30 août 2017

Il y a 100 ans : La déforestation dans la Grande Île

Aujourd’hui que l’Europe souffre d’une véritable « famine de bois », les peuples coloniaux pouvaient se consoler en escomptant, devant que le reboisement fut un fait accompli, se ravitailler dans les forêts de leurs possessions d’outre-mer.
Il leur faut déchanter.
C’est ainsi que les belles forêts de la crête centrale de Madagascar n’existent pour ainsi dire plus ; celles de Tsinjoarivo que le voisinage du Rova a conservées ne sont plus que des bois vermoulus qui font, néanmoins, un joli décor aux chutes pittoresques de l’Onivé ; c’est à l’est seulement qu’on peut encore espérer rencontrer des forêts dignes de ce nom ; et pourtant si les Européens n’y ont pas mis la hache, les chercheurs de miel y ont commis maints dégâts.
Dans cette région fort accidentée, c’est une suite de sommets atteignant jusqu’à 1 200 et 1 400 mètres d’altitude, sur une orientation générale nord-sud ; la grande faille de Mangoro en est le plissement le plus important.
Le voyageur a le droit d’espérer rencontrer là des forêts vierges abritant de nombreuses chutes d’eau, mais si ces dernières ruissellent toujours, les arbres sont couchés sur le sol où ils pourrissent au milieu des clairières ainsi créées ; ce sont naturellement de beaux individus, des arbres géants ; les chasseurs de miel les ont abattus uniquement pour cueillir le maigre essaim que les abeilles avaient établi à 30 mètres au-dessus du sol, mettant ainsi bas une riche réserve forestière qui aurait certes pu concourir à enrayer notre disette de bois continental.
Il en est ainsi un peu partout et les colons qui ne cherchent pas un profit immédiat mais songent à l’avenir et à ses conséquences sont navrés de cette insouciance et désireraient fort que l’Administration de la Grande Île s’inquiétât un peu plus de la conservation des bois de la colonie.
Le Courrier colonial

Le riz, encore le riz, toujours le riz

Le prix de cette denrée monte sans s’arrêter, à mesure qu’elle se fait plus rare.
Les corps constitués de l’île entière et la presse sans exception poussent à l’unisson le même cri d’alarme.
Sus aux accapareurs s’il y en a, qu’ils soient européens ou indigènes.

Le Tamatave

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