La publication d'un livre est parfois une aventure aussi longue que les voyages qui l'ont engendré. En avril dernier, je vous parlais d'un livre de Patrick Blanche, Nomades de la mer, paru en 2008 et où il était notamment question des Vezo. J'ignorais alors que son nouveau livre, Madagascar, l'île continent, annoncé à ce moment comme s'il était disponible, devrait attendre la fin de ce mois d'octobre pour voir le jour...
C'est fait. Et je peux vous dire comment l'éditeur présente ce livre en quatrième de couverture.
De la lointaine période de la fragmentation et la dérive des continents, la grande île de Madagascar s'isola dans l'Océan Indien comme pour mieux en préserver sa faune et sa flore endémique, aujourd'hui encore préservées. Plus récemment, objet de vagues d'immigrations successives, marins indonésiens puis esclaves d'Afrique orientale, l'île aux 18 ethnies fut soumise aux convoitises puis colonisée par la France avant de gagner enfin son indépendance. Aujourd'hui cette île-continent mystérieuse, aux multiples visages et aux traditions séculaires, reste à découvrir.J'ai posé quelques questions à Patrick Blanche pour en savoir davantage sur son livre.
Patrick Blanche a sillonné ce pays merveilleux à plusieurs reprises. Il a su partager la vie simple et discrète des peuples malgaches, écouter leurs récits qui, parfois, livrent quelques secrets.
Vous êtes essentiellement photographe. Et photographe voyageur, comme on dit écrivain voyageur. Quels sont les pays dont vous êtes amoureux, et pourquoi?
Je suis avant tout attiré par les régions insulaires et l'Indonésie notamment. Ces régions, dans notre monde dit globalisé, semblent être pour l'instant à l'ecart de cette uniformisation culturelle en cours, de par leur isolement géographique, mais aussi par leurs particularités et leurs identités insulaires bien ancrées. En tant que photographe mais surtout voyageur en quête d'authenticité, cet archipel, après de nombreux séjours en Asie du Sud-Est, m'est vite devenue cher. Madagascar, pour des raisons similaires, constituait une suite logique a mes pérégrinations, ses habitants étant d'origine lointaine des Indonésiens. Le charme indéniable de cette île mystérieuse y est aussi probablement pour beaucoup.
Quant à compléter vos clichés par des textes, comment vous y prenez-vous?
Travaillant pour la presse, puis plus tardivement vers l'édition, mes photographies, seules, ne suffisaient pas à retenir suffisamment l'attention des rédactions. Il me fallut donc me porter aussi vers l'écrit. Cet enrichissement m'impliquait davantage dans mes reportages. La rédaction aide à composer une série de prises de vues plus larges couvrant plusieurs aspects, pas seulement esthétiques mais aussi documentaires. Mes reportages photos sont ainsi devenu plus riches, plus dépouillés, mieux construits.
Dans ce dernier ouvrage, en particulier, privilégiez-vous une approche documentaire?
Nomades de la mer était une approche documentaire avec un important travail de recherche post- et pré-reportage. C'était avant tout une rencontre entre un éditeur, Mr Bernard Cesari (Ibis Press), et moi, et une confiance mutuelle dans le projet. Ce livre était la rencontre d'un voyageur un peu curieux avec des populations ayant pour point commun le nomadisme marin sous diverses lattitudes. C'était d ailleurs un livre privilégiant l'écrit. Les photos venaient en appui pour une documentation simple, parfois esthéthique.
Mon ouvrage sur l'Indonésie et Madagascar, l'île continent sont en quelque sorte un condensé de plusieurs reportages de type presse magazine regroupés dans un ouvrage et donnant ainsi un apercu du pays à travers des sujets cibles.
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