Nous avons reçu de M. Modrin, l’honorable
commerçant et industriel bien connu de Tananarive, la lettre ci-après, écrite
tant en son nom qu’au nom des commerçants et sociétés qui en sont les signataires.
Nous nous faisons naturellement un devoir de la publier, estimant que le
principal rôle d’un journal est d’être une tribune libre permettant la
manifestation impartiale de la discussion et de la réplique. Cette lettre est
d’ailleurs rédigée en termes trop courtois pour que nous ne la publiions pas
sans retard.
Tananarive, le 16 juillet 1917.
Monsieur le Rédacteur
Le Tamatave
Dans un article intitulé Le riz qui a paru dans votre journal du
11 juillet dernier, un de vos correspondants formule des critiques très
vives contre certains commerçants ou industriels en riz, qu’il accuse
d’accaparement.
Émus par cette
accusation, qui tend à jeter le discrédit sur tous les négociants en riz, Nous
soussignés, propriétaires de rizeries dans la région de Tananarive, déclarons
en ce qui nous concerne,
Que nous n’avons aucun
stock en riz ou paddy.
Que nous nous bornons à
travailler, au jour le jour, le paddy que nous nous procurons et à le livrer
ensuite au commerce.
Nous vous serions très
obligés, Monsieur le Rédacteur, d’insérer notre déclaration dans votre prochain
numéro, et comptant sur votre obligeance, nous vous prions d’agréer, avec nos
remerciements anticipés, l’assurance de notre considération distinguée.
Suivent les
signatures :
La Mauricienne Limited, Eug. Bochard et Cie,
G. Modrin, Eug. Micoin et Cie.
Ayant communiqué la réponse ci-dessus à l’auteur
de l’article qui l’a motivée, celui-ci nous a répondu :
- Qu’il n’avait eu
nullement l’intention de viser aucun commerçant en particulier et notamment ceux
désignés ci-dessus.
- Que
l’administration ayant dû faire établir, il y a peu de temps, l’inventaire du
riz existant tant chez les producteurs que chez les intermédiaires, la quantité
recensée a dû lui paraître suffisante pour atteindre la prochaine récolte
puisque, dit-on, on vient d’autoriser l’exportation par le Caucase de 500 tonnes de cette denrée ; il se demande ce
qu’est devenu le riz recensé puisque Tamatave et toute la région en sont
absolument dépourvus.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire