12 juillet 2018

Il y a 100 ans : Antsirabe


D’après les fêtes qui viennent d’avoir lieu à Antsirabe, on peut en augurer qu’après l’achèvement du chemin de fer de Tananarive à Antsirabe, cette région salubre, déjà riche et peuplée, prendra une extension économique considérable.
Ses multiples ressources sont de tout ordre, minérales, pastorales, agricoles ou industrielles.
Le massif de l’Ankaratra, voisin d’Antsirabe, est particulièrement favorisé et semble assuré d’un brillant avenir. On connaît les sources thermales et minérales. On y a également découvert du pétrole.
Le sol est d’une fécondité remarquable, alors que dans le centre de Madagascar le sol est généralement improductif.
Jusqu’à notre arrivée, les indigènes ne cultivaient le riz que dans la mesure stricte de leurs besoins.
Grâce à l’irrigation et aux encouragements administratifs, la riziculture s’est si bien développée que les exportations de riz sont devenues très importantes.
Les indigènes de la région d’Antsirabe ont même ajouté à cette culture celle du manioc. Le jour où existeront les moyens de transport nécessaires, ces deux produits prendront une extension de plus en plus considérable.
C’est dans cette province que l’on a essayé avec le plus grand succès la culture du blé, de l’avoine, du seigle, de l’orge, du maïs, des pommes de terre, des haricots, etc. Si on avait continué la culture du blé, le pays en produirait assez pour suffire à la consommation de toute la colonie.
Comme cultures industrielles, on développe la culture du mûrier à Antsirabe où l’industrie de la soie devient prospère. Il y existe aussi des sécheries et féculeries de manioc, des brasseries, des décortiqueries de riz. Des machines extraient, broient, lavent les minerais aurifères.
Le gouvernement de la colonie y a encouragé le développement de l’hydraulique industrielle, un des éléments les plus nécessaires à la mise en valeur de l’île.
La province d’Antsirabe est une de celles où la civilisation a fait les plus rapides progrès.
Les colons s’y sont installés en fort grand nombre, séduits par la fertilité du sol et la salubrité du climat, le plus tempéré de Madagascar.
La population indigène, de son côté, est la plus dense de l’île.
Le Tamatave


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