28 avril 2017

Il y a 100 ans : Vagabondage et recrutement

On nous écrit :
Vous reste-t-il des ouvriers sur votre chantier ? À moi presque pas. Alléchés par les 200 fr. de prime qu’on leur donne, nos meilleurs ouvriers ont été se faire inscrire au bureau de recrutement. Je me suis bien laissé dire que deux d’entre eux, avec quelques autres camarades, se sont empressés de jouer « la fille de l’air », aussitôt les 200 fr. empochés, mais ils se sont bien gardé de revenir sur mon chantier, où ils auraient pu être pincés.
Pendant ce temps, nous voyons dans nos villages des groupes de jeunes gens bien bâtis, « costauds », drapés dans leurs lambas, se promener du matin au soir, ou plutôt du soir au matin, sans qu’on leur connaisse aucun moyen d’existence.
Vous leur demandez s’ils ne consentiraient pas à venir travailler chez vous pour remplacer les absents. Ils vous répondent dédaigneusement que eux ne connaissent pas travailler. Les petits larcins de manioc, patates, canne à sucre, bananes, etc., dont les propriétés voisines sont abondamment pourvues, leur permettent de vivre sans rien faire. Ils sont donc une charge pour la société, ou mieux un danger pour elle.
Les agents chargés de racoler des volontaires ne pourraient-ils conduire au bureau de recrutement ces gaillards-là qui, une fois encadrés militairement, seraient aptes à rendre autant de services que les autres ? Pourquoi, à leur égard, userait-on de ménagements qu’on ne garde pas pour les citoyens français qui, eux, sont envoyés à la caserne qu’ils le veuillent ou non. C’est là une question de salubrité ou de moralité qui devrait attirer l’attention de nos gouvernants. Le service obligatoire pour tous les vagabonds et gens sans travail.
Qu’on y réfléchisse. La vie économique de Madagascar en dépend.
Le Tamatave

Les cuirs de Madagascar

Le mécontentement des colons malgaches persiste à l’égard de la commission de réquisition dont les maladresses ont été déjà plusieurs fois signalées à nos lecteurs.
La presse locale se fait le porte-parole des colons et la Tribune de Madagascar ne craint pas de dire que parmi les cuirs réquisitionnés et arrivés en France, il s’en trouve dans les magasins du Havre, qui ont été refusés par l’Administration et attendent qu’on leur fasse un sort.

Le Courrier colonial

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 62 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire