Je l’avais prévu, notre
police locale a sévi. Les malheureux pousses non éclairés, égarés le soir dans
les rues solitaires, ont été priés de respecter l’arrêté de
M. l’Administrateur-Maire et les propriétaires se sont vus infliger un
procès-verbal qui leur coûtera plus cher qu’une bougie de 2 sous. Cela est
parfait. Maintenant que l’arrêté est appliqué de nuit, il serait peut-être
utile de l’appliquer de jour. Mais voilà, une lanterne non éclairée c’est
palpable, je dirai même visible parce qu’on ne voit rien ; mais distinguer
de jour si les termes de l’arrêté sont respectés à la lettre par mes nombreux
collègues qui sillonnent les rues ou par les animaux de la famille des équidés
qui appuient obstinément sur leur gauche, c’est chose autrement difficile.
Enfin nous verrons, ayons
confiance en notre police qui est capable de s’en tirer à son honneur.
Maintenant, sous toutes
réserves, quoique je tienne la chose d’une personne digne de foi, je vais vous
conter comment nos bons agents opèrent pour infliger aux Tamataviens un procès
de lanterne. C’est simple, le pousse est mis en fourrière, la carte du
conducteur confisquée. C’est à mon avis une plaisanterie de mauvais goût, car
si réellement cela s’est passé en ville, il n’y a pas de raisons pour que cela
ne se passe pas à Tanio un jour ou l’autre et je ne vois pas bien une de nos
élégantes faire le trajet retour de Tanio à pied sous prétexte que son pousse
n’était pas éclairé et que notre police, en voulant appliquer un arrêté à la
lettre, l’applique tout simplement à la diable.
Sarah B.
Pour les orphelins
À la demande de
l’Association nationale de l’Orphelinat des Armées et sous les auspices de
M. le Ministre des Colonies, M. le Gouverneur Général a décidé
d’organiser les 2 et 3 octobre une journée au profit de cette œuvre
patriotique et humanitaire.
C’est certainement de
grand cœur que tous, nous nous ferons un devoir de contribuer à venir en aide
aux enfants de ceux qui chaque jour donnent si généreusement leur sang pour la
défense sacrée de la Patrie.
Que ces orphelins de
héros souvent demeurés obscurs, pour que la France vive, soient nos enfants à
tous.
La Dépêche malgache
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 34 titres parus à ce jour, bientôt 38.
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