3 avril 2018

Il y a 100 ans : Amateurs de farniente (2)


(Suite et fin.)
En première ligne, nous voyons la répression du vagabondage ; cette mesure, qui s’est montrée opérante en France, porterait les mêmes fruits dans la Grande Île où trop d’outlaws vivent en marge et aux dépens des populations laborieuses.
On demandait ensuite que le livret de travail complétant la carte individuelle fût obligatoire, pour permettre de suivre le travailleur dans toutes ses pérégrinations de chantier à chantier ou de plantation à plantation. L’établissement d’un pareil livret faciliterait singulièrement les rapports entre employeurs et employés.
Il conviendrait aussi que la main-d’œuvre pénale fût réellement organisée afin d’obtenir des condamnés un rendement plus sérieux.
Il faudrait enfin réviser les conseils d’arbitrage dont les sanctions sont toujours à l’avantage de l’indigène puisqu’elles ne sont suivies d’effet réel qu’en cas de condamnation du colon. Cette mesure devrait être complétée par une augmentation notable de la contrainte par corps.
Tous ces desiderata marqués au coin du bon sens ont été exprimés il y a déjà quelque temps ; on a eu tout le temps nécessaire pour les étudier en vue de leur application.
Malheureusement, tout permet de penser que la Chambre consultative et le Comice agricole de Tananarive en ont été pour leur délibération, car il n’est pas à notre connaissance qu’elles aient été suivies d’effet.

La « Journée Galliéni » à Madagascar

Dans la Grande Île, la population de Marovoay a voulu clôturer l’année par un hommage au regretté pacificateur de Madagascar.
Elle a, les 30 novembre et 1er décembre derniers, organisé des fêtes populaires qu’elle a dénommées « Journées Galliéni ». De brillants préparatifs furent faits près d’un mois à l’avance. Les brillants résultats obtenus l’ont été en partie grâce à M. Avonts-Saint-Lager, administrateur qui a prêté la collaboration officielle aux organisateurs de ces belles journées.
La journée « Galliéni » organisée par la ville de Tamatave a eu, en dépit d’une pluie diluvienne, un plein succès et la recette réalisée a dépassé 3 000 francs.
Parmi les attractions, on remarquait un pousse-pousse dans lequel trônait l’effigie en terre glaise du kaiser enchaîné et les mains rouges de sang.
Le Courrier colonial


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