20 avril 2016

Il y a 100 ans : Les Affaires (3)

(Suite et fin.)
De là les ordres d’arrestation immédiats et simultanés tant à Tananarive qu’à Fianarantsoa et dans divers autres centres et la divulgation qui s’en suivit de cette affaire qui ne fut d’ailleurs apprise du public, avec une immense stupéfaction, que plusieurs jours après les arrestations dont la plupart, opérées discrètement, passèrent inaperçues.
Conçue sans statuts, cette Société dénommée : Vy vato sakelika (association forte et dure comme pierre et fer) qui avait un foyer initial au chef-lieu même de la Colonie, recrutait plus particulièrement ses adeptes parmi les individualités propres, de par leur situation personnelle, à rendre des services effectifs. Elles étaient reçues selon des cérémonies rituelles rappelant quelque peu celle de l’ancien Fatidra local.
Destinée à préparer le cœur et l’esprit des indigènes dans une seule et même idée d’indépendance et de rétablissement d’un nouveau Gouvernement malgache, cette société secrète dont l’appellation se traduisait par les lettres symboliques : V. V. S. était divisée en sections composées de moins de 20 membres et dirigées par un chef ou plutôt trésorier, chargé pour les besoins financiers futurs de recueillir 1 % des revenus, des émoluments ou des salaires de chaque membre.
L’initiation ou consécration pouvait s’effectuer en vue du développement intensif de l’association, en présence seulement de quelques membres ou même d’un seul sans que la présence d’un dignitaire à cette cérémonie fût essentielle.
Des sept serments à caractère tendancieux que prononçait l’adepte et de la prière qui s’en suivait, il se dégage nettement que celui-ci s’engageait sans réserves à poursuivre le soulèvement contre l’oppresseur, en l’espèce la France.
Se reconnaissant à des signes distinctifs, pénétrés de leur mission, les premiers membres de la « V. V. S. » ne tardèrent pas à développer, soit dans des réunions, soit par des kabary appropriés, où renaissait l’amour de la patrie, l’extension de cette société et à lui créer des ramifications qui au cours de ces derniers mois s’étendirent dans presque tous les grands centres de la Colonie.
C’est au moment où la France traverse une période difficile que la Justice est appelée à examiner la participation à ces événements de chacun des 41 indigènes déférés devant la Juridiction de céans.

Le Tamatave

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