).


Crenn, Docteur Louis. Notes d’ophtalmologie sur Madagascar. Paris, A. Maloine, 1910, 58 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5718058n

Ferrand, Gabriel. Les tribus musulmanes du Sud-Est de Madagascar. 27 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56186980
Extrait de la « Revue de Madagascar » [Paris,
Impr. de G. de Malherbe, 1903]

Parès, Eugène. Une famille française à Madagascar. Limoges, Eugène Ardant & Cie, 250 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5620309r
Trente gravures [1901 ;
pseud. Eugène de Kerzollo]

II. Anonymes, collectifs, périodiques

Ministère des Affaires étrangères. Documents diplomatiques. Affaires de Madagascar. Paris, Imprimerie Nationale, 1896, 10 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5613314q

Ministère des Affaires étrangères. Documents diplomatiques. Affaires de Madagascar. 1885-1895. Paris, Imprimerie Nationale, 1895, 100 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5613711v

Ministère des Affaires étrangères. Documents diplomatiques. Affaires de Madagascar. 1884-1886. Paris, Imprimerie Nationale, 1886, 194 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5613422m

Question de Madagascar traitée au point de vue de l’intérêt français et du droit public européen. Bordeaux, Imprimerie de P. Coudert, 1846, 42 pages
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5579918q
[Rédigé sur les notes du capitaine Garnot.]

2 octobre 2009

Un petit coup de publicité


Midiweb, c'est-à-dire le site de Midi Madagasikara, a pris l'excellente initiative d'offrir gratuitement, pour un temps limité, de l'espace publicitaire à des annonceurs. Vous me direz que c'est en raison du manque d'annonceurs payants. Probablement, oui, mais tous les moyens sont bons pour relancer la machine économique. Celui-ci, par exemple: attirer des sociétés qui, en s'affichant sur les pages de Midi, seront peut-être amenées plus tard à engager un budget pour y apparaître plus régulièrement.
Pour aller jusqu'au bout de la logique et prouver l'efficacité de cette présence, il aurait été intéressant de permettre aux sociétés possédant un site web d'établir un lien direct vers celui-ci. La consultation des statistiques, pour la part qui fournit l'origine des visiteurs, aurait été un bon argument.
La prochaine fois, peut-être?
En attendant, la petite publicité ci-dessus a trouvé place sur le site de Midi. Merci.

1 octobre 2009

Madagascar encore au patrimoine culturel immatériel de l'humanité

D'accord, c'est par la bande.
La nouvelle liste de 76 nouveaux éléments inscrits hier par l'Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité n'en a trouvé aucun sur le territoire malgache. Alors qu'une bonne vingtaine ont été répertoriés en Chine.
Mais, dans cette liste, on trouve le maloya de la Réunion. Et le maloya, ben oui, c'est un peu malgache. Ce n'est pas Jaojoby qui me dira le contraire - il a enregistré avec Granmoun Lélé.
Pour plus d'explications, je vous renvoie au texte qui accompagne, sur le site de l'Unesco, la présentation du maloya (je ne suis pas responsable des majuscules.)
Le Maloya est à la fois une forme de musique, un chant et une danse propres à l’île de la Réunion. Métissé dès l’origine, le Maloya a été créé par les esclaves d’origine malgache et africaine dans les plantations sucrières, avant de s’étendre à toute la population de l’île. Jadis dialogue entre un soliste et un chœur accompagné de percussions, le Maloya prend aujourd’hui des formes de plus en plus variées, au niveau des textes comme des instruments (introduction de djembés, synthétiseurs, batterie…). Chanté et dansé sur scène par des artistes professionnels ou semi-professionnels, il se métisse avec le rock, le reggae ou le jazz, et inspire la poésie et le slam. Autrefois dédié au culte des ancêtres dans un cadre rituel, le Maloya est devenu peu à peu un chant de complaintes et de revendication pour les esclaves et, depuis une trentaine d’années, une musique représentative de l’identité réunionnaise. Toutes les manifestations culturelles, politiques et sociales sur l’île sont accompagnées par le Maloya, transformé de ce fait en vecteur de revendications politiques. Aujourd’hui, il doit sa vitalité à quelque 300 groupes recensés dont certains artistes mondialement connus, et à un enseignement musical spécialisé au Conservatoire de la Réunion. Facteur d’identité nationale, illustration des processus de métissages culturels, porteur de valeurs et modèle d’intégration, le Maloya est fragilisé par les mutations sociologiques ainsi que par la disparition de ses grandes figures et du culte aux ancêtres.

30 septembre 2009

En librairie : Madagascar, l'île océan


Ce livre vient de paraître: Madagascar, l'île océan.
On connaît Madagascar, l’île-continent, ses forêts exubérantes, ses collines sculptées par les rizières… On connaît moins ses richesses marines exceptionnelles, son merveilleux récif barrière... On sait peu que l’exploitation de la crevette est le principal secteur économique du pays avec le tourisme, et qu’il représente un espoir en une vie meilleure pour des milliers de Malgaches. On en sait moins encore sur les Vezo, nomades de la mer qui luttent pour leur avenir sur les côtes arides du sud de l’île, ou sur ces paysans qui se tournent vers l’océan et vont pêcher dans les lagunes pour améliorer leur quotidien.
Madagascar l’océane possède de nombreux atouts et propose des projets de développement qui pourraient être des exemples pour d’autres nations maritimes. Le peuple malgache se mobilise en gérant son patrimoine maritime pour préserver son avenir. En jouant sur ses atouts – des richesses naturelles océaniques exceptionnelles – le pays veut développer ses activités économiques telles que la pêche, l’aquaculture, le tourisme, le transport de marchandises par voie de mer ou l’exploitation du sel. Les rencontres avec ces hommes et ces femmes qui agissent sont riches d’enseignements… Alors que l’on dit souvent que le développement durable est l’apanage des pays riches, Madagascar, l’un des dix pays les plus pauvres du monde, a compris que sans développement durable, il n’y a pas d’avenir.

Les auteurs:
Philippe Vallette est océanographe, directeur de Nausicaa - le Centre National de la mer (Boulogne-sur-mer), Président du Festival Mondial de l’Image sous-marine, et coprésident du Réseau Océan Mondial.
Christine Causse est biologiste de formation, spécialisée dans l’environnement et le monde marin, elle est conseillère scientifique à Nausicaa. Auparavant, elle a travaillé avec l’Équipe Cousteau et l’association américaine Ocean Futures.
Alexis Rosenfeld est photographe spécialisé dans le monde sous-marin depuis plus de 15 ans, il est l’auteur de plusieurs ouvrages dans ce domaine. Il collabore avec de nombreux magazines français et étrangers, dans lesquels il publie ses reportages.
Depuis quelques années il a concentré ses activités dans la région de l’Océan Indien et particulièrement Madagascar.


L'ouvrage accompagne l'exposition Rencontres à Madagascar qui se tient à Nausicaa.