30 août 2017

Il y a 100 ans : La déforestation dans la Grande Île

Aujourd’hui que l’Europe souffre d’une véritable « famine de bois », les peuples coloniaux pouvaient se consoler en escomptant, devant que le reboisement fut un fait accompli, se ravitailler dans les forêts de leurs possessions d’outre-mer.
Il leur faut déchanter.
C’est ainsi que les belles forêts de la crête centrale de Madagascar n’existent pour ainsi dire plus ; celles de Tsinjoarivo que le voisinage du Rova a conservées ne sont plus que des bois vermoulus qui font, néanmoins, un joli décor aux chutes pittoresques de l’Onivé ; c’est à l’est seulement qu’on peut encore espérer rencontrer des forêts dignes de ce nom ; et pourtant si les Européens n’y ont pas mis la hache, les chercheurs de miel y ont commis maints dégâts.
Dans cette région fort accidentée, c’est une suite de sommets atteignant jusqu’à 1 200 et 1 400 mètres d’altitude, sur une orientation générale nord-sud ; la grande faille de Mangoro en est le plissement le plus important.
Le voyageur a le droit d’espérer rencontrer là des forêts vierges abritant de nombreuses chutes d’eau, mais si ces dernières ruissellent toujours, les arbres sont couchés sur le sol où ils pourrissent au milieu des clairières ainsi créées ; ce sont naturellement de beaux individus, des arbres géants ; les chasseurs de miel les ont abattus uniquement pour cueillir le maigre essaim que les abeilles avaient établi à 30 mètres au-dessus du sol, mettant ainsi bas une riche réserve forestière qui aurait certes pu concourir à enrayer notre disette de bois continental.
Il en est ainsi un peu partout et les colons qui ne cherchent pas un profit immédiat mais songent à l’avenir et à ses conséquences sont navrés de cette insouciance et désireraient fort que l’Administration de la Grande Île s’inquiétât un peu plus de la conservation des bois de la colonie.
Le Courrier colonial

Le riz, encore le riz, toujours le riz

Le prix de cette denrée monte sans s’arrêter, à mesure qu’elle se fait plus rare.
Les corps constitués de l’île entière et la presse sans exception poussent à l’unisson le même cri d’alarme.
Sus aux accapareurs s’il y en a, qu’ils soient européens ou indigènes.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

29 août 2017

Il y a 100 ans : Une question troublante

La perte du Yarra qui fut coulé le 29 mai, ainsi que nos lecteurs doivent se le rappeler, fut connue à Madagascar le 3 juin seulement, par le truchement du consul français d’Aden.
Le gouvernement général de la Grande Île non plus que l’agent principal des Messageries maritimes à Madagascar ne possédaient aucun renseignement sérieux et durent télégraphier en France. Or, dès le 1er juin, le torpillage était connu dans certains milieux de la colonie.
Mais laissons la parole à notre confrère la Tribune de Madagascar qui est ordinairement bien renseignée.
« Une question se pose. Il y a quatre ou cinq jours, le bruit du torpillage du Yarra courait avec persistance. D’où venait ce bruit ? Quelle en est l’origine ? Pourrait-on le savoir ? Car enfin il est extraordinaire que le fait se soit trouvé malheureusement confirmé deux jours après… »
Ceci peut se lire dans le numéro de la Tribune de Madagascar du 5 juin ; le fait, d’après notre confrère, était donc connu au plus tard de 1er juin et notre consul d’Aden ne le télégraphia que le 3.
Il y a donc dans la Grande Île des gens doués de la double vue, ou… quelques vagues Boches, travestis en neutres, habitent-ils encore la colonie pour y perpétrer leurs petites traîtrises ?

Madagascar se plaint des surmulots

Les surmulots, rats campagnards à l’apparence débonnaire, font de grands ravages, cette année, dans les cultures de la Grande Île.
Renseignés très certainement par l’arrêté de M. Garbit, ils ont jeté leur dévolu sur les haricots notamment ; leur invasion a gagné le nord et l’ouest, et si l’administration madécasse ne prend pas les mesures nécessaires, la province d’Ambositra connaîtra l’année prochaine ce que la Bible appelle les « vaches maigres ».
Les indigènes ne récolteront ni maïs, ni riz, ni pommes de terre, les surmulots « voraçant tout », nous écrit un de nos amis, colon dans la région.
Le Courrier colonial

Le général Nicole

Le général Nicole, commandant supérieur des troupes de l’Océan indien, s’est embarqué à Marseille, le 5 juillet, sur le Djemnah, des M. M., à destination de Tamatave.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

27 août 2017

Il y a 100 ans : Le 14 juillet à Tamatave (2)

(Suite et fin.)
C’est, entre autres, ce qu’a pensé et par surcroît a mis à exécution le très sympathique Administrateur-adjoint de la commune de Tamatave et, de plus, sportsman accompli.
Une première société sportive, Pro-Patria, ne comprenant que des Européens, ayant été réduite à quelques membres par la mobilisation, M. Lutton a estimé, avec raison, que son cadre devait être élargi, de façon à en permettre l’entrée à la jeunesse de toute race peuplant Tamatave, qui, par chaque effort individuel, concourt à une œuvre commune : la prospérité de la Colonie.
C’est ainsi qu’a été formée une nouvelle société, dite Société sportive Tamatavienne Franco-Malgache, en pleine prospérité, grâce au zèle de M. Lutton, son président, et dont les membres se sont distingués en prenant part individuellement aux jeux sportifs que la Commission des fêtes avait organisés pour le 14 juillet, en enlevant les premiers prix sur de nombreux concurrents.
Remarqués entre autres parmi les membres de cette société :
Michel Henri qui a obtenu les premiers prix de saut à la perche et saut en hauteur.
Vigoureux, qui – portant bien son nom – a obtenu les premiers prix de saut en longueur, de lancement de poids et d’exercices gymnastiques, etc.
Toutes nos félicitations et nos encouragements à la nouvelle société et à son dévoué président.

La catastrophe du « Calédonien »

Il résulte de nouveaux renseignements fournis par la Compagnie des Messageries Maritimes que le Calédonien avait quitté Marseille le 12 juin et non le Polynésien, qui avait été précédemment annoncé.
La Compagnie confirme et le Gouverneur général a le regret de faire connaître que les passagers disparus sont, pour Madagascar ; Mmes Soler, Delépine, Lizarot, M. Lesage Theophin.
Par contre, sont sauvés : MM. Bollach, Adelus, Pineau, Madeleine, Legendre, Savignac, Laine et Mme Laine, Morand et Mme Morand, médecins militaires, M. Breluzeau, officier d’administration d’artillerie ; MM. Ardoin, Moallic, Beneton, Girod, Audrand, Fouquet, Nedalmann-Compte, Monti, Treil, Goyat, Jubert, Lauzier, Dedeaulier, Dermenonville, Abral, Pothin, Crescence, Nativel, Anselme, Lauzin, Prémont, Sorel, Mlle Lizarot.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

26 août 2017

Il y a 100 ans : Le 14 juillet à Tamatave (1)

Le 14 juillet a été célébré à Tamatave avec la splendeur accoutumée, la même affluence et le même enthousiasme de la part des indigènes. Nous passerons sur les détails.
Le clou de cette fête a été incontestablement la revue des troupes passée sur le champ des courses, par le Commandant Müller.
Deux mille hommes bien équipés, bien armés, et de belle allure, solidement bâtis, ont défilé, drapeau et musique en tête, devant les tribunes, manœuvrant avec une précision qu’on n’était pas en droit d’exiger de recrues entrées tout récemment à la caserne.
Le défilé terminé, M. de Laborderie, notre excellent Administrateur-Maire, a adressé un speech au Commandant Müller, pour le féliciter sur la bonne tenue de ses troupes, et le remercier pour la réconfortante et patriotique cérémonie à laquelle il avait convié la population. Cela a été dit avec la facilité d’élocution et la correction du style dont M. de Laborderie est coutumier.
À son tour, M. le Commandant Müller remercie M. l’Administrateur-Maire pour les paroles élogieuses qu’il a bien voulu lui adresser et que, prétend-il, il est loin de mériter. Il prie d’excuser ses soldats s’ils n’ont pas manœuvré avec la perfection désirable, étant depuis si peu de temps arrivés à la caserne. S’ils avaient évolué moins mal qu’il ne pensait, c’est qu’ils s’étaient sentis électrisés par la sympathie qui émanait de cette foule venue si nombreuse pour les saluer.
On ne se souvenait pas à Tamatave d’avoir jamais assisté à une revue aussi imposante.
Le reste de la journée a été rempli par des courses et jeux divers.
Les jeux sportifs d’adresse et de force ont particulièrement attiré notre attention, la culture physique étant une de celles qui s’imposent le plus dans les circonstances actuelles, bien que jusqu’ici malheureusement trop négligée.
Au point de vue physique, il faut relever la race, se sont dit quelques hommes de cœur vraiment patriotes, et pour cela rien ne vaut les exercices gymnastiques de toute nature. Les muscles se développent, se fortifient, et d’un être malingre, la gymnastique fait un gaillard solide capable de faire un excellent soldat.
(À suivre.)

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

25 août 2017

Il y a 100 ans - Cri d’alarme : allons-nous manquer de riz?

À ce sujet, nous avons reçu la note ci-après que nous nous faisons un devoir de publier :
Le Gouvernement de la Colonie et les Corps constitués ne paraissent pas s’émouvoir outre mesure de la crise du riz. Cette denrée de première nécessité atteint non seulement des prix absolument anormaux, mais, ce qui est plus grave, menace de manquer totalement d’ici deux ou trois mois.
Or le manque de riz entraînerait l’arrêt immédiat des usines productrices de fécule, tapioca ou autres et de toutes nos exploitations de graphite au moment où la métropole aura le plus grand besoin de ces produits.
Cette situation déplorable aurait pu être évitée si l’Administration avait fait preuve de quelque prévoyance. Il eût été en effet d’une élémentaire prudence de prohiber les exportations depuis le jour où on a commencé les opérations de recrutement, lesquelles nous ont enlevé une grande partie des producteurs de riz.
Il est de toute urgence cependant que nous soyons fixés exactement et à bref délai sur les stocks existants, tant chez les commerçants que chez les producteurs. Il faut que nous sachions si nous pourrons étaler jusqu’à la prochaine récolte.
Ce recensement du riz devra être fait d’une façon méticuleuse et, s’il rencontrait la moindre difficulté, le Gouvernement de la Colonie ne devra pas hésiter à réquisitionner purement et simplement tout le riz existant.
La situation est critique. Nous en indiquons le remède. Nous voulons espérer que notre haute administration n’hésitera pas à prendre de suite les mesures indispensables.
S. B.
En même temps que la note ci-dessus, nous avons reçu La Revue Agricole et Vétérinaire du mois de juillet, dont M. Carle, le zélé chef du service de colonisation, est le Directeur. Ce numéro contient précisément des études et recherches qui tendent à donner une solution aux problèmes posés dans la note ci-dessus. Ces études et recherches, marquées au coin du plus pur bon sens, dénotent autant d’expérience que de science et de perspicacité.
Nous en recommandons chaudement la lecture, surtout à nos dirigeants. Elles touchent à cette question de main-d’œuvre, si importante pour la colonie, et qui, tôt ou tard, et plutôt tôt que tard, doit recevoir une solution.
Nous y reviendrons incessamment.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

24 août 2017

Il y a 100 ans : Torpillage du «Calédonien»

Télégramme officiel n° 312
Tananarive, dépôt le 4 juillet 1917 à 4 h. 30 soir.
Gouverneur Général à toutes circonscriptions.
Le Gouvernement Général a regret porter connaissance public que suivant deux câblogrammes reçus par Agent Général Messageries Maritimes à Tamatave et provenant l’un Consul de France Aden l’autre Agen Général Messageries Maritimes Port-Saïd le paquebot Calédonien destiné à Madagascar a été torpillé en Méditerranée Orientale le 30 juin. Les passagers sauvés ont été transportés à Port-Saïd. Confirmation de cette nouvelle a été demandée par câblogramme à M. le Ministre des Colonies. Elle sera dès réception portée connaissance public.

M. Merlin

Un câblogramme rectificatif fait connaître que M. Merlin, le nouveau gouverneur général de Madagascar qui était attendu le 15 à Tamatave, n’arrivera dans notre port que vers le 18 courant.
Au sujet de cette arrivée, les corps constitués de Tamatave sont invités à se réunir ce soir à 16 heures à la résidence, pour se concerter sur la réception à faire à ce haut fonctionnaire.

Messageries Maritimes

Le Caucase, ce steamer-tortue qui a quitté la France à destination de Madagascar vers le 28 mai dernier, est signalé comme devant arriver à Tamatave vers le 19 courant.
Il justifie le proverbe : Chi va piano, va sano.

Le buste du général Galliéni

Suivant le Petit Parisien nous dit havas, le paquebot Calédonien coulé dans la Méditerranée emportait à Tamatave le buste du général Galliéni.
Si le paquebot a coulé en eaux profondes, Tamatave peut faire son deuil de ce buste.
Le Tamatave

Santé et assistance médicale

Par arrêté du 9 juillet 1917, l’interdiction absolue de l’exercice de la médecine est prononcée contre les nommés Ravalion et Ratompoarivony, médecins libres établis : le premier, à Antanety, et le second, à Ambohimanana (district de Betafo, province du Vakinankaratra), pour manquement grave au devoir professionnel.

Journal officiel de Madagascar et dépendances

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

23 août 2017

Il y a 100 ans : La taxe du pain (2)

(Suite et fin.)
Pour être logiques que n’oblige-t-on les marchands de toiles et autres marchandises à les vendre aussi au prix de revient ?
Mais n’oublions pas qu’il n’y a de taxe que pour les petits industriels et les petits commerçants aux dépens desquels certains personnages – toujours les mêmes – voudraient vivre à bon compte.
Une dernière observation.
Le pain de ménage en pays de France – et il y a lieu de supposer que Madagascar est une continuation de cette terre de France –, le pain de ménage, dis-je, est un long et gros pain pesant plusieurs kilos que l’on débite par tranches au gré du consommateur. Mais il n’existe pas de pain de ménage pesant moins de 750 grammes.
Du reste le pain livré par l’Intendance ne pèse pas moins de 1 k. 500.
I. M.
Le Tamatave

M. Merlin

Suivant un câblo arrivé avant-hier à Tamatave, M. Merlin, notre nouveau Gouverneur Général, doit arriver dans la colonie vers le 15 juillet, présent mois.
Contrairement à ce qui était prévu, M. Merlin n’est pas allé prendre contact avec le Ministère, avant de venir rejoindre son poste. Il vient directement de Brazzaville à Tamatave sur un bateau de guerre, probablement le Du Chayla. Il aura ainsi évité de parcourir, sur un bateau de commerce, la zone on ne peut plus dangereuse qui avoisine l’Espagne, et le parcours non moins périlleux de la Méditerranée. Qu’il soit le bienvenu.

Le scandale de Nossi-Bé

Par paquebot, le Président du Tribunal de Diégo-Suarez débarqua, le 29 février 1917, à Nossi-Bé pour enquêter sur une affaire appelée depuis deux mois le scandale de Nossi-Bé : 3 magistrats et plusieurs experts étaient l’objet de plaintes de la part de plusieurs commerçants.
Cette enquête n’aurait donné que la preuve d’une véritable mystification dont le Gouverneur général aurait été victime.

Pour Madagascar et la Réunion

L’administration nous apprenant que les courriers pour Madagascar et la Réunion contenant la correspondance mise à la poste du 3 mai au 8 juin ont été coulés, nous informons nos abonnés de ces colonies que nous enverrons volontiers – dans les limites de nos disponibilités – les numéros manquants, à ceux d’entre eux qui nous en feront la demande.

Les Annales coloniales

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

22 août 2017

Il y a 100 ans : La taxe du pain (1)

On nous écrit :
Pour donner satisfaction à quelques désœuvrés, qui ne savent pas toujours ce qu’ils veulent, un arrêté municipal du 30 juin dernier est venu taxer le pain de ménage, fourni par les boulangers, à quatre-vingt-dix centimes le kilo pesé.
Pour établir ce chiffre, on a pris sans doute pour base le prix auquel l’intendance livre ses boules de pain de 1 k. 500 aux militaires, pour leur faciliter les moyens d’existence, et ce prix est de quatre-vingt-neuf centimes le kilo. Il est établi suivant le prix de revient net de la farine, sur lequel l’Intendance s’interdit tout bénéfice.
Or cette bonne dame, qui ne trafique d’ailleurs qu’avec les deniers de la princesse, ne paie ni patente, ni contribution d’aucune sorte, ni ses ouvriers, ni location aucune, ni le bois qu’elle brûle, ni l’intérêt de son capital, ni même ses propres émoluments. De plus, si sa farine éprouve des déchets par suite de fermentation, d’insectes, de rats, etc., c’est l’argent du contribuable, notre argent à nous, qui paie le déficit.
Et dans ces conditions on met en parallèle le boulanger civil auquel on croit accorder un centime de bénéfice pour faire face à tous les frais indiqués ci-dessus, en plus, pour vivre, lui et sa famille, combler les pertes que ne manquent pas de lui faire subir des clients peu scrupuleux, et, sans doute, faire aussi des économies pour ses vieux jours.
Il faut encore tenir compte que n’ayant pas dans le pays de meunier chez qui acheter sa farine, il est obligé de s’approvisionner au moins six mois à l’avance, tout en payant sa farine d’avance.
Cet exposé suffit, je pense, pour faire ressortir le bien-fondé de la taxe.
L’Intendance, s’appliquant toujours à livrer ses produits aux prix de revient, donne le litre de vin au prix de 0,92 à 0,97 centimes, alors qu’en ville son prix minimum est de 2 francs le litre, le litre de rhum à 1 f. 30, alors que partout on le paie 3 francs, et ainsi à l’avenant pour les autres produits, sucre, café, etc.
(À suivre.)
I. M.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

21 août 2017

Il y a 100 ans : Le riz

On nous écrit :
À quel chiffre s’arrêtera la hausse du riz, car son prix va toujours en augmentant, et la taxe, car il y a, dit-on, une taxe, a toutes les peines du monde à le suivre dans cette voie ascendante. Du reste les accapareurs se moquent royalement de cette taxe qu’ils savent fort bien ne pas devoir leur être appliquée.
Ce n’est pas que le riz fasse défaut ; loin de là. Mais il manque à Tamatave.
Cependant, dans notre propre province, il déborde dans la région du lac Alaotra. Mais on a eu soin, au moyen de tarifs spéciaux, de le détourner sur Tananarive où il va remplir les entrepôts des accapareurs. Ceux-ci, en effet, possèdent dans leurs magasins des quantités considérables de paddy ; cette quantité si nos renseignements sont exacts – et ils proviennent de source absolument sérieuse – va jusqu’à deux mille tonnes chez l’un d’eux et – après entente entre eux – ils ont soin de n’en décortiquer que de petites quantités que le petit commerce se dispute. De cette façon, que je laisse à la conscience publique le soin de qualifier, les prix non seulement se maintiennent élevés, mais vont en augmentant tous les jours.
Je ne dis pas que ces entrepôts se trouvent dans la ville même de Tananarive ni même que les propriétaires en soient exclusivement des Hovas…
Cependant le riz est la base, à peu près unique, de l’alimentation des habitants de l’île entière. Les ouvriers indigènes n’en connaissent pas d’autre, et si tout aujourd’hui est hors de prix, la cause première principale en est dans la hausse exagérée du riz, qui a raréfié la main-d’œuvre et fait doubler le prix de celle qui reste.
Cependant, en France, en dehors des mesures spéciales prises actuellement contre les accapareurs en général, il y a, dans le Code Pénal, certains articles 419 et 420 que l’Administration compétente ferait bien de méditer et surtout d’appliquer. Il serait prudent, pour les accapareurs eux-mêmes, de s’en bien pénétrer afin de s’éviter le désagrément de se voir descendre un peu brutalement du piédestal sur lequel ils se sont placés.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

20 août 2017

Il y a 100 ans : Joyeusetés coloniales (2)

(Suite et fin.)
Grande fut la stupéfaction du juge et de l’huissier quand, à l’audience suivante, ils virent arriver une charrette à bœufs, escortée d’une équipe de bourjanes qui tirèrent du véhicule une douzaine de sacs et les portèrent dans la salle d’audience où le cabaretier chinois les vida sur le sol. Il en sortit d’innombrables bouts de planches qu’il entassa sur la table du juge et sur lesquels le magistrat lut avec ahurissement : Bon pour un litre d’oxygénée, bon pour un litre de rhum, bon pour une bouteille de champagne, etc., etc.
Toute l’assistance, y compris le juge et l’huissier, fut prise d’un fou rire ; les frères D. eux-mêmes ne purent garder leur sérieux.
Comme ils n’étaient pas seulement de vaillants buveurs mais aussi d’honnêtes garçons, ils réglèrent incontinent leur dette et emmenèrent le tribunal vider une bouteille chez le Chinois pour montrer qu’ils étaient sans rancune.
Mais lorsqu’ils offrirent à ce dernier une nouvelle planche avec leur signature, notre Céleste refusa d’introduire dans sa caisse ce bon trop encombrant et il offrit aux frères D. un élégant bloc-notes pour leur permettre d’y inscrire leur dépense !
Chanteclair.

Les magistrats coloniaux savent mourir

Ce n’est pas sans regret que nous avons appris la mort de M. Dessaignes, avocat général à la Grande Île, dans le torpillage du Yarra ; ayant voulu quitter le bord un des derniers, avec un stoïcisme digne d’éloges, M. Dessaignes fut englouti en même temps que le steamer.
Originaire de Bonet (Dordogne), M. Dessaignes avait débuté en 1882 dans la magistrature indochinoise.
Le Courrier colonial

Les cuirs de Madagascar

Nous nous étions pleinement associés à la campagne de notre confrère le Journal de Madagascar contre la mission de réquisition des cuirs de Madagascar.
Il résulte des renseignements les plus précis que l’Intendance vend en France à des tanneurs les cuirs réquisitionnés à Madagascar le double du prix d’achat, lequel était véritablement dérisoire.
Par les prix fixés à tort et à travers par cette Commission, le commerce des cuirs, jusqu’alors si prospère, est à peu près ruiné.

Les Annales coloniales

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

19 août 2017

Il y a 100 ans : Joyeusetés coloniales (1)

En matière de joyeux garçons, comme disent les Anglais, il faut reconnaître que la Grande Île n’est pas mal partagée. Si vous en désirez un exemple, je vous présenterai les frères D., excellents charpentiers et buveurs encore plus émérites.
Suivant un dicton bien connu, un bon déménageur doit boire tous les quarts d’heure. J’ignore si lesdits frères D. furent jadis déménageurs, mais ils étaient tout aussi altérés, si ce n’est plus, comme en témoigne cette aventure dont ils furent les héros.
Rudes travailleurs, ne boudant pas à l’ouvrage, ils avaient à eux seuls construit une notable partie de la ville d’Antsirane, opération d’ailleurs fructueuse qui avait mis beaucoup de foin dans leurs bottes. Aussi avaient-ils le verre facile et tous ceux que le hasard ou la bonne volonté plaçaient sur leur chemin étaient invités à vider une bouteille chez le Chinois voisin.
Certaine fin de mois, ledit Céleste dans l’établissement duquel avaient lieu ces beuveries présenta aux frères D. une… douloureuse, aussi longue que la carte de visite d’un noble mandarin à un fonctionnaire de haut rang.
Nos deux gaillards, qui ignoraient vraisemblablement cet usage chinois, bien qu’il soit quarante fois séculaire, en goûtèrent peu l’honneur et témoignèrent par une énergique mimique leur ferme intention de faire de cette carte de visite l’usage que l’on sait !
— Jamais, dit l’aîné, tout Chinois que tu es, tu ne nous feras croire que nous avons tant bu !
Le céleste bistro eut beau lever les bras au ciel et prendre Bouddha à témoin de sa bonne foi, ses clients s’obstinèrent à en douter, si bien qu’il lui fallut porter ses doléances et… sa note devant le juge de paix à compétence aussi étendue qu’elle !
Cependant le magistrat refusa d’en consacrer judiciairement la sincérité si elle n’était pas étayée des reçus de nos deux braves vide-bouteilles.
— Pourquoi ne les as-tu pas apportés ? demanda-t-il au Chinois.
— C’est qu’ils n’ont pas la légèreté de la plume, Monsieur le Président !
— Enfin, il faut les produire. L’affaire est remise à huitaine pour te permettre de t’exécuter.
(À suivre.)
Chanteclair.

Le Courrier colonial

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

17 août 2017

Il y a 100 ans : Initiative privée

Nous préjugions hâtivement quand nous disions qu’il ne fallait pas trop compter sur l’initiative privée pour remédier aux cruautés de la vie actuelle.
En voici un exemple qui nous vient, il est vrai, de la Grande Île, mais qui peut néanmoins démontrer victorieusement que les particuliers ont plus vite fait de s’aider eux-mêmes que d’attendre l’intervention du ciel, c’est-à-dire de l’État.
Actuellement, la question du riz est devenue primordiale dans les terres de l’Océan Indien, et notamment à Sainte-Marie de Madagascar dont les habitants ont été, du jour au lendemain, du fait du cyclone, privés de toutes communications avec la Grande Terre.
Mais il s’est trouvé un colon qui a fait les démarches nécessaires pour conjurer la disette.
Un armateur de Tamatave avait embarqué des denrées alimentaires dont un certain nombre de tonnes de riz de Madagascar à bord d’un voilier, et ce voilier dut, par suite du mauvais temps, relâcher dans la rade de Sainte-Marie.
Comment s’y prit ce colon anonyme ? C’est ce qu’on ne nous dit pas, mais il réussit à obtenir de l’armateur tamatavien la cession de 8 tonnes du précieux riz blanc qui faisait tant défaut aux Saint-Mariens.
Ce même colon réussit également à faire venir, à Sainte-Marie, 15 autres tonnes de riz.
Certes, après de désastre causé par le dernier cyclone, ce n’était pas l’abondance, mais c’était suffisant pour calmer les premières inquiétudes.

La dernière de M. Lebureau

Un de nos correspondants de Tananarive nous écrit la lettre suivante :
« Il faut que je vous dise que l’Administration des P. T. T. a signifié au public le nouveau tarif postal entre la France et ses colonies avant que ce nouveau tarif ait été publié au Journal officiel de la colonie et déclaré applicable à Madagascar. Il me semble que cette surtaxe – en droit – est illégale. »
Notre correspondant s’émeut trop facilement ; c’est tout bonnement l’administration locale qui a devancé l’heure de l’application d’une mesure officielle.
Il reste aussi à savoir si ce n’est pas non plus le Journal officiel qui était en retard, et cela prouve, une fois de plus, qu’à Madagascar comme en France, l’unité, cette fameuse unité dans l’action qui doit nous assurer la victoire, n’est pas encore au point.
À part cela, tout va bien !

Le Courrier colonial

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

16 août 2017

Il y a 100 ans : Le commerce de menus comestibles

Il a été constaté, dans divers centres de la Colonie, que des hommes jeunes et vigoureux et dont le travail devrait contribuer à la vie économique de l’île, exerçaient un commerce de menus comestibles.
Or ce commerce au détail de riz, manioc, patates, pommes de terre, légumes, œufs, poissons secs et autres menus comestibles avec ou sans préparation culinaire n’avait été, jusqu’ici, imposé qu’au demi-droit de la patente en raison de ce qu’il n’avait été exercé que par des vieillards, des femmes et des infirmes.
Actuellement il n’en est plus de même et nombreux sont les hommes forts et solides demandant leurs moyens d’existence à ce commerce insignifiant qui flatte leur goût à la paresse.
Le Gouvernement de la Colonie et le Conseil d’Administration ont estimé, dans ces conditions, qu’il y avait lieu de compléter l’article 21, par trop bienveillant, de l’arrêté du 30 octobre 1909 sur les patentes pour réserver la faveur de la réduction de cette taxe aux vieillards âgés de plus de 60 ans, aux femmes ou aux individus atteints d’infirmités les empêchant de se livrer à un autre travail.
Un arrêté pris le 11 juin 1917 sanctionne cette modification.

Au Gouvernement Général

Hier vendredi, dans la matinée, M. le Gouverneur Général a donné audience aux membres de la commission consultative, de la commission municipale et du comice agricole qui désiraient l’entretenir sur des questions très intéressantes, et demander son avis.
M. Garbit leur a donné satisfaction avec sa bonne grâce habituelle, et montré qu’il avait sur ces questions une compétence qui a étonné tout le monde. Nous en rendrons compte dans notre prochain numéro.
Le Tamatave

Serait-ce vrai ?

On nous affirme que des incidents regrettables se seraient produits à Majunga. Notre confrère des Petites Affiches, M. Bontoux, a été l’objet d’une agression, le 31 mars, à 8 h. ¼ du soir, de la part
Les Petites Affiches ont publié un papier incriminant un officier.
La Censure nous interdit de le reproduire à Paris.

Les Annales coloniales

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

15 août 2017

Il y a 100 ans : Le départ de M. Garbit

Le départ de M. Garbit a été l’occasion d’une manifestation telle qu’on ne se souvient pas d’en avoir vu à Tamatave, même à l’époque du Général Galliéni.
Exprimer en chiffres le nombre des manifestants est une besogne que nous n’entreprendrons pas. Il suffira de dire, pour ceux qui connaissent notre ville, que la place se trouvant entre les quais et les bureaux de la Douane, de même que les rues qui y conduisent, étaient littéralement couvertes de monde, d’une façon tellement dense qu’il était impossible de s’y frayer un passage. Le service d’ordre lui-même a été débordé, et n’a pu maintenir un chemin libre pour l’auto du Gouverneur Général qui a dû mettre pied à terre et se frayer un passage à travers cette masse humaine. Celle-ci se refermant sur lui pour l’ovationner et lui serrer la main, à mesure qu’il avançait, M. Garbit a mis plus d’une demi-heure pour franchir l’espace qui sépare la Douane du quai.
En chemin il a dû écouter les compliments débités par des élèves des écoles officielles que maîtres et maîtresses avaient eu la délicate attention d’amener. Parmi ces jeunes orateurs, s’est principalement distinguée la très charmante et toute gracieuse Gisèle Sadreux, qui a rempli son rôle d’une façon parfaite. Ces petits discours, fort bien tournés, n’ont pas laissé que d’émotionner profondément M. Garbit.
En même temps ces élèves lui ont remis, de même que les dames de la ville, des gerbes de fleurs, non plus des bouquets, afin, sans doute, d’accréditer la réputation de Tamatave comme étant par excellence la ville des fleurs.
Arrivé péniblement sur le quai, M. Garbit y a trouvé, au grand complet, le personnel militaire, administratif, judiciaire, les corps constitués, chambre consultative, commission municipale, comice agricole, les représentants des puissances étrangères, colons, commerçants et industriels de la région. Il a essayé, sans y parvenir, en raison de la cohue, de serrer la main à tout ce monde, et enfin il a pu s’embarquer, accompagné d’un grand nombre des assistants, pendant que la musique du 2e Tirailleurs Malgaches faisait retentir l’air des accents de la Marseillaise.
Cette grandiose manifestation laissera un souvenir ineffaçable non seulement dans l’esprit de celui qui en a été l’objet, mais encore dans celui de tous ceux qui en ont été les témoins.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

13 août 2017

Il y a 100 ans : Ordre à la garde indigène

Le Gouverneur Général a le regret de porter à la connaissance du personnel de la garde indigène la mort glorieuse de M. Muscatelli, inspecteur de 2e classe, capitaine au 22e régiment d’infanterie coloniale, décédé, le 18 avril 1917, à la suite d’une blessure au ventre par éclat d’obus, reçue le 16 avril, alors qu’il conduisait sa compagnie à l’attaque du village de Laffaux (nord-est de Soissons).
M. Muscatelli s’est conduit dans toutes les circonstances en véritable héros.
Il avait été blessé le 28 octobre 1915 à Massiges, cité à l’ordre de la division en février 1916 pour sa belle conduite dans les combats du 3 au 12 février 1916 et fait chevalier de la Légion d’honneur le 25 octobre 1916.
Avant sa mort, le capitaine Muscatelli fut fait officier de la Légion d’honneur.
Il signale également la brillante conduite à l’ennemi de :
1° M. Dousse (Jean), garde principal de 1re classe, sous-lieutenant au 359e régiment d’infanterie, nommé chevalier de la Légion d’honneur par arrêté du ministre de la guerre en date du 17 avril 1917, avec la mention suivante :
« Officier d’une grande bravoure, ayant par son exemple beaucoup d’ascendant sur ses hommes. S’est particulièrement distingué aux combats de juin et juillet 1916. Une blessure (Croix de guerre) » ;
2° M. Chatelain, garde principal de 2e classe, sous-lieutenant au 48e régiment d’infanterie, cité à l’ordre du régiment avec la mention  suivante :
« Officier très vigoureux et d’une grande bravoure. Est resté dans les tranchées de première ligne sous un bombardement extrêmement violent et y a été blessé » ;
3° M. Stattner, garde principal de 2e classe, adjudant au 2e régiment étranger, décoré de la Médaille militaire par arrêté du ministre de la guerre en date du 15 février 1917.
Cet ordre sera lu dans tous les détachements de la garde indigène à l’appel journalier et affiché, en français et en malgache, pendant un mois, dans tous les corps de garde en un lieu apparent.
Tananarive, le 18 juin 1917.
Le Gouverneur Général,
H. Garbit.

Journal officiel de Madagascar et dépendances

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

11 août 2017

Il y a 100 ans : Le vin d’honneur du 21 (4)

(Suite et fin.)
Répondant à M. Caucé, M. Garbit a d’abord remercié l’orateur pour les paroles si flatteuses qu’il vient de lui adresser, et remercie ensuite les assistants pour être venus si nombreux lui apporter le témoignage de leur sympathie par une si grandiose manifestation, preuve des liens d’amitié qui les unissent.
Il remercie encore les corps constitués pour la collaboration intelligente et dévouée qu’ils n’ont cessé de lui prêter. S’il a obtenu quelques succès, c’est à leur concours qu’il le doit, car pour donner satisfaction aux besoins du pays, il faut les connaître, et c’est par eux surtout qu’il les a connus.
En présence des témoignages de profonde sympathie qui lui sont prodigués, ce n’est pas sans émotion qu’il s’éloigne de Madagascar ; mais son devoir l’appelle ailleurs.
Bien qu’éloigné, il continuera à suivre avec le plus vif intérêt le développement de la colonie, dont il s’emploiera à défendre les intérêts auprès de la mère patrie, autant qu’il le pourra.
Au jour de la victoire, il se réjouira avec nous mais avec le regret de ne pouvoir se trouver au milieu de nous pour mieux la célébrer. Il espère toutefois qu’après la conclusion de la paix, il reviendra, avec plus d’autorité qu’aujourd’hui, mettre à exécution les projets de travaux utiles que le développement de la Colonie réclame.
Il formule des vœux de bonheur et de prospérité pour tous les assistants, fait des vœux pour le triomphe des alliés et de la France, lève son verre en leur honneur, et en l’honneur des colons de Tamatave, et termine en criant : Vivent les alliés, vive la France !
Les assistants, qui ont vigoureusement applaudi les principaux passages de ce discours, répondent par les cris : Vive la France ! Vive M. Garbit !

M. Garbit doit s’embarquer lundi sur le Sydney.
Le Tamatave lui souhaite un bon voyage et… un prompt retour. Il souhaite également que les hasards de la guerre ne lui soient pas défavorables.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.