29 avril 2019

Il y a 100 ans : Pêcheries coloniales (2)


(Suite et fin.)
Les lieux de pêche autour de Madagascar et dans les environs ne manquent pas, notre colonie doit naturellement en profiter et y trouver de nouvelles sources de prospérité et de richesse.
Or, dans les eaux de Madagascar, aucun travail méthodique avec les engins de pêche actuels n’a été fait. La température des parages visés présente la question des pêches dans des conditions très différentes comparativement aux industries analogues qui fonctionnent depuis longtemps dans les pays tempérés. Ici, le poisson, aussitôt sa capture, doit être transformé immédiatement sur place en matières utiles ou, tout au moins, subir rapidement une préparation qui le garantisse des atteintes de la décomposition.
L. Bony,
Capitaine au long cours.

À propos de lait

Nous recevons avec prière d’insérer la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
Le lait vendu en ville par les laitiers n’est soumis à aucun contrôle, et c’est toujours avec un sentiment d’appréhension que nous le donnons à nos enfants, et surtout aux enfants en bas âge.
La semaine dernière, du lait acheté en ville et donné à des enfants avec toute la propreté requise provoqua chez ces derniers des vomissements qui ne pouvaient provenir que du lait absorbé.
M. l’Administrateur-Maire devrait faire surveiller le lait vendu en ville et en faire faire l’analyse comme cela se pratique en France et dans tous les pays.
On se montre très sévère, ici, pour les bouchers, boulangers, marchands de poissons, etc., mais par contre les laitiers ne sont jamais inquiétés.
Nous demandons donc à M. l’Administrateur-Maire de faire surveiller le lait vendu en ville, il y va de la santé du public en général et de celle de nos enfants.
Un groupe de mères de famille.

Le Congrès à Tananarive

C’est aujourd’hui que se réunissent en Congrès un certain nombre de délégués des groupements organisés des provinces.
Pour Tamatave, M. Nativel représentera le Président du Comice agricole, empêché. La Commission Consultative sera représentée par M. P. Baron.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 82 titres parus à ce jour.

22 avril 2019

Il y a 100 ans : Pêcheries coloniales (1)


Les eaux entourant la Grande Île sont très poissonneuses et les bancs exploitables occupent de tous côtés une surface immense. Depuis le cap d’Ambre jusqu’au cap Saint-André, on trouve des fonds dont la surface exploitable est considérable. La limite extérieure des bancs s’écarte de la côte du nord au sud, en commençant par une dizaine de milles près du cap d’Ambre, pour atteindre une cinquantaine de milles sur le banc du Parcel sans solution de continuité. Une pareille surface dans nos pays serait une source de travail vite captée. À l’extrémité sud le banc de l’Étoile, au nord les environs des îles Nosy-Be, Nosy-Mitsiho présentent quelques fonds de pêche, et enfin un peu plus à l’ouest les bancs Gastor et Leven sont à portée d’exploitation.
D’autre part, en comparant les distances parcourues par nos pêcheurs d’Islande et de Terre-Neuve pour exercer leur industrie aux distances qu’auraient à parcourir les pêcheurs de Madagascar pour exploiter les grands bancs de Saya de Mala et Nazareth, l’avantage à coup sûr resterait à ces derniers comme distance et comme surface. Ces bancs, dont les limites sont à peine connues, sont vierges de toutes entreprises méthodiques. Le banc de Saya de Mala sur lequel on a pris à la ligne de gros poissons se trouve situé à l’est-nord-est de Diégo-Suarez, sa position est comprise entre les méridiens de 57° 40 et 60° 02 est, et les parallèles de 8° 14 à 11° 44 sud. Il a la forme d’un S dont la longueur est d’environ 310 milles sur une largeur variant de 10 à 30 milles ; la distance qui le sépare de Diégo-Suarez est environ 660 milles et sur la route, entre ces deux points, à environ 450 milles de Diégo-Suarez se trouve l’île d’Agaléga ou Galéga.
Plus au sud, à peu près à la même distance, on rencontre un autre banc de Terre-Neuve représenté par le banc de Nazareth. Ce dernier ne mesure pas moins de 200 milles de longueur sur une largeur de 26 à 75 milles. Il gît entre les méridiens de 57° à 59° 16 est, et les parallèles de 13° 39 à 16° 50 sud. Il est à portée de Sainte-Marie et de la baie d’Antongil.
(À suivre.)
L. Bony,
Capitaine au long cours.
Le Tamatave



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20 avril 2019

Il y a 100 ans : Révision du régime foncier (2)


(Suite et fin.)
Sans doute, les tribunaux se montrent aujourd’hui très prudents pour statuer dans des questions de cette nature, mais il n’en est pas moins vrai que le cas s’est présenté, et que cette épée de Damoclès est suspendue sur la tête du colon, qui peut voir, d’un coup, sa fortune disparaître, en même temps que le produit de ses sueurs et de son labeur de plusieurs années.
Devant cette iniquité que l’on peut qualifier de monstrueuse, que fait la Colonie, l’Alma Mater du colon ? Il est pénible de le dire, mais comme Pilate, elle s’en lave les mains.
Méditez les clauses de son article VI qu’elle insère tout au long dans le titre provisoire de propriété qu’elle vous impose, et qui est à prendre ou à laisser.
Art. VI. – L’autorisation d’occuper le terrain ci-dessus désigné est purement provisoire et est accordée sous la réserve expresse des droits quelconques pouvant appartenir à des tiers, dans le cas où par suite, soit d’une action en Justice, soit d’une décision du tribunal statuant sur la demande d’immatriculation, soit une sentence de tout autre tribunal, le preneur se verrait contraint d’abandonner tout ou partie de sa propriété, ce dernier n’aura aucun recours contre le domaine et ne pourra réclamer des dommages intérêts ; mais il lui sera concédé dans la même région un terrain d’une superficie égale à celle dont il aurait été dépossédé.
Voyez-vous bien le colon évincé, ruiné, de santé et d’argent, aller recommencer son via crucis sur un autre terrain, avec la même perspective d’en pouvoir être évincé, une fois mis en valeur.
Il suffirait de rapporter au premier bornage fait au moment de la demande de concession ce délai de trois mois accordé aux prétendants droits avant que le colon n’ait dépensé ni un centime de son argent ni une heure de sa sueur.
Peut-on imaginer une clause léonine plus odieuse, plus inique, plus anti-coloniale enfin.
Espérons que, dans la prochaine conférence, la législation sur la propriété foncière sera remaniée de façon à offrir toutes facilités et toutes garanties aux colons.
Le Tamatave



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19 avril 2019

Il y a 100 ans : Révision du régime foncier (1)


Le principe qui domine tout, c’est celui de la propriété foncière. Celle-ci est la base, la pierre angulaire de toute colonisation. Il serait oiseux d’en faire la démonstration.
Le programme des travaux de la conférence du 14 courant comprend entre autres questions : la révision du régime foncier et de celui des concessions à Madagascar.
Or la législation qui régit cette matière dans notre Colonie est ce qu’il y a de plus monstrueusement mauvais et ridicule.
La presse, de quelque opinion qu’elle fut, a été unanime à la flétrir de la façon la plus violente.
Justement ému des plaintes formulées au sujet de cette législation, M. Augagneur chargea M. Rousset de corriger les imperfections du décret du 16 juillet 1897 régissant la matière. Au lieu de cela, ce fonctionnaire rédigea un nouveau décret du 4 février 1911 de cent coudées plus défectueux que le précédent.
Ce fut un « tollé » général devant le bien-fondé duquel M. Picquié remit l’étude de cette si importante question à une Commission présidée par M. Gamon. Devant cette solution, la presse et les intéressés se sont tus, attendant, anxieux, la nouvelle législation. Il y a déjà cinq ou six ans de cela et rien n’a encore été fait à ce sujet.
Nous ne recommencerons point la critique qui en été faite à cette même place, tout le monde la connaît. Nous ne rappellerons qu’un seul point qu’il eût suffi de modifier dans le décret du 10 juillet 1897 pour rendre ce dernier acceptable :
Lorsque, au bout de deux, trois, quatre ans au plus, le colon a mis en valeur son terrain, – même acheté de la Colonie aux enchères publiques, – il doit en demander l’immatriculation et la délivrance du titre définitif.
Or, du jour où avis par affiches est donné au public de cette demande d’immatriculation, les prétendants droits, – qui sont toujours des indigènes – ont un délai de 3 mois pour revendiquer devant les tribunaux la propriété des dits terrains. Or, on connaît la moralité du Malgache et la valeur de son témoignage surtout lorsqu’il s’agit d’évincer un vazaha.
(À suivre.)
Le Tamatave



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18 avril 2019

Il y a 100 ans : Société de Géographie


Dans sa dernière réunion, la Société de Géographie a renouvelé son bureau : le prince Bonaparte, de l’Institut, a été élu président ; MM. Cordier, de l’Institut, et Renaud, directeur du service d’hydrographie au ministère de la Marine, vice-présidents, et M. Guillaume Grandidier, secrétaire général ; ce dernier en remplacement du regretté baron Hulot.
M. Guillaume Grandidier est docteur ès sciences et un colonial de longue date. On lui doit des explorations à Madagascar et dans l’Est africain. Son nom est attaché à l’œuvre magistrale que son père, l’éminent membre de l’Institut, et lui consacrèrent à Madagascar et qui, bientôt achevée, constituera un véritable monument scientifique. Au moment où la Société de Géographie, qui célébrera dans deux ans le centenaire de sa fondation, va orienter ses travaux vers la mise en valeur des colonies françaises et des terres lointaines que depuis un siècle elle a tant contribué à faire connaître, on ne pouvait faire un meilleur choix pour les fonctions de secrétaire général.
Journal des débats politiques et littéraires

Le voyage de M. Schrameck

Certaines personnes prêtent à M. le Gouverneur Général l’intention de s’embarquer sur le Cordillère afin d’aller contracter l’emprunt nécessaire aux grands travaux publics dont il a tracé le programme, et duquel la Colonie attend sa prospérité future.
Espérons qu’il aura l’approbation du Gouvernement et obtiendra la forte somme qui est indispensable pour faire sortir Madagascar de la léthargie actuelle.

Réception officielle

M. l’Administrateur Marcoz, Chef de la Province et Maire de Tamatave, a reçu ce matin officiellement : le Commandant d’Armes, la Commission Municipale, les Corps constitués, les membres du Tribunal, les avocats, les fonctionnaires de tous ordres, européens et indigènes.
Le Tamatave


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8 avril 2019

Il y a 100 ans : Chambre consultative de Majunga


Vente des biens allemands. — M. Barriquand expose la question telle qu’elle a déjà été traitée dans diverses réunions précédentes et demande au Gouverneur Général d’en hâter la solution.
MM. Blanchard et Vuillerme font part des craintes qu’a le commerce dans le maintien d’une situation anormale, du fait que la plupart des maisons indiennes travaillent encore sur le crédit allemand.
La discussion porte ensuite sur la question des réquisitions et des bénéfices illicites.
Le Gouverneur Général assure à l’Assemblée que les marchandises allemandes, lorsqu’elles seront vendues, le seront avec des garanties telles que le commerce de la place n’aura à craindre et à supporter aucun effet de concurrence.
Le Gouverneur Général expose le devoir du Gouvernement à mettre à la portée de tous les deux matières : riz et tissus. Le riz a déjà été réquisitionné pour empêcher un désastre par suite de la spéculation, il en sera de même pour les tissus aussi nécessaires que le riz, si les prix pratiqués continuaient à aller en progressant.
Le Gouverneur Général fait part de sa résolution à arrêter d’une façon énergique les tendances exagérées à la spéculation et à frapper avec toute la rigueur des lois ceux qui abuseraient d’une situation tout exceptionnelle, allant jusqu’à exploiter des sinistres pour retirer des bénéfices disproportionnés sur des marchandises qu’ils possédaient depuis longtemps. En résumé, la question de la réalisation des biens allemands dépend du Parquet Général. Le chef de la Colonie estime que la meilleure solution de la question serait dans ce que ce soit l’Administration elle-même qui en fasse l’acquisition pour les mettre à la portée de tous aux prix les plus bas,
Statut indien. – M. Barriquand expose à nouveau qu’il existe ici une question indienne, plus que partout ailleurs, et demande à ce qu’il soit étudié un statut indien. Après discussion, M. le Gouverneur Général pense que ce projet est délicat à résoudre, et qu’on ne supprimerait quelques difficultés que pour en faire surgir de nouvelles plus importantes.
Le Tamatave



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4 avril 2019

Il y a 100 ans : Le cuivre à Madagascar


Les recherches d’or puis de graphite qui ont successivement accaparé la main-d’œuvre minière ont naturellement fait négliger les recherches d’une substance minérale, le cuivre, dont on peut dire, semble-t-il, qu’elle sera un jour l’une des principales richesses de notre grande colonie. Bien que quelques concessions aient été données, notamment dans la région d’Ambatofangehana, à l’ouest d’Ambositra, aucune exportation de quelque importance de minerais de cuivre n’a été faite jusqu’aujourd’hui.
Vers 1911, on signalait de nombreux affleurements cuprifères dans l’Ambongo et le Bouéni. La couche minéralisée contenait toujours au moins 11 % de cuivre avec une teneur en argent de 150 grammes par tonne.
Cette région, placée entre l’Ankarafansika et l’Andranomavo, occuperait une surface d’un million d’hectares. Cependant, les minerais de cuivre y seraient assez disséminés et c’est cela, sans conteste, qui a été jusqu’à présent l’obstacle à une exploitation régulière. On doit, toutefois, admettre que sur une telle étendue affectée aux prospections, on arrivera à découvrir des gisements dont la situation et la richesse permettront la création d’exploitations continues.
En réalité, le cuivre se trouve dans toutes les régions de l’île : à Vohemar, à Majunga, non loin de l’Ikopa, dans la région de Tuléar.
Le gisement de cuivre d’Ambatofangehana, indiqué ci-dessus, a été mis en exploitation à la fin de 1916 et a fourni plusieurs milliers de tonnes d’un minerai à 12 % de cuivre. De petits fours qui donnent 10 tonnes de mattes à 70 % de cuivre par mois ont été installés aux abords de la mine.
Dans la région de Vohemar, les recherches ont été interrompues par la guerre. Dans cette région, le minerai est très riche. Certains échantillons de sulfure de cuivre ont donné jusqu’à 45 %.

Taxes locatives

Une Commission, composée de MM. Lutton, administrateur, Maury, agent-voyer, Dupré, propriétaire, Niveau, entrepreneur, visite en ce moment les immeubles de la ville, en estime sur place la valeur locative, afin d’en établir les taxes qui seront prochainement perçues.
Le Tamatave


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3 avril 2019

Il y a 100 ans : Les cuirs de Madagascar (2)


(Suite et fin.)
Ainsi, un de nos compatriotes de là-bas, de passage à Paris, nous assurait qu’il aurait été préférable de traiter de gré à gré avec les exportateurs et à des prix suffisants pour l’indigène qui, aujourd’hui, doit compter ; la guerre a été sa grande éducatrice.
Des tractations raisonnables eussent incité le Malgache à développer sa production et à rechercher une bonne préparation. L’intendance supportait ipso facto des dépenses moindres (ici : intendance signifie : contribuable) que celles des achats de cuirs à l’étranger. Oui, mais alors, vous me rétorquerez que la mission Desmarets n’avait plus sa raison d’être.
Ma foi, nous n’aurions pas osé avancer une chose pareille, et il nous est agréable que vous l’ayez dite vous-même.
En même temps que l’Administration ménageait nos deniers, on n’aurait pas vu tant de cuirs pourrir dans les entrepôts.
Après ça, vous me direz qu’on a bien vu le blé pourrir par montagnes dans les ports d’Algérie. Mon Dieu oui, et même dans les ports de la métropole.
Heureusement que la guerre est finie !
G. B.

