25 mars 2016

Il y a 100 ans : Autour des affaires (2)

(Suite et fin.)
Stupide, car ils n’auraient pas trouvé d’écho dans le pays, et ils n’avaient d’autre idéal que de s’emparer du pouvoir, au besoin par le crime, s’imposer en maîtres absolus, et, surtout, mettre la main sur les caisses publiques pour garnir leurs poches désespérément vides depuis qu’il est devenu nécessaire de travailler pour les remplir.
C’était un État-major, mais sans troupe, et ce n’était pas suffisant pour une action vigoureuse, simultanée, exigeant surtout du courage, ce dont ils manquent totalement.
Le recrutement des subalternes, qui ignoraient le véritable but, s’est poursuivi pendant près de dix ans, avec un ensemble de précautions raffinées, à tel point que rien n’a transpiré, pas plus du côté de l’administration que du côté des colons.
C’est lorsque jugeant, sans doute, le moment opportun, c’est-à-dire le moment où le gouvernement se montrait le plus bienveillant pour les indigènes, que les inspirateurs du mouvement ont activé leur propagande, et se sont départis de la prudence si longtemps observée. C’est ce qui les a perdus.
Il est évident qu’il y a là-dessous l’action boche qui s’est employée à précipiter le mouvement.
41 inculpés comparaîtront mardi devant le Tribunal indigène. 192 inculpés seront frappés de peines administratives. 2 seulement ont été l’objet d’une ordonnance de non-lieu.
La sentence rendue, satisfaction ne sera pas encore donnée à l’opinion publique. Elle souhaite voir prendre des garanties pour l’avenir. Tous les colons sont de cet avis.
En résumé, telle est cette affaire, qu’on a si maladroitement grossie à plaisir, et dont la réussite était impossible.
Le Tamatave

Le canal d’Andranonandriana

Les habitants de ce quartier ont demandé à diverses reprises au service compétent le curage de ce canal avant la saison des pluies.
On s’est, comme toujours, empressé de ne pas leur donner satisfaction ; aussi lors des dernières grosses pluies tombées les riverains ont-ils été inondés.
Depuis deux ans, il a fallu que chaque année les intéressés s’adressent au Chef de la Colonie pour obtenir que ce canal soit mis en état de laisser s’écouler les eaux.
Qu’ils s’adressent encore une fois à M. le Gouverneur Général s’ils veulent obtenir satisfaction.

La Dépêche malgache

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