8 novembre 2016

Il y a 100 ans : Séance des corps constitués au Gouvernement Général (2)

(Suite.)
Le port. – Traitant une question d’eau salée, celle du port est venue naturellement sur le tapis.
Sans ambages, M. le Gouverneur Général déclare que, selon lui, non seulement la construction du port est différée jusqu’à la fin de la guerre, mais encore qu’après cette date, il s’écoulera de longues années avant qu’on ne puisse songer à l’entreprendre.
En effet, ou ces travaux seront faits aux frais de la Colonie, en prélevant sur ces réserves, ou bien ils le seront sur un emprunt.
Dans le premier cas, il paraît peu équitable de faire supporter à la colonie entière les frais d’une entreprise qui ne profitera qu’à une région, alors que la somme ainsi employée pourrait servir à d’autres travaux tout aussi urgents et tout aussi utiles.
D’un autre côté, si une route ou une voie ferrée peut se faire par fraction chaque année, il n’en est pas de même pour un port qui doit être construit tout d’une pièce sans arrêt.
Il faut donc envisager que ces travaux ne pourront être pratiquement faits que sur un emprunt.
Or, la guerre terminée, non seulement les capitaux pouvant venir en colonie seront très rares, mais ils seront surtout horriblement chers. Il ne faut donc pas espérer pouvoir s’en procurer à des conditions raisonnables avant cinq ou six ans, et encore…
On peut conclure de tout cela que la construction du port de Tamatave est renvoyée aux calendes grecques.
(Pauvre port de Tamatave, cependant si nécessaire.)
Ne pouvant mieux faire et comme pis-aller, M. le Gouverneur Général songerait à construire un bassin-abri pour le batelage… en attendant mieux… Les études pour ce bassin vont être terminées, si elles ne le sont déjà.
 Route de Melville. – Cette route est sur le point d’être terminée, et pourra être livrée à la circulation dès que les ponts que l’on est en train de construire seront terminés.
Quelques membres exposent qu’il y aurait convenance à prolonger cette route de cinq à six kilomètres jusqu’à l’embouchure du Fanandrana. Là, un bac permettrait de traverser l’Ivondro, et la route pourrait remonter la vallée du Fanandrana pour parer aux difficultés que présente à la navigation cette rivière coupée par de nombreux rapides.
(À suivre.)

Le Tamatave

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