Il n’est véritablement
pas nécessaire de démontrer ici la valeur incontestable des troupes noires qui,
dans le Nord, à Charleroi et sous Arras ; dans la Marne : à Meaux, à
Varreddes, à Étrépilly, à Chambry, se sont montrées au-dessus de tous éloges
pour leur bravoure, leur mépris de la mort et leur héroïsme.
On envisage la
possibilité d’utiliser dans une proportion plus large les admirables
contingents de nos colonies.
Une étude faite sur place
sur les ressources utilisables en cas de mobilisation a établi, d’après les
témoignages écrits des administrateurs de l’Afrique occidentale, la possibilité
d’y lever, en quelques semaines, environ 300 000 hommes, chiffre qui
n’a rien d’exagéré sur une population de 13 à 14 millions d’habitants.
Madagascar n’a que
3 millions d’habitants irrégulièrement groupés, mais la population de la
grande île est habituée au service militaire obligatoire et on trouverait
facilement parmi elle 60 000 hommes.
Réunion, Guyane et
Antilles peuvent fournir 40 000 hommes.
Voici du reste un relevé
des populations de nos colonies et du contingent annuel qu’on pourrait prélever
en le fixant à 2 % :
Algérie-Tunisie,
7 millions, soit 140 000 hommes :
Afrique occidentale
française, 13 millions, soit 260 000 hommes ;
Indo-Chine,
14 millions, soit 280 000 hommes ;
Madagascar,
3 millions, soit 60 000 hommes.
En prélevant également un
contingent de 1 % sur les neuf millions de population que forment réunis
le Maroc et l’Afrique équatoriale française, nous arrivons à constituer une
armée composée de 830 000 hommes solides, courageux, excellents
tireurs qui, aux premiers jours du printemps prochain, nous sera d’une immense
utilité.
On a reproché aux troupes
noires de mal s’acclimater en France et de craindre par trop la température
parfois rigoureuse de notre pays. La nouvelle armée noire pourrait être
préparée et entraînée jusqu’au mois de mars en Algérie. Elle trouvera là,
pendant l’hiver, un climat qui lui conviendra parfaitement.
(À suivre.)
La Lanterne
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