21 août 2017

Il y a 100 ans : Le riz

On nous écrit :
À quel chiffre s’arrêtera la hausse du riz, car son prix va toujours en augmentant, et la taxe, car il y a, dit-on, une taxe, a toutes les peines du monde à le suivre dans cette voie ascendante. Du reste les accapareurs se moquent royalement de cette taxe qu’ils savent fort bien ne pas devoir leur être appliquée.
Ce n’est pas que le riz fasse défaut ; loin de là. Mais il manque à Tamatave.
Cependant, dans notre propre province, il déborde dans la région du lac Alaotra. Mais on a eu soin, au moyen de tarifs spéciaux, de le détourner sur Tananarive où il va remplir les entrepôts des accapareurs. Ceux-ci, en effet, possèdent dans leurs magasins des quantités considérables de paddy ; cette quantité si nos renseignements sont exacts – et ils proviennent de source absolument sérieuse – va jusqu’à deux mille tonnes chez l’un d’eux et – après entente entre eux – ils ont soin de n’en décortiquer que de petites quantités que le petit commerce se dispute. De cette façon, que je laisse à la conscience publique le soin de qualifier, les prix non seulement se maintiennent élevés, mais vont en augmentant tous les jours.
Je ne dis pas que ces entrepôts se trouvent dans la ville même de Tananarive ni même que les propriétaires en soient exclusivement des Hovas…
Cependant le riz est la base, à peu près unique, de l’alimentation des habitants de l’île entière. Les ouvriers indigènes n’en connaissent pas d’autre, et si tout aujourd’hui est hors de prix, la cause première principale en est dans la hausse exagérée du riz, qui a raréfié la main-d’œuvre et fait doubler le prix de celle qui reste.
Cependant, en France, en dehors des mesures spéciales prises actuellement contre les accapareurs en général, il y a, dans le Code Pénal, certains articles 419 et 420 que l’Administration compétente ferait bien de méditer et surtout d’appliquer. Il serait prudent, pour les accapareurs eux-mêmes, de s’en bien pénétrer afin de s’éviter le désagrément de se voir descendre un peu brutalement du piédestal sur lequel ils se sont placés.

Le Tamatave

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