7 novembre 2017

Il y a 100 ans : L’inconvénient des mesures trop radicales

Les Français de la Grande Île continuent à se plaindre de la rareté de la monnaie. À ce sujet, un de nos correspondants nous écrit :
« Oui, les piastres se raréfient, et cela devient inquiétant d’autant plus que si l’on fait sa petite enquête, on croit comprendre qu’une des causes de la fuite des piastres ou de leur ensachement dans des salaka solidement noués (ce qui revient au même) est celle-ci : il y a quelque temps, on avait engagé les indigènes, engagé un peu énergiquement, à payer leurs impôts en numéraire plutôt qu’en billets.
« Naturellement, le résultat obtenu fut tout l’envers de celui qu’on attendait : les piastres disparurent complètement, et les indigènes se dirent, non sans bon sens, que puisque le percepteur ne voulait pas de billets, c’est que ceux-ci ne valaient pas grand’chose ; ils ont donc payé en papier afin de s’en débarrasser au plus vite et mis en lieu sûr ces bonnes piastres, si honnêtes que le Trésor les réclamait.
« Comme dit la sagesse des nations : Dépasser le but n’est pas l’atteindre. Les Malgaches en ont fait une fois de plus l’expérience. »
Et puisque nous parlons d’insuffisance de numéraire, il conviendrait peut-être de rappeler ici une idée de notre confrère local, la Tribune de Madagascar, qui demande qu’on fasse rentrer les 3 millions de créance dont les Indiens sont les principaux débiteurs ; selon notre confrère, les maisons allemandes paieraient de suite, en numéraire, et ce serait une ressource immédiate que, suivant les circonstances et le moment, le Trésor rembourserait à vue.

Le commerce de l’or à Madagascar

Le gouvernement de la Grande Île avait demandé l’avis de la Chambre des Mines sur l’opportunité d’interdire – en raison des circonstances actuelles – la vente de l’or aux particuliers et aux bijoutiers, afin de réserver la totalité de la production aurifère actuelle à la métropole. La Chambre des Mines a répondu dans un sens favorable sous condition que les droits acquis des Européens seraient sauvegardés.

Le Courrier colonial

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