Un mouvement administratif à Madagascar

On dit qu’un mouvement administratif était en préparation depuis un certain temps déjà au gouvernement général de la Grande Île lors du départ du courrier.
On prêterait à M. Schrameck l’intention de débarrasser la colonie de « notables non-valeurs » et les bureaux du gouvernement général lui-même de braves gens depuis longtemps fatigués, mais qui n’envisagent qu’avec répugnance l’idée d’être mis à la retraite.
Le Courrier colonial

Les cotonnades

On dit que des nouvelles reçues ces jours derniers ont annoncé une baisse de 75 % sur les tissus de coton anglais. De grosses commandes auraient été passées par des maisons créoles de la Place de St-Denis.

La chaleur à Tamatave

La pluie qui est tombée dans la nuit de lundi dernier a sensiblement rafraîchi la température. Malgré cela, il y avait hier soir 33° dans le local des colis postaux. Ce qu’il y a de plus pénible dans ce local, c’est le manque d’air. Aussi le public est-il toujours pressé d’en sortir et accuse les employés lorsqu’il y a encombrement des clients.
Le Tamatave


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2 avril 2019

Il y a 100 ans : Les cuirs de Madagascar (1)


On sait que, vu la nécessité de protéger le cheptel métropolitain, si fort décimé par les… erreurs de l’Intendance, l’Administration française avait décidé des achats importants de cuirs hors de France, et prévu un crédit de 56 millions de francs environ.
Un de nos lecteurs nous écrit que « hors de France » ne sous-entendait pas « hors des colonies ». Et ce lecteur ajoute même :
« Nous avons dans nos colonies la possibilité de trouver la presque totalité des cuirs qui nous sont nécessaires. Madagascar seule pourrait en fournir des quantités considérables ainsi que j’en ai vu la preuve sous forme d’un tableau à la Chambre de commerce :
« La Grande Île a exporté, en 1911, 638 000 peaux, soit un poids de 6 388 210 kg ; en 1913, 735 000 peaux d’un poids total de 7 406 616 kg ; en 1913, 800 000 peaux pour 8 032 698 kg ; en 1914, 552 000 peaux, d’un total de 5 525 932 kg ; et en 1915, 736 000 peaux d’un poids total de 7 863 889 kg ; soit une moyenne annuelle de 696 000 peaux… »
Notre correspondant occasionnel paraît bien renseigné, mais ne prouve rien hélas ! et les lecteurs du Courrier Colonial savent pourquoi. Mais continuons :
« La moyenne d’exportation des cuirs de Madagascar représente environ 700 000 peaux. Si nous ajoutons les cuirs de l’Afrique du Nord, du Maroc et de l’A. O. F., on ne peut nier l’importance de l’appoint que nos colonies peuvent fournir à l’industrie du cuir. »
Mais, cher lecteur, nous n’avons jamais dit autre chose et vous prêchez des convertis. Toutefois, permettez-nous d’ajouter à votre plaidoyer qu’il serait bon que l’Intendance modifiât ses méthodes. Pour Madagascar, où nous sommes très exactement renseignés, voici ce qui s’est passé, et M. Desmarets aura le bon goût de ne pas nous contredire.
La Commission des cuirs opérant dans la Grande Île n’a voulu payer que des prix très inférieurs aux cours commerciaux pratiqués au moment de la réquisition, et même de 30 % au-dessous des prix d’avant-guerre. C’est presque de l’Histoire ; c’est officiel, et sur ce chapitre, nous ne craignons pas d’être démentis.
(À suivre.)
G. B.
Le Courrier colonial



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