26 novembre 2018

Il y a 100 ans : Les soldats du «Bankoku-Maru»

Un de nos amis vient de recevoir la visite d’un soldat créole permissionnaire qui se trouve à bord du Bankoku-Maru et qui se rend à la Réunion, son pays natal. Il nous a fait le récit de son long voyage, de tout ce qu’il a souffert lui et ses camarades. Il l’a fait simplement, avec un accent de sincérité qui ne trompe pas, avec la loyauté qui caractérise, pour tous ceux qui le connaissent, ce jeune homme qui appartient à une des plus honorables familles de la Réunion. Quoiqu’étant sous l’impression de la mort d’un de ses amis, permissionnaire comme lui, décédé à Diégo à la suite d’une maladie contractée en cours de route, il n’accuse personne, il venait seulement demander à son ami de lui donner de vieux habits ainsi que ses souliers pour ne pas arriver chez lui tout à fait en guenilles. Le costume qu’il portait appartenait à un de ses camarades qui s’était déshabillé pour le lui prêter car, ainsi qu’un grand nombre de ses compagnons de voyage, il avait tout perdu dans l’incendie du Bankoku-Maru.
Ayant demandé à Majunga des habits, il lui fut répondu qu’à Diégo on les habillerait. De Diégo on les a renvoyés à Tamatave, et il paraît qu’ici l’Intendance n’a pas le droit de disposer pour un régiment autre que le sien des effets qu’elle a en dépôt.
C’est fort bien. Mais on nous fait remarquer ceci : puisque l’Intendance ne peut rien, les Œuvres de Guerre de Tamatave ne pourraient-elles pas venir au secours de ces malheureux, comme l’ont déjà fait celles de Majunga, par exemple ? Le secours qui leur serait accordé serait aussi bien placé que partout ailleurs.
Car somme toute, s’ils sont dans cette situation, c’est à cause de nous, c’est pour nous qu’ils se sont battus, pour défendre nos personnes, conserver notre tranquillité et nos biens.
Espérons donc que l’appel que nous faisons à la générosité de nos compatriotes ne restera pas sans écho, et que les pauvres petits poilus seront secourus.

Les postiers

Les postiers de Tamatave sont dans la joie, et il y a de quoi. D’après l’Action qui est toujours bien informée, il va leur arriver par le Sydney 1 600 colis.
Ils auront bien entendu l’indemnité de 0,04 fr. par heure, mais on ne leur fera pas payer la chandelle qu’ils brûleront s’ils ont à travailler la nuit. Et tout sera bénéfice pour eux.
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 76 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire