16 juin 2017

Il y a 100 ans : L’avenir de Madagascar (5)

(Suite.)
Les malvacées, auxquelles appartient le pam-pam, ou Urena lobata que le service de colonisation est parvenu à domestiquer.
Les bananiers, surtout sauvages, ou chanvre de Manille, les ananas, les bambous, si nombreux dans ce pays, les débris de canne à sucre, les ravenales dont la richesse de la fibre a déjà fait l’objet d’expériences concluantes, les lianes de toutes sortes qui inondent les forêts, les lougousso qui empoisonnent les champs, tous les focoïdes, etc., etc.
Beaucoup de ces plantes donnent de la soie végétale de grande valeur, et toutes donnent de la pâte à papier, autrement facile à obtenir que celle que l’on obtient des forêts. De plus, toutes ces plantes se reproduisent dans l’année même, quand ce n’est pas tous les six mois, tandis qu’un arbre demande de 40 à 50 ans avant que d’être en état d’être coupé à nouveau.
La seconde cause de la crise du papier réside dans la rareté de la houille. Ce n’est pas que nos mines et celles de l’Angleterre qui nous fournissent ce combustible, ne continuent à donner, même plus qu’en temps ordinaire. Mais le charbon ou houille noire est indispensable aux besoins de la guerre qui, à l’heure actuelle, prime tout.
Ici encore, M. Achile Bergès, dans son rapport, nous fait connaître que Madagascar possède une richesse jusqu’ici presque complètement délaissée.
C’est la houille blanche, qui se trouve partout sous la main, elle aussi en quantité inépuisable. De sorte que notre colonie pourrait fournir à la mère-patrie, et même à l’Angleterre, des fibres et de la pâte à papier nécessaires à leurs industries, et détourner à son profit ces centaines de millions, dont elles paient le tribut aux pays étrangers.
Tout cela serait fort beau si la législation en vigueur à Madagascar sur l’utilisation de la force motrice hydraulique ne venait jeter le holà ! C’est ce que nous allons démontrer.
Nous avons dit que la richesse de Madagascar en houille blanche était incalculable. Mais que dire de la législation qui en régit l’utilisation ?
 (À suivre.)

Le Tamatave

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