22 mars 2017

Il y a 100 ans : Les pavés de l’ours (3)

(Suite.)
Quelque loyauté qu’ait apportée M. Garbit à fournir les explications les plus véridiques, il en est forcément resté une mauvaise impression, car la maxime de Basile est – et sera – éternellement vraie : « Mentez ! il en restera toujours quelque chose ! »
Naturellement, les collaborateurs de M. Garbit ont pris leur part de cette pénible impression.
Mais le plus… désopilant dans cette pitoyable histoire, c’est que les auteurs de cette néfaste campagne se proclament les amis les plus anciens et les plus sincères de notre Gouverneur Général, et que lui-même les traite comme tels. Que serait-ce donc s’ils n’étaient pas des amis aussi dévoués ?…
Mais M. Garbit et ses collaborateurs ne sont pas les seuls à en souffrir, la colonie entière en est la victime, comme nous l’expliquerons plus loin.
Voilà donc le pavé de l’ours, et quel pavé !!!…
Et d’un, car il y en a nombre d’autres… toute une série…
L’affaire des « Sakelika » épuisée, usée jusqu’à la corde, et ne produisant plus sur les lecteurs que des sursauts d’ennui, pour les émouvoir, il a fallu chercher autre chose, mais quoi trouver qui fût sensationnel ?
Heureusement que la Camarilla s’est vue providentiellement renforcée par deux héros, dont l’un venant du front, dans l’enfer duquel il avait juré ses grands dieux qu’on ne le reverrait plus, et de ce concours est née l’affaire des embusqués, qui pendant de longs mois a pu amuser ses auteurs, mais faisait hausser les épaules aux lecteurs. Des embusqués ? Suivant eux, la Colonie en était saturée ; il n’y avait même que de cela. Ces embusqués n’étaient que des misérables, et plus misérables encore étaient les personnages qui les protégeaient. L’accusation était explicite. Où et qui étaient ces embusqués ? C’est ce que la Camarilla n’a jamais pu dire ; mais le gouvernement de la colonie n’est pas si compliqué qu’on ait pu s’égarer sur leurs misérables protecteurs. En dernier lieu et surtout, ce misérable n’était autre que le Gouverneur Général lui-même.

 (À suivre.)
Le Tamatave

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