30 janvier 2019

Il y a 100 ans : La crise du graphite (1)


Pour répondre à de nombreuses demandes de nos abonnés exploitants de graphites, nous ne saurions mieux faire, que de reproduire l’article suivant de notre confrère Virelay paru dans L’Action.
La situation du graphite
J’ai reçu quantité de lettres me demandant où en était la question graphites à Madagascar. Je puis maintenant donner quelques précisions.
M. le Gouverneur Général Schrameck, que cette crise de graphite avait vivement ému, a envoyé au ministre, par le Sydney, un rapport très détaillé, très complet, très documenté, à l’élaboration duquel son chef de cabinet civil, l’aimable M. Cayla, a apporté tous ses soins.
Je n’ai pas besoin de vous dire quelle était la conclusion de ce rapport. Vous la devinez ?
Un premier résultat fut acquis grâce aux efforts du Chef de la Colonie et de M. Carter, le distingué consul des États-Unis : la libre importation du graphite en Amérique. Mais cela n’est pas suffisant. Nous restons à Madagascar sous la férule métropolitaine, et si les États-Unis consentent à recevoir nos graphites, il nous faut, pour pouvoir les leur fournir, des autorisations d’exporter venant du gouvernement français. Or, nous sommes à 12 000 kilomètres de France ; c’est donc une perte de temps colossale, et la facilité pour nos bons caïmans de France d’intriguer auprès des Pouvoirs Publics afin de conserver le monopole des exportations.
Cette question est la seule qui soit encore un obstacle à la reprise de l’industrie du graphite. Nous croyons savoir qu’elle sera solutionnée d’ici peu de temps, et que le Gouverneur Général délivrera lui-même les permis d’exporter.
Les États-Unis ont besoin du graphite de Madagascar, dont ils n’ignorent plus maintenant la qualité. Le graphite extrait et traité par eux leur revient à 1 200 francs en moyenne. En achetant chez nous à 600 francs, par exemple, à quai d’embarquement, étant donné les faibles prix de transport dans leurs bateaux, ils réaliseront un réel et important bénéfice.
Il existe une réelle tendance à la reprise du marché. On nous a signalé quelques transactions à 500 et 550 francs la tonne. On peut affirmer que, si les magasins étaient dégorgés, ces quelques opérations se développeraient rapidement.
(À suivre.)
Le Tamatave


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