11 avril 2016

Il y a 100 ans : Manœuvres boches anti-françaises (2)

(Suite et fin.)
En étouffant l’affaire, le gouverneur se fût certainement rendu impopulaire.
Au contraire, M. Garbit exposa la situation aux délégués des corps constitués ; dans les provinces de l’intérieur, ce fut aux chefs de province que cette mission fut confiée.
Dès la première heure, il donna des ordres formels pour la recherche et la poursuite des gens suspects à des titres divers, avant même que personne dans le public n’ait connu leurs coupables menées.
Les débats auront la plus large publicité.
Le gouverneur a donné jusqu’ici trop de preuves de son attachement aux colons, de sa volonté de maintenir, de faire progresser l’activité économique du pays pour le plus grand profit de tous, pour que nous ayons le droit de douter de son action.
Ceci ne nous empêchera point, après l’affaire, d’énumérer ici les vœux que formulent les colons désireux de voir redresser la politique indigène jusqu’ici suivie, sachant eux-mêmes s’inspirer de la situation nouvelle.
Mais nous voulons croire que le Gouvernement, qui a su faire montre d’énergie contre les perturbateurs, continuera en faisant rechercher l’auteur du factum qui n’a pu que soulever l’indignation de nos confrères mauriciens après qu’ils furent exactement renseignés.
Jeter, par des récits absolument mensongers, le discrédit sur un pays français dans les circonstances actuelles constitue, en effet, une véritable trahison.

Les Affaires

Ainsi que c’était annoncé, les débats ont commencé lundi. – Les premières audiences ont été occupées par la lecture de l’acte d’accusation et les interrogatoires d’identité.
Pas d’incidents.

Les caimans

Les pluies torrentielles de ces jours derniers ont fait déborder tous les cours d’eau et rempli tous les marigots des environs.
Les caïmans, qu’une longue sécheresse avant cantonnés dans leurs mares fangeuses, en ont profité pour venir faire une balade aux environs de Tamatave, et tâcher de cette façon de varier leur menu. C’est ainsi que la présence de quelques-unes de ces intéressantes et gracieuses bestioles a été constatée dans les petits cours d’eau entre Manangareza et le chemin de Farafata, administrativement nommé route Melville.
Avis aux voisins et aux amateurs de chasse.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 48 titres parus à ce jour.

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