Pour répondre à l’article
du journal Le Tamatave du 1er septembre
sur le port, nous tenons à faire savoir que nous ne descendons ni de la lune ni
d’ailleurs et que nous n’avons pas dormi comme la Belle si connue, lorsqu’on a
discuté les projets du port sur la côte Est.
Il nous est bien libre de
présenter des observations qui n’enlèvent nullement le talent de MM. les
ingénieurs Bourgougnan et Bidel, si distingués soient-ils.
En somme, un ingénieur
présente un amas de connaissances diverses, particulièrement scientifiques,
connaissances qui elles-mêmes sont fondées sur l’expérience, la théorie et la
pratique.
Mais il y a des choses
qui peuvent échapper et il est impossible à un homme, si fort qu’il soit dans
sa partie, de tout savoir. Il y a toujours une place pour l’inconnu, l’imprévu.
Le confrère du Tamatave se contente d’encenser
MM. Bourgougnan et Bidel, en voulant faire passer notre vieux loup de mer
pour un imbécile. Qu’il nous sorte des arguments techniques nous expliquant que
nous avons tort, que le projet actuellement adopté est le meilleur et sûr de
donner entière satisfaction.
Si le rédacteur du Tamatave ne peut faire cette
démonstration, qu’il se taise.
Il est exact qu’il a été
fait une enquête de commodo et d’incommodo, pro
forma, il y a environ deux ans, mais a-t-on seulement tenu compte des
quelques observations faites par les habitants de Tamatave ? Ne leur
faisait-on pas plutôt ressortir que, s’ils se montraient hostiles au plan qui
leur était soumis, le projet d’un port à Tamatave pourrait être définitivement
abandonné ?
Qu’importe, leur
disait-on, que ce port donne satisfaction ou non ! on aura dépensé des
millions et les Tamataviens en profiteront plus ou moins.
Ce plan primitif soumis
au ministère n’a pas été agréé dans son ensemble et, en août 1914, il y a
plus d’un an, le Ministre des Colonies nous envoyait M. Bidel, ingénieur,
chargé spécialement de l’étude du port.
Nous avons ouï dire que,
depuis, ce plan avait subi de notables retouches, mais le public en a-t-il
jamais eu connaissance, et a-t-il été appelé à donner son avis ?
Enfin, nous ne souhaitons
qu’une chose, c’est que notre vieux loup de mer ait tort et que le port de
Tamatave, tel qu’il va être fait, soit l’un des plus sûrs de l’Océan Indien.
La Dépêche malgache
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