28 janvier 2019

Il y a 100 ans : Tribune libre (2)


(Suite et fin.)
Ou bien ont-ils pensé que, conviés, ces colons mauvais patriotes s’étaient abstenus alors que les Malgaches avaient répondu avec empressement ?
Ou pis encore ont-ils pensé que, après tout, cette victoire pouvait n’être pas aussi définitive, aussi éclatante qu’on voulait bien le leur dire, puisque de tous ces Français qui auraient dû leur donner l’exemple, une partie semblaient rester indifférents, soit que l’on n’ait pas jugé qu’il valait la peine de les déranger, soit qu’ils eussent jugé inutile de se déranger pour si peu ?
Quel que soit leur point de vue, quelle que soit la cause à laquelle ils aient attribué notre absence, n’est-elle pas faite, cette absence, pour nous déconsidérer nous colons dans leur esprit ?
Aussi quelle que soit notre tristesse de voir une ombre si légère soit-elle obscurcir cette heure sans pareille, nous croyons de notre devoir, Monsieur le Gouverneur Général, de venir respectueusement, mais très énergiquement, protester auprès de vous, contre cette façon de procéder de l’Administration locale que nous sommes forcés de considérer comme une injure personnelle et gratuite à nos sentiments patriotiques aussi bien que comme un moyen, voulu ou non, de nous déconsidérer vis-à-vis des Malgaches, enfin comme une véritable faute capable de ternir aux yeux des indigènes de toute une région l’éclat du triomphe de la France.
Nous vous prions d’agréer ici, Monsieur le Gouverneur Général, l’assurance de nos sentiments très respectueux et très dévoués.
Suivent les signatures des colons :
Agron, Choix, Lemaître, Josse, Poumaroux, Focard.

La distribution du riz

La classe prolétaire se plaint toujours, et avec raison, qu’il faut prendre une demi-journée pour retirer le riz quotidien auquel on a droit.
Puisque ce sont des Malgaches qui font la distribution, ne pourrait-on pas leur adjoindre un ou deux de ces fonctionnaires malgaches qui abondent à la mairie, leur temps n’est pas si précieux pour qu’on ne puisse pas les affecter à ce genre de travail.
Transmis à qui de droit.
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire