Un abonné de la région nous écrit :
Mon cher Directeur,
Il faut croire qu’elle
est bien près de se clore, définitivement, l’ère, autrefois néfaste, à tant de
titres, des perpétuels conflits entre l’élément « Colon », malheureux, aigri et défiant, et l’élément « Administration », si largement imbu
jadis de cette conviction, sincère ou non, de la possibilité de coloniser, donc
d’administrer, en dehors du colon, et même contre lui. Cette fâcheuse hérésie
est en train de disparaître, – à ce point qu’il n’en restera plus, pour l’un et
pour l’autre, que le souvenir pénible, mais salutaire, – car, tellement infime
est aujourd’hui, de part et d’autre, le petit lot des rétrogrades des deux camps,
que mieux vaut n’en plus parler.
Il convient de rendre
encore grâce à notre éminent Gouverneur Général de cet autre bienfaisant
résultat de sa haute administration si prévoyante et loyale. Ainsi que l’on dit
familièrement des peuples, à propos du gouvernement qu’ils méritent, les
gouverneurs coloniaux ont toujours, eux aussi, et les fonctionnaires et les
colons qu’ils méritent. C’est là une vérité d’observation facile, et presque
axiomatique. La constater, à propos de M. Garbit, c’est lui rendre un très
juste hommage. C’est grâce à ses conseils et, notamment, au haut exemple
personnel qu’il sut si bien nous donner, à tous, que se réalise chaque jour, un
peu plus, cette entente désirable, sans laquelle l’œuvre coloniale, en tout
cas, l’essor économique, à Madagascar, ne sera jamais qu’utopie.
Ces réflexions sont
venues tout naturellement à ceux d’entre nous ayant eu la bonne fortune
d’approcher, ces jours derniers, dans les bureaux du district, ou ailleurs, le
distingué chef de notre Province, de qui la simplicité charmante, et toujours
de bon aloi, a laissé, dans l’esprit de la population européenne, autant
qu’indigène, la plus heureuse impression.
Nous ne retracerons pas,
à votre intention, le portrait moral, fait souventes fois dans la presse
locale, de cet excellent fonctionnaire. Il est, pour cela, trop connu et
populaire à Tamatave.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 34 titres parus à ce jour, bientôt 38.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire